vendredi 24 février 2017

FROID : zéro absolution pour l’impardonnable


 Affiche 
Claudelle Houde Labrecque


Rooms of eternal torture, 
reveal endurance of endless pain

Opeth
ETERNAL SOUL TORTURE
Morningrise
1996

Keith: Il saute à quelle hauteur le chien ?
Anders lève la main: Comme ça..
Keith: Il saute à quelle hauteur ?
Anders, lève encore la main et ça devient le salut hitlérien. Heil !
Keith: Hitler ! Heil!
Anders: Hitler !
Keith: Dis-le !
Karl: Quoi ?
Keith: Dis Heil Hitler.
Extrait de FROID/Kyla
Lars Norén




En 1948, William Thomson, Lord Kelvin, propose une échelle de température absolue dans laquelle une réduction de la température mesurée correspond à une réduction équivalente dans la chaleur du corps étudié. Ce concept, en se libérant des contraintes de la loi des gaz, établit un zéro absolu comme étant la température à laquelle plus aucune chaleur ne peut être tirée du corps.
(wikipedia)

La Brute qui pleure

CONFIANCE 
ESPOIR 
COMBAT


Décidément, Lars Norén me surprendra toujours, le degré de tension que ces pièces suscitent décontenance à tout coup le Spectateur. L’électrochoc subit jeudi le 16 février chez PREMIER ACTE en fût un de haut calibre. Ça revolait de partout, et que ce soit par les mots, les gestes, les saucisses ou les cannes de bière, l’action ne manquait pas.

Lars Norén
(Interview avec l'auteur et metteur en scène)


Les quatre brillants interprètes, dont trois sont issus de la cohorte des finissants de 2016 du Conservatoire de Québec, se sont tout simplement défoncés sous nos yeux pendant une heure quarante. Après le percutant J’ACCUSE d’Annick Lefebvre sur la condition féminine, le brutalisant FROID de Lars Norén a, disons-le franchement, fait remonter les enchères de la violence verbale. Pénible pour certains spectateurs, fustigeant pour d’autres, personne n’est vraiment resté indifférent à cette pièce qui traite le racisme et l’intolérance comme deux frères...et une sœur...de sang...

Arianne Bellavance-Fafard
"Anders"

JOKER

La lettre * correspond au joker, aussi appelée lettre blanche. Elle permet de remplacer n’importe quelle lettre du Scrabble pour placer un mot sur le plateau. Elle est pratique pour placer un mot où il nous manque une lettre, par contre, elle ne rapporte pas de points. Il ne faut pas mettre cette lettre sur une case « lettre compte double ».


Que LA BRUTE QUI PLEURE ait décidé d’une interprète féminine pour le rôle d’Anders a de quoi renverser encore plus, peut-être parce qu’on a du mal à imaginer que les filles peuvent être aussi cruelles que les gars. Une chose est sûre: Arianne Bellavance-Fafard faisait aussi peur, sinon plus, que ses deux excellents compagnons de jeu que sont Keith/David Bouchard et Ismaël/Dayne Simard...

Keith et Ismaël

Keith, Karl et Anders

Acharnés sur un pauvre garçon, le cool et pacifique Coréen d'adoption Karl/Olivier Arteauqui s’était adonné à passer dans cette forêt par un soir de fin d’année scolaire, ils feraient tout ce qu'il faudrait pour qu'il n'aille jamais rejoindre sa famille qui l'attendait pour un souper de fête au chalet. La bière aidant, les trois enfants de la balle, élevés par la batte de la DPJ, imbibés de haine et de racisme, profitent du fait que Karl leur tient tête et s'assume tel qu'il est, pour y abattre sur son grand cœur chacun leur joker...


FROID, tel une partie de chasse impitoyable dans un monde constellé de xénophobie où le déficit humanitaire niche souvent au creux de l’Ignorance. Le temps qu’il faudra aux « collatéraux » pour cicatriser les blessures que ce drame ignoble aura laissé dans leurs mémoires à vif ne se fera pas en un simple clic de souris où comme dans un jeu vidéo on efface toute la partie pour en recommencer une autre. Il leur faudra composer avec le numéro de la Réalité pour se remettre à jour. Au bout du compte, personne ne sort gagnant de ce passe-temps cruel qu’est l’intimidation. Qu’est-ce qui fait qu’on aime si peu pour en venir à haïr autant ? Il n’y aura aucun de choix de réponses à cette question.

INGETORPSSJÖN


« Ce show qu’on avait peur de sentir trop étranger, loin de nous. En une soirée. Il est devenu local, indéniable. »

Olivier Lépine in le programme de la soirée

Tant à écrire sur cette foudroyante mise en scène d'Olivier Lépine qui, encore une fois, aura réussi à soulever le lourd couvercle de l’agitation sociale. Il nous avait tant « dérangés » dans son salissant et meurtrier FEMME NON RÉ-ÉDUCABLE ANNA P. de même que dans son éclairante et si instructive ARCHITECTURE DU PRINTEMPS, vue en avril 2016 dans ce lieu rempli de magie et de miracles qu’est PREMIER ACTELui qui a déjà mentionné dans une interview qu’il aimerait bien mettre en scène LES POSSÉDÉS (LES DÉMONS) de Dostoïevski, je me plais à imaginer ce qu’il ferait de ces révolutionnaires-là. Probablement que, tout comme l’auteur russe, il les « laisserait vivre ». Et nous aurions droit à nouveau d’assister à une autre de ses pièces édifiantes...

DEHORS DANS LE FROID 
Léon Perrault 
1890

FAKE NEWS ?

«Paris n'est plus Paris»: le président américain Donald Trump a cité vendredi «un ami» qui ne met plus les pieds dans la capitale française, pour défendre sa politique migratoire en prenant la France, la Suède et l'Europe en général comme contre-exemples. [ ]  «J'adore la Suède, mais les gens là-bas comprennent que j'ai raison».




«Je frappe sur un (média en particulier) parce que là où il y a le plus de vomissures dans les blogues, c’est le Journal de Québec. C’est le royaume des trolls. J’espère que Québecor va arrêter ça. Quand on voit que Bissonnette s’alimentait aux blogues – et je ne dis pas qu’il s’alimentait là -, mais la façon de fonctionner de Québecor est dégueulasse. Ça n’a pas sa place», a ragé M. Labeaume.




Herr Mannelig est une chanson médiévale suédoise qui raconte l'histoire d'une troll désespérée qui souhaite devenir humaine. La troll croit qu'en épousant Sir Mannelig, elle deviendra humaine. Elle lui offre des cadeaux, mais lui refuse toujours car elle n'est pas chrétienne.


La discussion d’après-match a permis à l’auteur et rapper Webster de donner son avis sur cette pièce qui lui a rappelé un certain acte de violence gratuit survenu dans Limoilou il y a quelques années, alors que son cousin qui, après avoir été battu par de suprêmes racistes, en a jusque perdu un œil. Dans l’assistance, quelques spectateurs encore émus, surtout les dames, ont émis leurs commentaires à chaud sur FROID, ce qui a amené à un échange fructueux, style multilogue...


Il n'y a pas de relation automatique entre réflexion collective et décision intelligente. Pierre Lévy (*) nous donne son avis sur ce point : 

"La masse n'a pas toujours raison, surtout s'il s'agit d'une masse moutonnière et conformiste qui ne remet rien en question. C'est pourquoi le projet de l'intelligence collective consiste précisément à valoriser toute la diversité des connaissances, des compétences et des idées qui se trouvent dans une collectivité et à organiser cette diversité en un dialogue créatif et productif. La culture de l'intelligence collective travaille à établir de manière douce et pacifique un "multilogue" ouvert, qui est préférable aussi bien au cloisonnement et à l'isolement des intelligences, qu'à l'uniformité bien pensante."




C’était mon troisième Lars Norén. Mon premier, KLINIKEN (CRISES), nous avait transportés dans un asile où la folie était presque un partie de plaisirs. Gill Champagne, alors directeur du Trident, avait orchestré ce merveilleux « dérangement ». Il y avait d'ailleurs un Anders, magnifique interprété par le touchant Kevin McCoy, qui aimait tant les animaux. Mon deuxième, LE 20 NOVEMBRE, à la salle Multi de Méduse, avec un Christian Lapointe absolument terrifiant. Un autre de ces objets contondants qui nous avait pratiquement sciés en deux tant le sujet était difficile: l’histoire vécue de Sebastian Bosse, un Allemand de 18 ans qui, à la manière du jeune de Cap-Rouge, prend la décision de se venger des intimidateurs de son école en les chassant comme des perdrix. Avec ses états d’âmes imbriqués dans son mal de vivre, c’est pas mal le cousin germain de FROID.




 La finale (version suédoise)

FROID

TEXTE: Lars Norén
TRADUCTION: Katrin Ahlgren
AVEC LA COLLABORATION DE: Amélie Wendling
MISE EN SCÈNE: Olivier Lépine
ASSISTANCE: Gabrielle Ferron
SCÉNOGRAPHIE ET AFFICHE: Claudelle Houde-Labrecque
DIRECTION DE PRODUCTION: Laurence Croteau Langevin
ÉCLAIRAGES: Olivier Lépine
RÉGIE: Gabrielle Ferron et Olivier Lépine
CHORÉGRAPHIES ET COMBATS: Alexander Peganov
PHOTOS: Cath Langlois
DISTRIBUTION: Olivier Arteau, Ariane Bellavance, David Bouchard et Dayne Simard


ETERNAL SOUL TORTURE
Opeth


Un reportage de Radio-Canada suivi d'une critique du Devoir




17 août 1995

L’histoire vraie qui a inspiré le personnage de Karl



Swedish FDA now recommends a maximum of 
500 grams of red meat per week




samedi 18 février 2017

J’ACCUSE : Parle-moi

Photo: L.Langlois
26 janvier 2017


« Parce que ma peau, mes gestes et mes pensées ne seront jamais assez blanches, jamais assez « d'icitte », jamais assez « made in Québec » pour que vous acceptiez que mon cœur puisse battre au même diapason que le vôtre. Parce que ma langue, lorsqu'elle est rattrapée par l'émotion, arrive encore très mal à dissimuler qu'elle en cache une autre. Parce que même debout devant vous sur les Plaines d'Abraham ou au Parc Maisonneuve, même en empruntant vos mots et votre accent, je n'arriverai pas à vous convaincre que je vous voudrais souverains. (...) Parce qu'il n'y a pas un Québécois qui pourrait accepter le cri d'amour patriotique de quelqu'un d'intégralement perçue comme une mal intégrée. De quelqu'un qui se sent, constamment, désintégrée par l'exil. »

Texte: Annick Lefebvre via Alice Pascual
alias la fille qui intègre


Qu’est-ce qui fait que l’on apprécie autant les créations d’ici ? Probablement à cause du jeu de miroirs, du fait que l’on s’y reconnaisse davantage que dans des productions étrangères, quoique nous sommes la plupart du temps l’étranger de quelqu'un 


J’ACCUSE d’Annick Lefebvre, un texte teinté de clair-obscur qui tombe à bras raccourci sur une société qui n’en a pas encore terminé avec le soi-disant « éternel féminin ». Ses cinq accusatrices, avec leur langue fortement déliée, dénouent la nôtre. Elles ouvrent grandes leurs âmes, donnent du coude, et parfois, à grands coups de Jarnac *, assomme l’homme, ou la femme, qui leur mettent les bâtons dans les roues. Ce sont des battantes, des fières, des pas juste sois belle et tais-toi. Rien ni personne ne peut stopper ce flot parfois tumultueux de leurs pensées non-rétractables, à part la sonnerie non-désactivée du téléphone de ma voisine de gauche ;-/…


Cette parole qui les transporte bien au-delà du véhicule dans lequel la pédale, pas toujours douce, est pratiquement toujours à fond. Ces mots qui sont parfois plus forts que des fusils automatiques, qui mitraillent à gauche et à droite pour souvent finir en plein cœur d’une chanson mélancolique d’Isabelle Boulay



La mise en scène sobre et feutrée de Sylvain Bélanger met l’accent sur le texte. Avec les comédiennes, presque statiques tout au long des cinq monologues, l’on sent combien ça peut bouger par en dedans. Le décor, composé de panneaux de gyproc, donc tout ce qu’il y a de plus rudimentaire, y faisait se baigner presque royalement des lumières teintées de rouge sang, de blanc cru, de jaune soleil. Et cette trappe dans le plancher, comme une cachette d’où sortaient  parfois les protagonistes, m’a fait penser à celles dont l’Enfance n’aurait jamais pu se passer…



Catherine Pasquin-Béchard, la fille qui encaisse, déboutonne, grafigne, observe, vend des bas nylon, des sacoches et des ceintures, qui pousse à pleins poumons toute l’énergie nécessaire pour alimenter les ruelles sombres de nos âmes douces-amères. Elle réussit prodigieusement une performance verbale des plus speedées, de quoi dépasser largement la voix du silence dans les courbes les plus dangereuses de ce monologue intense...


Catherine Trudeau, la fille qui agresse, se défend, achète et entreprend. La femme qui porte un tailleur à la jupe droite en écoutant la radio des voix qui prétendent la vérité, la femme d’affaires qui lorgne l’avenir avec prudence, qui ne sait pas plus que la fille qui encaisse ce qui l’attend dans le détour d’un imminent crash boursier, qui attend que le temps passe... 

 
Alice Pascual, la fille qui intègre, qui parle avec sincérité, qui s’intéresse à ceux et celles qui l’entourent dans son quotidien, qui aime célébrer la fête nationale, qui s’accommode tant bien que mal des manières pas toujours catholiques de ses compatriotes qui l’écoutaient presque religieusement dans la salle de LA BORDÉE ce soir. Un grand moment d’humanité comme on aime en vivre de temps en temps quand les spots nous éclairent la pleine réalité...

  
Debbie Lynch-White, la fille qui adule, qui déménage, qui déborde d’affection en centrant sa vie sur celle qui lui chante l’amour, la solitude, les bonjours et les adieux, qui s’adresse directement à l’auteure que l’on croit assise parmi nous, qui rince les oreilles d’un public un peu voyeur, qui avait hâte de faire connaissance avec elle, en personne, parce qu’il n’y a pas que la télévision pour apprécier le talent d’une femme entièrement dévouée à son art, tout comme ses quatre autres consœurs...


Léane Labrèche Dor, la fille qui aime, trop. Touchante comme pas une dans une réplique qui nous rappelle combien sont fragiles les liens qui nous unissent à ceux et celles que nous aimons le plus et qui, pour une simple note sur un blogue, facebook ou dans un courriel, nous rayent définitivement de LEUR liste d’invités sans réfléchir aux conséquences cruelles que cette façon de faire de « l’amitié » en soit une qui se comparerait presque à de la torture...




Merci à l'auteure et au metteur en scène de nous avoir livré avec intelligence et sincérité ce moment précieux qui donne accès à quelque réflexion sérieuse sur la condition féminine. En nous délivrant de ces silences qui s’impriment au verso de la peine, la joie, j’en suis certaine, resurgira.














samedi 11 février 2017

LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ : sous les couvertures jaunies du Temps qui fuit

Photo: L.Langlois
26 janvier 2017


Encore dans le rêve…et le rire…entre le mur et la Lune…Vos athlètes étaient d’une beauté incomparable. Bravo encore Olivier pour cet autre impeccable moment de théâtre.

L.Langlois
(facebook)

(Remarquez les voiles vélelles)

Qu’est-ce que ça prend de réalité pour parvenir à un aussi beau rêve ? De la virtuosité, beaucoup d'audace et surtout de la persévérance, trois qualités que possède le talentueux Olivier Normand, "l’homme de rêve" derrière cette puissante mise en scène qu'est LE SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ. Un songe qui ne finira jamais de nous hanter, malgré le cauchemar d’un soir d’hiver qui allait le suivre trois jours plus tard...


 Photo: L.Langlois
26 janvier 2017

Hugues Frenette, Emmanuel Bédard  et Marc Auger, avec leur "pièce adaptée", nous ont plongés dans une comédie loufoque. Trois fous qui rompent carrément la pièce shakespearienne dans un éclatement fracassant de joual et de gaucheries. La juxtaposition avec les scènes originales apporte une dimension nouvelle de l’œuvre de William Shakespeare. Quant à l’apport des danseurs-acrobates voltigeurs, on peut dire que ce spectacle-là nous aura transportés au-delà du songe de ce à quoi nous nous attendions...



Mouvement, lumière, voix, musique, environnement, tous les éléments scéniques se fusionnaient à merveille pour ne faire qu’un, parfaitement ajustés pour que cet événement magique marque l’imaginaire des spectateurs encore longtemps... 


Quelques ondes de LA TEMPÊTE (de Wendake) de Robert Lepage me sont revenues en mémoire. On pouvait y reniflé les odeurs féeriques de cette antique forêt remplis d’Athéniens, et surtout participé à quelque chose d'original qui vous redonne un coup de fouet dans le "mental". Doublé d’une sorte de méga dose de bonheur collectif à applaudir à tout rompre la distribution à la fin, l'emballement a certainement atteint un haut niveau pour le Spectateur qui aime franchement les adaptations qui provoquent des étincelles et allument parfois le feu à la salle. Je dis bravo au TRIDENT, bravo mille fois pour cette énergie HUMAINE déployée devant nos yeux et nos oreilles. Un cadeau tombé du ciel pour les partisans de l’ouverture théâtrale.

Paul Gervais 
La folie de Titania

« Ombres que nous sommes, si nous avons déplu, figurez-vous seulement que vous n’avez fait qu’un mauvais somme »

Puck, la finale


LES OMBRES

ANDRÉ ROBITAILLE, intense, fin, 
aérien, comme il l’est à chacune de 
ses brillantes apparitions...

PATRICK OUELLET, embrasant, 
espiègle en PUCK magicien...

JEAN-MICHEL GIROUARD
énergique, drôle, investi, qu’il nous 
faisait grand plaisir de retrouver...

JEAN-SÉBASTIEN OUELLETTE
royal et géant, comme toujours...


EMMANUEL BÉDARD
HUGUES FRENETTE 
et MARC AUGER
délirants, larmoyants, décapants...

VALÉRIE LAROCHE
excitante, affriolante...

MARY-LEE PICKNELL 
et MÉLISSA MERLO
mutines, dynamiques et 
tellement belles à voir presque voler...

JOSUÉ BEAUCAGE
énigmatique, imposant...

MATHIAS RAYMOND
ÉMILE PINAULT 
et PAULINE BONNANI
tout simplement magnifiques 
avec leurs envolées multi acrobatiques...


Les éclairages, qui donnent de la profondeur à un décor dépouillé d’artifices...quelques arbres sans feuilles...une table...un livre...un lit...des draps...un oreiller...et des voiles...Telles des vélelles méduses prédatrices, elles semblaient porter en elles une partie du songe inventé par William il y a plus de 400 ans…


Et que dire de la somptueuse musique de Josué Beaucage sinon que comme à l’habitude elle a le don de devenir elle-même l’un des personnages-clef de la pièce, déverrouillant la porte des rêves. Envoûtante en même temps que forte, elle nous a fait passer un immense moment inoubliable sous les couvertures jaunies du Temps qui fuit...