mercredi 22 août 2018

LE WILD WEST SHOW DE GABRIEL DUMONT: épopée r.o.c. & co






O Canada/Ô Canada (version bilingue)

O Canada ! Our home and native land !
True patriot love in all of us command.
Car ton bras sait porter l'épée,
Il sait porter la croix !
Ton histoire est une épopée
Des plus brillants exploits.
God keep our land, glorious and free !
O Canada, we stand on guard for thee.
O Canada, we stand on guard for thee.

 (Source Wikipedia)

Drapeau métis
Photo: Claude Gagnon, Radio-Canada

« La plus véritable démocratie n'est pas une où la majorité impose sa volonté à toutes les minorités, c'est plutôt une démocratie où les minorités peuvent s'épanouir même si cela met à l'épreuve la patience de la majorité. »

Gabriel Dumont


Manu Soleymanlou, l’irradiant metteur en scène, qui nous avait tant subjugués en 2015 avec son intense UN DEUX TROIS puis en 2016 avec l’électrocutant ILS ÉTAIENT QUATRE, est revenu hanter la Capitale le 7 juin dernier. C’était au Théâtre de La Bordée, veille de la grande mascarade du G-7 à La Malbaie. Quelques images de ce show délirant sur le passé conjugué au présent...


Avec ses confrères, Alexis Martin et Jean Marc Dalpé, il est venu nous remémorer une rébellion, celle des métis de la gang de Gabriel Dumont et de Louis Riel. Un pan! pan! pan!  de notre histoire canadienne qui s’est fait cogner assez dur merci sur le drapeau en 1885. Écoutons Alexis Martin nous en parler :


Après le SLĀV de Robert Lepage et Betty Bonifassi ANNULÉ à Montréal par le Festival de Jazz INTERNATIONAL, on peut aisément dire que le théâtre n’est VRAIMENT pas qu’un DIVERTISSEMENT,  il est parfois, et SOUVENT, un AVERTISSEMENT…pour la prochaine fois.

Photo: Olivier Jean, La Presse

Dans le WILD WEST SHOW DE GABRIEL DUMONT, les comédiens et protagonistes sont issus de nations différentes. Ils et elles parlent le français, bien sûr, mais également l’anglais, le métchif, le cri, l’algonquin et le lakota. Superbement bien incorporées à cette histoire de «  cow-boys, de curés et d’indiens », les langues maternelles utilisées dans ce show non conventionnel se sont fusionnées pour le meilleur et pour le moins pire. Elles ont contribué à polir davantage les scènes tirées de la triste réalité des métis de Batoche.


Très touchant par moments, l’ironie s’invitait dans ce party et avait pour compagnon l’humour déjanté d’un Alexis Martin splendidement en forme. La musique, les chants, la danse complétaient magnifiquement ce patchwork multiculturel de la nation pancanadienne. Avec émotion et intelligence, les comédiens ont tous et toutes livré « à leur manière » la marchandise à laquelle on s’attendait d’un tel événement théâtral. Charles Bender, qui personnifiait Gabriel Dumont et Gabriel Gosselin, en Louis Riel, ont tous deux admirablement bien tenu le fort durant les quelques deux heures trente qu’a duré cet historique spectacle.


 A. et moi sommes demeurés pour l’entretien d’après prestation avec les artistes qui respiraient la satisfaction d’avoir fait partie d’un mouvement empreint des vertus de la communauté. Vraiment très contente de revoir M. Mani Soleymanlou parmi nous. En ai profité pour le saluer et lui dire combien on aimerait bien voir 5 à 7, 8 et NEUF (titre provisoire), sa toute dernière création d’ORANGE NOYÉE, qui sera présenté du 25 septembre au 20 octobre au CENTRE DU THÉÂTRE D’AUJOURD’HUI  à Montréal. Parce qu’on ressort toujours quelque peu grandis par ces paroles et gestes qui nous transportent au cœur même de notre si jeune Histoire.

NEUF

En attendant, on dévisagera pâle les restes de cendres de  SLĀV et KANATA qui brûlent encore dans les foyers incandescents de l’Art libre, un Art souvent mal protégé par la foi des détrempés de la discorde culturelle. Guyôme Sire, un comédien qui fait partie de l’entourage de Mani, a posté cette image cet après-midi sur sa page facebook. Avouons que ça fait réfléchir…


Point de vue sur le racisme

Gabriel Dumont
Photo: Orlando Scott Goff
vers 1886-1888



Mani Soleymanlou, Émilie Monnet
 et Charles Bender
Photo: Ivanoh Demers, La Presse

Hamlet vient montrer la déchirure de sa société, l’absence de l’art, de liberté de parole, l’incapacité de se rêver tel que l’on est au-delà du mensonge collectif, le déracinement au sein d’une culture sans éthique en plongée dans l’amnésie de sa propre origine. 

Planète Québec
15 mai 2004

En effet, nous dit Hamlet le Malécite, rêver d’incarner le héros de Shakespeare pour un jeune Amérindien relève de l’absurdité la plus complète. Et, en même temps, nourrir de tels rêves est  absolument essentiel à la survie culturelle d’artistes autochtones en devenir s’ils veulent avoir la moindre chance de demeurer vivants. 

Hervé Guay
Le Devoir
7 juin 2004



En fouillant sur le web, ai fait la découverte de HAMLET LE MALÉCITE, une pièce de Jean-Frédéric Messier et Yves Sioui Durand, dans laquelle Charles Bender a joué. J’ai tout d’abord pensé au HAMLET DIRECTOR’S CUT de Marc Beaupré (que nous avions vu le 1er juin) et puis à la crise actuelle à propos de « l’appropriation ». En plus, la coïncidence de la date, le 7 juin 2004. MESNAK, un film adapté de la pièce, réalisé par Sioui, est le premier film québécois de fiction entièrement produit par des autochtones. Il est sorti en 2011. Il était temps.


THE HALFBREED (Le métis)

Pour Gabriel, Louis et Line, qui aimait tant la Musique, enfuie sans avertissement le 20 juillet dernier quelque part dans le monde des morts spontanées, je poste  THE HALFBREED du KEEF HARTLEY BAND, un air de jeunesse qui date de 1969, faste année pour ce qui est de la musique rock avec entre autres le festival de Woodstock. Keef Hartley, un british, y était d’ailleurs en prestation le samedi entre Santana et John Sebastian. 



Voilà, ça boucle temporairement la boucle de l'Infini, symbole sur le drapeau des halfbreed/métis que nous sommes tous un  peu, de la fesse gauche comme de la droite, race d'humains blonds, bleus, noirs, rouges, noirs, verts, jaunes, mauves, tous enchevêtrés à la chevelure d'une Terre indémodable et si accommodante...

Souvenir de ma boule de papier pré-chiffonnée,
demeurée cachée en dessous de mon siège...
Photo: L.Langlois

LES PHOTOS-SOUVENIRS 

À l'exception de la dernière photo, qui est l'oeuvre de madame Lise Breton, toutes les autres sont celles de Jonathan Lorange. Elle reflètent à la perfection cette lumière si bien projetée par Erwann Bernard



Un hasard ce Tour de Garde sur 
le trottoir de Saint-Joseph est ?

Photo: L.Langlois

UNE CRITIQUE


LE WILD WEST SHOW DE GABRIEL DUMONT

Mise en scène : Mani Soleymanlou

Texte : Jean Marc Dalpé, David Granger, Laura Lussier, Alexis Martin, Andrea Menard, Yvette Nolan, Gilles Poulin-Denis, Paula-Jean Prudat, Mansel Robinson et Kenneth T. Williams

Avec : Charles Bender, Jean Marc Dalpé, Katrine Deniset, Gabriel Gosselin, Alexis Martin, Émilie Monnet, Krystle Pederson, Chancz Perry, Dominique Pétin, Andrina Turenne et la participation de Stéphane Mapachee, interprète de danse cérémonielle.

Coproduction : Théâtre français du Centre national des Arts (Ottawa), Nouveau Théâtre Expérimental (Montréal), Théâtre Cercle Molière (Winnipeg) et La Troupe du Jour (Saskatoon)

Production déléguée : Théâtre français du CNA


Traduction

français- anglais : Alexis Diamond et Maureen Labonté

français-mitchif : Marjorie Beaucage

anglais-français : Fanny Britt, Jean Marc Dalpé et Alexis Martin

anglais-algonquin : Joan Tenasco

anglais-cri : Randy Morin

anglais-kanienkeha : Warisose Gabriel

anglais-lakota : Darlene Speidel


Direction artistique : Jean Marc Dalpé, Alexis Martin, Yvette Nolan et Mani Soleymanlou

Assistance à la mise en scène : Jean Gaudreau

Régie générale : Elaine Normandeau (Ottawa, Montréal et Québec) et Adèle Saint-Amand (Winnipeg et Saskatoon)

Dramaturgie : Maureen Labonté

Scénographie : David Granger

Lumières : Erwann Bernard

Musique et conception sonore : Olaf Gundel et Benoit Morier

Conception vidéo : Silent Partners

Costumes : Jeff Chief

Accessoires : Madeleine Saint-Jacques

Mouvement : Chancz Perry

Direction technique : Élise Lefebvre

Assistance à la création lumière et lumière en tournée: Julie-Anne Parenteau-Comfort

Régie son: Francis-Olivier Métras

Régie vidéoVictoria Morrison (Ottawa, Montréal et Québec) et Frank Donato (Winnipeg et Saskatoon)

Coordination de production (à la création) et direction de tournée: Anastasia Kitsos

Chanson des enfants écrite et composée par: Andrea Menard

Chanson Au bord de la Saskatchewan, paroles de: Jean Marc Dalpé et musique d’Andrina Turenne




À la GALERIE 3, CLAUDIE GAGNON et ses CONTREFAÇONS 

Intrigant, mystifiant. De la poudre aux yeux. De l’or dans le noir. Fallait les voir briller ces yeux qui vous dévorent, ces corps coulés dans l'âme des autres. Fallait les voir. Tiens, ils sont là: