Des mots, que personne n’entend.
Tout ce
qui tombe dresse devant nous un paysage.
Un paysage de possibles, dont presque rien ne reste – que des traces.
Ce qui nous lie, ce qui nous sépare.
il y a une ville, Berlin, affalée au beau milieu des vies de tout le monde.
il y a de grandes amours.
il y a des murs.
il y a la mer Baltique, des violons, un aéroport, une cabine téléphonique à Budapest, un rosier sauvage, de l’acupuncture, des bagages, une voiture abandonnée, un coffre à outils, un banc de parc, la Spree, de la salade, de la vodka, des billets d’opéra, des fugues de Bach, un café sur Oranienstrasse, des lits, des téléphones, des lettres, des baisers.
Plein de gens qui se perdent.
Plein de gens qui se sauvent.
Des mots, que personne n’entend. Et qui tombent, comme une sorte de neige.
Véronique Côté
Un paysage de possibles, dont presque rien ne reste – que des traces.
Ce qui nous lie, ce qui nous sépare.
il y a une ville, Berlin, affalée au beau milieu des vies de tout le monde.
il y a de grandes amours.
il y a des murs.
il y a la mer Baltique, des violons, un aéroport, une cabine téléphonique à Budapest, un rosier sauvage, de l’acupuncture, des bagages, une voiture abandonnée, un coffre à outils, un banc de parc, la Spree, de la salade, de la vodka, des billets d’opéra, des fugues de Bach, un café sur Oranienstrasse, des lits, des téléphones, des lettres, des baisers.
Plein de gens qui se perdent.
Plein de gens qui se sauvent.
Des mots, que personne n’entend. Et qui tombent, comme une sorte de neige.
Véronique Côté
L. : Bonjour Éric,
J'arrive de voir TOUT CE QUI TOMBE ! Ouf! Va voir ça. Y'a comme un peu de nous autres là-dedans et...du Wajdi ! Véronique Côté et Frédéric Dubois ont accompli là un véritable chef-d'oeuvre. Et pis j'ai acheté CHAQUE AUTOMNE J'AI ENVIE DE MOURIR ! * Re-ouf ! LAPIN, bah c'est MON secret. Soufflant comment cette femme écrit. Je suis vraiment sur le Q. Ciao!
É.: C'est certain que j'irai et ton commentaire donne encore plus envie. Merci!
L.: Me suis levée avec la " consigne lumineuse " des mots de Véronique Côté ce matin. Aussi puissant que le Soleil lui-même ! Bonne journée !
É.: Est-ce que tu vas faire un tour à son lancement ce soir chez Pantoute? Formule 5@7. J'y serai peut-être.
L.: J'aurais aimé mais pas possible. Je lui prépare une impression sur sa pièce. Il se peut que je retourne la voir avec Alain, mon Wajdi addict ;-).Je suis à dévorer Chaque Automne...Complètement renversant d'humanité. Steve Gagnon est tout aussi magnifique. Sa montagne rouge (sang) m'avait éblouie au plus haut point. Nous sommes chanceux d'avoir ces deux beautés-là dans notre région. À la prochaine. Bon week-end.
Date: Fri, 28 Sep 2012 05:55:50 -0700
À tous ces enfants donnés, perdus, disparus, retrouvés, qui se sont un jour sauvés du nid de leurs mères en feu. Qu'ils aient été faits par amour ou non attendus, ils avaient à y être, ils avaient à naître...
le soleil
dans la mer/ la pluie
sous les nues/ la neige
sur le sol/ l’enfance
des trottoirs/ les
regards dans le soir/ les mains
devant le miroir/ les
larmes dans le mouchoir/ la mort
entre elle et l’espoir...
TOUT CE
QUI TOMBE
TOUT CE
QUI GRONDE
TOUT CE
QUI SE VIT
TOUT CE
QUI SE DÉLIE…
RIEN
N’EST PERDU
RIEN
N’EST FOUTU
TOUT EST
À DÉFAIRE
TOUT EST
À REFAIRE
Il n’y
aura pas plus de mots que ceux qui s’écrivent après l’averse. Il n’y
aura pas plus de beauté que celle que j’ai vue passer deux fois à la renverse. Il n’y
aura pas plus d’amour que celui qu’ils auront vécu sur la scène du Trident. Il n’y
aura pas plus d’intimité que celle de tous ces individus perdus puis retrouvés. Il n’y
aura pas plus d’émotion aujourd'hui qu’il n’y en ait eue jeudi et vendredi
soirs derniers…
LOFT: Changement de destination, grands espaces, lumière, mémoire de l'ancienne occupation et ambiance artistique sont donc les caractéristiques du loft.
TOUT CE
QUI TOMBE a laissé dans les cœurs en tempête une sorte de bien-être apaisant, rien de
plus que ce qui devait se vivre ce soir-là. Entre les mots bénéfiques de
Véronique Côté et la touchante et poétique mise en scène de Frédéric Dubois, s'est installée pour la postérité de nos souvenirs une autre de ces soirées gravées
d’émois et de bouleversements.
Des interprètes touchants, de la lumière, des ombres, de la musique, tout était en place pour cette histoire remplie de Berlin en trois époques: 1989, 1999 et 2009. Les dialogues en allemand, constituaient à eux seuls un personnage, ils étaient le pays que nous nous apprêtions à visiter. De les voir défiler ainsi sur l'écran géant, traduits dans cette langue que l'on ne comprendra pas toujours, mais qui nous parle sans cesse de la même chose, qui nous parle de......baignoire, de téléphone, de violoncelles, d'opéra, de cabane dans les arbres, de table à manger, de table à langer, de ventres pleins, de ventres vides, de mains chaudes, de joues froides, d'attente, de mer, de sable, de pays, de vol d’outardes en plein milieu d'un Café, de vol d'avion dans un ciel rempli de drames, de conversations téléphoniques comiques, de délicieuse salade, de fugues de Bach, de chanson de Barbara, de rosier, de confiture d'églantines, de toi, de moi, d'eux...
Marco, Anton, Christophe, Sophie, Rose, Charlotte et Marie, personnages célèbres de par leur simplicité désarmante, citoyens construits en toute insécurité, de celle qui te donne des ailes ou bien qui te les coupe. Mais que des bons mots à dire sur ce magnifique tableau aux couleurs détrempées d’humanité, sur ces rêves d'enfants pris dans le centre chaud d'une planète qui gronde d'amours impossibles, de romances cruelles. C'est le genre de pièce qu’il me fallait voir deux fois plutôt qu’une, pour me rendre compte de la plume souveraine de Véronique Côté, une auteure qui décrit royalement bien le pays qui se fait au fur et à mesure qu’il se refait; le pays où nous sommes allés en marchant vers le rêve...
À partir d'ici, LES FONDS DE TIROIR nous ont encore une fois déménagés...ailleurs. Frédéric Dubois a ce don de remuer la braise, d'entretenir le feu, d'attiser nos appétits pour un théâtre libre. Espérons que sa collaboration avec Véronique Côté aura un goût de revenez-y. Des interprètes touchants, une histoire d'émotions, une pièce unique, un loft où il a fait bon y vivre le temps de ces deux heures d'abandon...
Dans une semaine nous serons le 13 octobre, j'aurai une pensée secrète pour Rose et sa confiture d'églantines, pour le beurre qu'elle étendra sur son pain à tous les jours, pour sa petite fille, qu'elle n'a jamais revue, pour cette scène magnifique dans laquelle son amour pour elle nous a été soufflée en plein vol dans nos oreilles de futurs sourds...
***
Le lendemain de ma première représentation, celle du jeudi 27 septembre, j'ai pensé au MIRADOR de Pierre Flynn dans lequel il chante BERLIN. Magnifique. Lui succède le superbe CROIRE. Mais si vous avez le temps, prenez-le à bras le corps et écoutez ce chef-d'oeuvre. Il joue ici, gratuit:
« C’est maintenant qu’il nous faut vivre…»
Metteur en scène: Frédéric Dubois
Scénographie: Marie-Renée Bourget Harvey
Costumes: Yasmina Giguère
Éclairages: Caroline Ross
Musique: Pascal Robitaille
Projections: Lionel Arnould
Photos du spectacle:
http://www.flickr.com/photos/letheatredutrident/sets/72157631588565131/
CHAQUE AUTOMNE J'AI ENVIE DE MOURIR
* http://www.septentrion.qc.ca/catalogue/livre.asp?id=3424
« TOUT N’EST PAS PERDU »