samedi 31 juillet 2010

SÉRIEUX ?



Pour les chansons, il les écrit, il les apprend et après il va les réciter pour que le chanteur les chante.

Mamadou *

C'EST PAS SÉRIEUX

Le cendrier rempli
Sur le côté du lit
Des nuits à cigarettes
Où les démons s'ennuient
Un vieux relent de regret
Où la fumée s'entête
Le temps qui brûle après
Qu'on écrase et qu'on jette

Tu m'as dit viens me voir
Me voici me vois-tu
Tu voulais me parler
Éteins donc la radio
Et peux-tu baisser le son de cette télévision
Je sais que ça va mal
Ce que j'aimerais savoir
C'est ce que tu veux

Tu vois ça ne sert à rien
On ne peut pas parler
Tu ne veux pas parler

Deux heures après-midi
Tous les rideaux fermés
Au beau temps qui chahute
Dans la rue Saint-Denis
Des rendez-vous au sommet
Du fond de la bouteille
Rêves rêvés après
Qu'on boit et qu'on sommeille

Je cherche les bons mots
Je les cherche un peu trop
Mais tu ne m'entends pas
Tu t'écoutes fumer
Tu dis c'est difficile
Tu dis c'est inutile
Tu dis je suis fini
Et le peu que tu dis
Ne me dit rien
De toi et des succès
Que tu te proposais
De nous et des combats
Où tu nous embarquais

Ni des après-midi
À faire des folies
Dans la rue Saint-Denis

C'est pas sérieux


Paroles: Réjean Ducharme
Musique: Robert Charlebois

SOLIDE
1979


Il ne veut pas être connu, mais un inconnu, c’est quelqu’un que l’on ne connaît pas du tout.
Ritsmey *

* EXTRAITS du journal no. 6

http://observatoire-de-la-langue.com/spip.php?rubrique57


vendredi 30 juillet 2010

INES PÉRÉE INAT TENDU: Roche hour pour une fleur incassable



photos: Nicola-Frank Vachon



Photo: L.L.





Il n'y a pas de patrie, dans le sens d'un endroit d'où on vient et où on était si bien. La patrie c'est le paradis perdu.

Réjean Ducharme
Les enfantômes






À l'heure où les bouteilles se couchent...


Marcher, descendre les marches, cueillir une roche, remonter les escaliers, attendre les comédiens, les redescendre en même temps qu’eux. Entrer. S’asseoir. Écouter. Voir... et espérer…


Hier soir, dans le studio d’essai de chez MÉDUSE, INES PÉRÉE INAT TENDU, un texte de Réjean Ducharme mis en scène par Frédéric Dubois….Du théâtre d'automne en plein été, une fleur à la boutonnière des rêves ravagés...L'avantage d'assister à une pièce en plein milieu de la belle saison, c'est de ne pas être dérangé par les enrhumés toussoteux...Ce soir personne ne s’est mouché, personne n’a mouchardé personne, on aurait pu entendre une mouche mourir…on aurait presque dit qu’il y avait conspiration (dépressionniste ?) entre spectateurs et acteurs…

Des tendus que nous étions (assis les fesses carrées sur nos chaises de bureau) aux coupeurs de souffles qui emplirent discrètement nos têtes d’un rire diffus à travers des répliques on ne peut plus " répliquantes ", les mots de la sélection naturelle de l'auteur fantôme, toujours bien enracinés dans le sol des planches enflammées, donnèrent tout simplement, et MAINTENANT, à espérer l’hier de force, à déterrer de son passé simple les si je me souviens bien on va se dire à la prochaine fois, à boucaner le saumon frais de la poésie des non subventionnés, à résister aux entêtés que nous sommes parce qu’au fond de nos bouteilles couchées nos vérités s'assomment.

(extrait de carnet)

Ça y est, c’est fait, j’ai enfin "rencontré" Réjean Ducharme. Il était assis juste en face de moi. Il n’était pas seul, il était plutôt SEPT ou peut-être quinze, si on inclue le metteur en scène et la direction technique et artistique. Cette pièce montée par LES FONDS DE TIROIR, c’est tout le monde qui l'a jouée ensemble...dans le carré de roches renversées.

Je ne m’attendais à rien de moins de ce que j’ai vu et entendu. Frédéric Dubois doit se réjouir du résultat final. J’aime beaucoup ce jeune metteur en scène pour son appétit de vent nouveau, sa " cuisine "versatilement indépendante, parce qu’en plus de la faire goûter au spectateur fringaleux, il sait comment lui faire res-sentir les bonnes comme les mauvaise odeurs. Parce que...


...rien n'est tout à fait parfait, et que c'est bien tant mieux...

Je pense encore à cette roche qu’on nous a gracieusement offerte avant d’entrer, et à la façon dont nous nous en sommes bon-débarrassé, ceci à la demande spéciale des comédiens qui venaient de nous dé-livrer un acte de solidarité. Comme une communion solennelle, une ode à la mort sanglante pour les deux jeunes et principaux protagonistes, qui avaient levé leurs bras, croisé leurs doigts pour tenir entre eux la fleur incassable, nous déposions nos précieux cailloux sur leurs membres mourants mais encore chauds...

OUI, Réjean Ducharme a de quoi être fier de SA langue, celle qu'il retourne SEPT fois dans sa tête avant de la day/parler, et fier des gens de théâtre d’ici, qui se l’approprient encore pour en faire un plat de résistance, qui la commémorent au nom de SA survivance.

Казана дума, хвърлен камък
Parole dite, pierre jetée

proposée par Radoslav*


LEUR LANGUE BIEN TENDUE

chantante/bouillonnante/bionique/ironique
charismatique et magnétique Sylvio Manuel Arriola
poétique/haletante/athlétique
 magnifique et intense Catherine Larochelle
tendre/croustillante (comme une chips mangée à même le plancher)
généreux et productif Steve Gagnon
drôle/énigmatique
affriolant(e) Jonathan Gagnon
en perruque et talons aiguilles,
qui passait, passait et re: re: re: repassait
naïve/comique/libérante
toujours aussi ravissante Véronique Côté
pleurante/hystérique/déboussolante
sensuelle et amourante France Larochelle

pétillante/ruisselante
chaleureuse et moustillante Édith Patenaude

***

Un coffre-fort rempli de mots décachetés, d’envolées sextuelles, de bijoux d'insonorisés, d’idées rebellion, de brouhahas muets, de fracas de bouteilles…Un bain sur pied (à moitié plein) pour un homme dedans, avec sa robe de chambre (et ses sandales)…Une porte dans le ciel…Une femme qui parle…Un pistolet…Un tas de roches…De la garnotte. Des corps fumants, des corps hard corps...De la volupté d'enfants abandonnés pour enfants mendiants d’amouritié. Du mal adopté…INES et INAT, de la Beauté nourrinaissante bien en chère, comme celle du suc des trois morceaux en forme de poires... moelle substantifique pour cerveaux en quête d'imaginaire...Pour l’espérance de vie, la sucer jusqu'à sa fin…Lui prendre la main, lui faire lever le bras en l'air en lui faisant tenir entre ses doigts une fleur pas arrachable, pas cassable, pas écrapoutissable…Et pour sa postérité de l'immédiat lui faire voir un futur de sans regret, lui déposer une roche sur son corps sédi-amantaire…INES et INAT, de l’émotion cultivée...à fleur de pot…



***

Le texte m’a bien évidemment percutée de plein fouet, mais comment ai-je pu ignorer " presque délibérément " un auteur qui pourtant est adulté par à peu près tout l’intelligentsia de la communauté culturelle du Québec pas encore souverain ?!? Peut-être le Temps n’était-il tout simplement pas encore re-venu de son voyage astral à Saint-Félix-de-Valois...

À la fin de la pièce, je n’ai pu m’empêcher d’aller féliciter Catherine Larochelle pour lui confesser ma faute (avouée), mon péché sera donc peut-être pardonné. Ce soir, je suis convaincue que Réjean Ducharme sait à quel point sa pièce a été bien dirigée et bien jouée par les Fonds de tiroirs. Maintenant déviergée par Ines et Inat, L'hiver de force et Le nez qui voque, qui m'avaient été conseillés par nul autre que Patrick Brisebois, ancien jeunauteur fanatique de l'auteur fantôme, la Lectrice se fera donc un plaisir de dévorer d'ici peu ces deux livres de mots hachés qui attendent bien patiemment sur l'étagère des mal adoptés...

Merci à Sylvio Manuel Arriola pour ses mots envapés…Dans un mois, on l'a convenu, il y aura encore plus de résistance dans l'air chaud de Québec.

(Et un A+ de plus): pour la musique, pour Pascal Robitaille, qui l'a parfaitement bien ajustée au corps de la pièce. Pascal Robitaille, celui-là même qui a créé une multitude d’objets sonores pour le parcours déambulatoire lors du Carrefour International de théâtre de Québec.

***

INES PÉRÉE INAT TENDU


Mise en scène: Frédéric Dubois
Assistance à la mise en scène et régie: Adèle Saint-Amand
Scénographie: Frédéric Dubois
Costumes: Yasmina Giguère, assistée de Jeanne LapierreConfection des costumes: Par Apparat
Musique: Pascal Robitaille
Lumières: Denis Guérette
Direction de production: Julie Marie Bourgeois
Direction technique: François Leclerc 




samedi 24 juillet 2010

La suie des flambeaux


Le bar Jules et Jim
Photo: patrouilleurs médias, Patrick Garant


C’EST RISQUÉ D’OUBLIER CEUX QUI NOUS ONT AIMÉS
Pierre Flynn
Pour te retrouver


Une bien mauvaise nouvelle dans les pages deux et trois du Soleil de ce matin: le bar Jules et Jim a été incendié tôt vendredi matin par un présumé pyromane. Une certaine tristesse m'a aussitôt envahie en pensant à tous ces habitués qui le fréquentent depuis plus de trente ans, ils seront sûrement quelque peu affectés par cette perte instantanée de leur quotidien.

Le bar Jules et Jim: une institution à Québec, un endroit où l'on aime y donner des rendez-vous, d'affaires, de coeur ou d'affaires tout court. Je n'en étais pas vraiment une habituée mais j'aimais beaucoup l'atmosphère de ce bar de quartier, cette impression d'être en 1900 quelques. De savoir que son petit boudoir n'existera plus tel qu'il était, avec son mobilier typique, m'importe déjà la nostalgie qui était ce qu'elle était...

Les souvenirs des quelques visites que je lui ai faites au cours des dernières années demeureront toutes aussi mémorables les unes que les autres, à commencer par la dernière, celle du 25 novembre 2009, le soir où pour la première fois je vis Jack, le Train de nuit. C'était un soir de rapaillement, de musique, de photo, de mots et de silences...Mais la première fois me revient en tête...

A. était avec moi, nous avions fait une mini tournée des bars du coin, c'était en décembre 2008, une semaine environ avant Noël, je m'en souviens comme si c'était hier. Il faisait un froid de connards. Nous étions entrés pour nous réchauffer, mais surtout pour prendre un autre verre. Nous avions habité quelques instants le petit boudoir. Je me rappelle de cette lueur de phare qui inondait le décor, elle dessinait déjà le souvenir que nous en garderions, c'était plus-que-parfait, comme la fois où j'y avais bu le verre de l'Amitié avec un certain Papillon de fer...bipolaire...

Voilà, il faudra faire avec comme on dit, il faudra surtout ne pas oublier les événements précurseurs de ce regrettable geste, ceux qui parfois s'écrivent à notre insu. C'est ce qui fait parfois le plus peur...

(PAGE DE DROITE)



(Et le voici, encore une fois, c’est lui, c’est Brad, il joue SONG-SONG pour la millième fois et c’est encore comme si c’était la toute première. À chaque fois, il me fait cet effet-là…Je le retrouve à l’Autel en compagnie de Sue Sansregret, revenue de ses limbes californiennes; ça gigote en dedans de nos petites têtes d’échevelées, on contemple cette autre toile de Guy Laramée, un livre; on fume en cachette, on oublie d’éteindre…le feu…)

extrait de L'ADMISSION
Claude É. Larousse

jeudi 22 juillet 2010

Pour Pourpour, la moyenne tribu




Il y a de ces musiques qui transportent dans leurs bagages à oreilles ce petit quelque chose d'étranger qui dérange ton été tranquille. La musique de La Fanfare Pourpour déménage pas mal mais pas dans le sens auquel nous sommes habitués de l'entendre dire, elle déménage en douce dans les stationnements de centres commerciaux, au coin des rues, avec tambour et trompette (et accordéon)... Résolument mon coup de cœur estival (avec Rammstein !).

Pour le simple plaisir de l'écoute active, cette musique festive comble avec ravissement le recoin vide et tiède de ma petite tête foraine. Comme un éclat de soleil dans l'oeil qui coule l'alarme, le son frétillant des notes troubadours, pour faire un grand petit quelque chose, pourpour faire le pourpourtour du monde...

Quelques uns des membres, dont je connaissais déjà les noms:

Jean Derome, saxophoniste et flûtiste, que j'ai entendu il y a quelques trente ans passés alors qu'il était de la formation Nébu Jazz, un groupe découvert en partie grâce aux frères Dostaler (Guillaume *, pianiste, est aujourd'hui collaborateur de Derome dans Les Dangereux Zhoms); Normand Guilbeault, contrebassiste, compositeur et organisateur de l'OFF FESTIVAL DE JAZZ, avec entre autres Pierre St-Jak (pianiste qui lui aussi a fait partie de Nébu Jazz); Lou Babin, comédienne, découverte dans LE PARTY de Pierre Falardeau; Luc Proulx, comédien, le Borromée Bérubé du BOUSCOTTE de VLB, qui faisait également partie de ce film culte; Claude Vendette, saxophoniste et directeur musical, qui m'avait éblouie lors d'un spectacle de Richard Desjardins au GTQ en 1994.

Il faudrait maintenant ne pas rater la prochaine apparition de cette belle tribu, pour entendre et voir de plus près ce qu'ils ont à m'apprendre, mais en attendant, aller faire un petit tour chez Sillons le disquaire, pour détenir un ou deux de leurs quatre exemplaires...








(Extrait d'une interview avec Guillaume Dostaler)


* Comment se passèrent ensuite tes débuts dans la scène musicale montréalaise ? À la fin des années 70 et au début des années 80, je rencontrais régulièrement quelques musiciens pour pratiquer. Entre autres, Pierre Cartier avec qui j'habitais à l'époque. Nous étions à la recherche d'un batteur et après quelques rencontres plus ou moins concluantes avec quelques batteurs, nous avons fait la connaissance de Michel Ratté qui avait 18 ans et qui nous impressionnait beaucoup. Nous avons donc formé un trio avec lequel j'ai fait mes premiers vrais gigs. Un peu plus tard, Jean Derome s'est joint à notre trio pour former le groupe Éboulements, qui a existé de 1983 à 1986. Je connaissais Jean depuis plusieurs années déjà parce qu'on venait du même endroit (Laval). Déjà quand j'allais à l'école secondaire, Jean Derome avait un groupe (Octogaffe et plus tard Nébu) avec entre autres Pierre Cartier et Pierre St-Jacques. J'aimais beaucoup ce qu'ils faisaient. Pierre St-Jacques m'invitait même à jouer avec lui régulièrement dans son local parce qu'il avait un vibraphone et que ça lui donnait la chance de le pratiquer. Ce sont effectivement des rencontres qui ont été majeures pour moi et qui ont fait en sorte que j'ai eu la chance d'aborder très tôt du répertoire original. Même si, dans certains contextes, j'abordais le répertoire de jazz standard, la plupart des projets auxquels je participais étaient formés de répertoires originaux, composés par les membres des différents groupes. Quand le groupe Éboulements s'est dissocié, j'ai continué à participer régulièrement à des projets de Jean Derome et, parallèlement, à des projets avec Michel Ratté et Yves Charuest (I like jazz -1984-86, le Trio Michel Ratté -1988-92...) où la démarche intellectuelle prenait beaucoup d'importance. Évidemment, au travers d'une multitude de rencontres, j'ai aussi participé à bien d'autres projets avec plein de musiciens.




dimanche 11 juillet 2010

Le faire-part


ThéÂtre
Illustration: L.L.
199?


Sur ce blogue, je n'aime pas trop faire ma " colonne Morris " c'est-à-dire annoncer à l'avance les spectacles et événements auxquels j'assisterai, ou que j'aimerais bien aller voir, trop d'impondérables peuvent surgir d'un instant à l'autre, mais je ferai bien une petite entorse pour cette chaleureuse et inconditionnelle invitation que j'ai reçue cette semaine de la part du directeur du Théâtre de l'Urd, M. Hanna Abd El Nour. Je vous retransmets donc son faire-part virtuel qui nous instruit de la soirée bénéfice qu'il est à organiser avec quelques uns de ses amis. Mais avant, l'un des extraits de l'objet LA CLASSE MORTE, pour le génie de Tadeusz Kantor...



***

Bonjour à tous,

J’espère que vous allez bien…
J’ai le privilège de vous convier à notre soirée bénéfice que nous avons nommée : Qu’ils Crèvent Les Artistes et qui se tiendra au Cercle, 228 rue Saint-Joseph Est, le dimanche 29 août à 19h…

Les billets sont maintenant en vente à l'Annexe, 109 rue Dalhousie, bureau SS2. Sinon, vous pouvez toujours les acheter en communiquant directement avec moi. L’idéal sera de les acheter le plus vite possible car cela va nous aider à mieux organiser l’événement. Cela dit, vous pouvez payer en argent comptant ou en chèque (à l’ordre du Théâtre de l’Urd)...

Le billet est à 25$ incluant une bière et une tapas…

Si certains parmi vous ne peuvent pas être présents à la soirée mais qui désirent nous soutenir, nous apprécierons le geste et serons fort reconnaissants...

Je vous laisse lire le texte ci-dessous décrivant notre soirée et pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter le document attaché...

Au plaisir de vous voir parmi nous…


Et merci infiniment pour votre appui et votre générosité…

Hanna Abd El Nour

***


Qu’ils Crèvent Les Artistes est une soirée bénéfice, c’est un appel à tous pour venir célébrer avec nous l’art et la vie, pour venir nous appuyer et nous soutenir dans notre démarche et notre voie théâtrale…

Qu’ils Crèvent Les Artistes est une fête théâtrale qui a pour but de financer les trois créations actuelles du Théâtre de l’Urd : le Projet Dante (Divine Comédie), le projet Faust et le Projet Violences (Graines De Sel Dans Les Yeux Cancer De La Langue)

Qu’ils Crèvent Les Artistes
est un événement construit autour de mots, de silence et de musique. C’est un temps animé par des thèmes et des actions, qui se concrétisent en trois lectures performances, en trois moments généreux, dilatés, densifiés, en paroles engagées qui vibrent, qui questionnent, qui incitent au dialogue et au débat…

Qu’ils Crèvent Les Artistes enclenche et aborde le thème de l’art et son rapport au pouvoir, tout pouvoir. Le thème de la création, de l’artiste, de l’œuvre d’art et la société. Le thème de l’identité, de la culture, de la résistance et de la révolte. Des thèmes qui surgissent à travers les vérités d’un texte inédit lu par Christian Lapointe, artiste invité et ami proche du Théâtre de l’Urd. Des thèmes qui fourmillent, se brûlent et jaillissent par la voix et le corps de Sylvio Arriola qui, à la recherche de son propre Faust, livrera un discours enflammé. Des thèmes à la mesure d’un manifeste pour les temps présents et futurs reflétant la vision et les idées du Théâtre de l’Urd

Qu’ils Crèvent Les Artistes est une occasion pour rencontrer les gens qui nous ont soutenus depuis la naissance
de notre théâtre et qui ont connu, apprécié et questionné notre travail théâtral. C’est aussi une occasion pour élargir notre public et tisser des liens avec des gens qui ne nous connaissent pas, ni notre travail et leur faire découvrir qui nous sommes et quels sont nos projets de création. Donc, n’hésitez pas, chers amis, à lancer et envoyer notre invitation à toutes les personnes que vous connaissez et merci à l’avance.

Qu’ils Crèvent Les Artistes
, avant que j’oublie, par le nom et les thèmes, évoque et rappelle le fameux spectacle de l'homme de théâtre polonais Tadeusz Kantor. Voici quelques-unes de ces paroles empruntées à son Petit Manifeste:


Ce n’est pas vrai que l’homme moderne c’est l’esprit qui a vaincu la peur…

Ce n’est pas vrai…

La peur existe : La peur devant le monde extérieur, la peur devant notre destin, devant la mort, devant l’inconnu, la peur devant le néant, devant le vide…
Ce n’est pas vrai que l’artiste c’est le héros ou le conquérant audacieux et intrépide, comme l’exige une Légende conventionnelle…

Croyez-moi…

C’est un Homme pauvre sans armes et sans défense qui a choisi sa Place vis-à-vis de la Peur…
Consciemment !
C’est dans la conscience que naît la Peur !

Je suis debout devant vous…


Les juges sévères mais vrais !


Je suis debout accusé et plongé dans la peur…

C’est moi qui suis jugé et accusé…

Je suis debout devant vous et il me faut me justifier


Il me faut chercher des raisons et des preuves


- Je ne sais pas - De mon innocence ou de ma culpabilité...

Je suis debout
Comme autrefois, comme par le passé,


Dans l’école, dans ma classe…


Et je dis :

J’ai oublié

Je savais, je savais,

Je vous assure, Mesdames et messieurs…