samedi 27 janvier 2018

MON TIT-BOULE D’AMOUR




C'est comme si tout avait commencé 
Depuis plus d'un million d'années 
C'est comme si nous nous étions trouvés 
En nous cherchant 
Depuis la nuit des temps 



Faire euthanasier son animal de compagnie, c’est pas toujours facile à prendre comme décision, mais quand l’heure est venue de l’exécuter, c’est qu’il était le temps que ses souffrances se terminent. Ce petit être sans défense, abandonné dans un parc, est apparu dans nos vies un soir d’octobre 2006, le 20 plus précisément, mais ça, je l’ai déjà raconté...


C’est mon fils Jeffrey, accompagné de deux de ses amis, Yanick et Louis-Philippe, qui me l’ont rapporté à la maison. Ils lui avaient offert des Doritos comme appât et ça a marché. Tit-Boule est devenu officiellement le 5ème membre de la famille Langlois-Kelly. On a supposé qu’il était assez jeune vu sa vivacité et son allure, peut-être 8 mois. Avec sa belle robe soyeuse de couleur beige et blanche et ses yeux noirs comme des billes, il a conquis notre cœur immédiatement. Étant donné que nous n’avions pas de cage nous lui avons fait passer sa première nuit dans une cage à hamster qui ne servait plus. On lui a servi les grains de notre hamster à trois pattes, un compagnon qui est mort quelques temps après l’arrivée du nouveau pensionnaire. Le lendemain, Jeffrey et Yanick sont allés à l’animalerie DYNO pour équiper Tit-Boule convenablement. Yanick a dépanné Jeffrey monétairement en attendant sa prochaine paye. Et voilà, c’en était fait de ce petit être adorable qui nous en a fait voir de toutes les couleurs au début, soit en rongeant quelques moulures ici et là ou en se cachant sous les meubles. 


Il n’a jamais été vraiment malade sauf au tout début, ses pattes ayant été atteintes d’une espèce de rougeur due à l’humidité de son fond de cage. Nous avons soigné et guéri ce petit bobo avec un vaporisateur contenant du sulfate de quelque chose. Par la suite, nous avons toujours déposé sur le plancher de sa maison deux serviettes éponges. Il n’a plus jamais eu de maladie. Onze ans et trois mois de petits bonheurs avec mon soleil d’amour ont passé. Jusqu’à aujourd’hui, le 27 janvier, jour où il a quitté notre foyer pour la deuxième fois, ce n’était pas un sorteux. On dit que les lapins adorent les rituels, eh bien, on peut dire qu’avec nous il a été très gâté sur ce point. Pas trop de musique forte, ni de bruits et courants d'air, du calme en fait et surtout beaucoup d’attention, de massages, de jeux, de bisous et d’amour. 


C’est cet après-midi que nous l’avons transporté à l’hôpital vétérinaire Moffet. Nous l’avions emmitouflé dans une petite boîte de carton avec deux serviettes épaisses. Pauvre petit, il avait encore de la force pour vouloir sortir de là, mais il était temps. Il avait beaucoup dépéri depuis Noël et je ne voulais pas me rendre jusqu’à l’agonie comme mon frère Raymond avait fait avec le sien. Tout allait relativement bien jusqu’à ce que la commis me demande son nom, puis sa couleur. C’est mon conjoint qui a dit « brun et blanc », incapable que j’étais de parler tellement j’avais de peine.

The last picture 
27 janvier 2018, 13h 

Ce soir, pour faire mon deuil, je vous écris en pensant à toutes les joies que j’ai eues en côtoyant jour après jour mon LAPIN magique, immortalisé en littérature dans le magnifique livre CHAQUE AUTOMNE J’AI ENVIE DE MOURIR de Véronique Côté et Steve Gagnon. Inspirés par mon secret, déposé lors du premier parcours théâtral OÙ TU VAS QUAND TU DORS EN MARCHANT ?, les deux auteurs ont imaginé une tendre histoire à partir d’un enfant qui trouve un lapin…

http://hamac.qc.ca/collection-hamac/chaque-automne-envie-mourir-639.html


Dès le matin du premier jour 
C'est comme si je t'avais reconnue 
Quand je t'ai vue 
Venir à mon secours 

La signature éternelle de Tit-Boule:
la cicatrice qui est restée de sa griffe

Oui, mon fils avait raison quand il m’a dit qu’il ne l’avait pas trouvé pour rien et je veux le remercier du fond du cœur de me l’avoir présenté comme un sauveur. Salut mon Tit-Boule d’Amour, soleil de ma vie, chanson que je lui chantais à tous les jours dans ce petit rituel que nous avions tous les deux. Ce soir, il n’est pas à mes côtés comme à tous les soirs, non, ce soir, il est là, dans mon petit cœur en compote. Mais ça passera, hein?


Mon homme
(Ma favorite)

Tu es le soleil de ma vie 
Tu es le soleil de mes jours 
Tu es le soleil de mes nuits 
Tu es le soleil de l'amour 




dimanche 14 janvier 2018

BEU-BYE 17 : d’une année à l’autre


C’est toujours une fête que de retrouver la gang de Lucien Ratio au Théâtre de La Bordée avec leur revue de fin d’année, et pour la quatrième année consécutive, on peut dire qu’il a à nouveau frappé dans le mille avec sa mise en scène dynamique et qu’il a botté le cul rare à cette satanée 17 que nous avions pour la plupart hâte de voir disparaître de dedans nos têtes…

Nicola-Frank Vachon, Mathieu Campagna, 
Joëlle Bourdon, Jean-Philippe Côté, 
Nicolas Létourneau, Ariane Bellavance-Fafard 
et Philippe Durocher

Photo: Nicola-Frank Vachon

Les auteurs : Jean-Philippe Côté, Philippe Durocher et Lucien Ratio, ont travaillé fort pour concevoir les bouts sombres comme les plus loufoques. Marc Auger, Isabelle Hubert, Pascale Renaud-Hébert, Robert Lepage, Jocelyn Pelletier et Joëlle Bond ont également contribué au succès de cette soirée tant attendue. 

Nicolas Létourneau, Nicola-Frank Vachon, 
Lucien Ratio, Jean-Philippe Côté et 
Philippe Durocher
Photo: Vincent Champoux

Entendre les noms des six victimes de la tuerie de la Grande Mosquée donnait des frissons dans le dos. Un moment fort solennel, un peu comme cette chanson Free Fallin de Tom Petty pour évoquer les disparitions de 2017 dont celle du chanteur américain, décédé il y a quelques semaines. Nicola-Frank Vachon a décidément tous les talents ! 

Photo: Vincent Champoux

Les chorégraphies, dirigées par Claude Breton-Potvin, étaient au quart de tour dont celle du numéro d’ouverture avec les Backstreet Boys.

Photo: Vincent Champoux

La musique d’accompagnement et l’environnement sonore de Mathieu Campagna, véritable homme-orchestre, rentrait au fil, comme d’habitude. 

Photo: Jean-Marie Villeneuve, LE SOLEIL

Les costumes, de Marie-Sophie Gauthier, ne manquaient pas de panache, surtout celui plutôt "minimaliste" de Philippe Durocher ;-) Que dire des éclairages de Jean-François Labbé ? Sinon qu’ils sont toujours aussi sublimes que dans le dramatique. 

Photo: Vincent Champoux

La chanson western, Quand le tiers-monde frappe à ta porte! écrite par nul autre que Robert Lepage, magnifiquement bien interprétée par Ariane Bellavance-Fafard et Jean-Philippe Côté, en a laissé plus d’un ébahis. Vraiment bien ficelé comme numéro musical. J’ai d'ailleurs eu un gros faible pour la performance de Jean-Philippe Côté, tellement fou par moments.

Photo: Jean-Marie Villeneuve, LE SOLEIL

Photo: Vincent Champoux

Le ARTIC WHITE POWER, écrit par Jocelyn Pelletier, était de nature pas trop accommodante si je puis me permettre, mais la performance des comédiens absolument délirante. Ça fait du bien des fois de se faire grafigner la rectitude. Et ne surtout pas oublier les Trump, Trudeau, Joly, Labeaume et cie, qui ont fait la pluie et le beau temps durant les 365 jours de cette année de…merde !!! Tiens, le voici, notre chère maire, qui devrait être encore au poste dans...30 ans !!


J'oubliais "l'excellent" premier trio ...juste pourrir"...;-) Les temps changent, comme le chantait si bien Bob Dylan en...1964. Mais tant que ça ?


Une petite chose importante en finissant : je me suis un peu ennuyée de Monika « Céline » Pilon et de sa voix vibrante de puissance, mais je ne perds rien pour attendre, puisque elle sera de retour sur scène lors de la prochaine mouture du MME G. de La Bordée en remplacement de Mary-Lee Picknell. De quoi être réjouissant. En espérant que 2018 le sera autant pour le reste de la planète ! En terminant, je vous souhaite à tous et toutes une bonne et moins malheureuse année 2018 remplie de théâtre, d'expositions, de musique, de littérature et de tout ce que vous aimez le plus ! 


Et puis, comment passer sous silence la toune de l'année. La voici parodiée par une autre gang de petits comiques.


Ah! oui, j'oubliais le passage "désobligé" de cette fameuse cigarette du Cas Joé Ferguson du Trident, celle qui TUE le plaisir de ne pas faire semblant au théâtre. En attendant les prochaines conneries de ce monde entier, on se dit à l’an prochain, si Dieu le veut, comme disait le défunt lutteur Édouard Carpentier … ou plutôt, si Lucien le veut ! ;-)




Pour fuir le froid glacial de ce 21 décembre, A. et moi étions allés se réfugier chez Nhà Tôi, l'ancienne Petite Boîte vietnamienne. Nous avons opté pour un repas partagé à deux composé de trois entrées: dumpling végétarien, rouleaux impériaux au porc et gâteau à la ciboulette et à l'ail. Cette trois exquises merveilles culinaires furent suivies d'un plat de porc au caramel accompagné d'œuf cuit dur, de radis daikon et de riz. Un vrai dépaysement ! Le tout fut légèrement arrosé de bière pour A. et de saké pour moi. Nos palais se sont enchantés de tous ces délices vietnamiens. Une très belle découverte qui nous y fera certainement revenir. Nhà Tôi se trouve être le petit dernier de la famille du Pied Bleu et du Renard et la Chouette. Pour vous mettre le saké à la bouche, voici le menu: 

https://www.musthavemenus.com/menu/viewMenu.do?token=7cecf581-0ee1-40cc-abce-ddd5375059fe






vendredi 12 janvier 2018

CONTES À PASSER LE TEMPS 2017, édition anniversaire : le sacre de l’hiver frett et blanc




Un prix «spécial Québec» a finalement été remis à la compagnie La Vierge Folle pour Les contes à passer le temps, qui ont su s’inscrire depuis sept ans dans les traditions de Noël dans la capitale. Dans une mouture dite «best of», le spectacle est une nouvelle fois présenté dès vendredi et jusqu’au 30 décembre dans les voûtes de la Maison Chevalier

LE SOLEIL 
13 décembre 2017





La table de Noel de Maman Langlois
24 décembre 2017
Photo: M. Langlois


Même si vous êtes loin.
Même si vous êtes seuls.
Pour être ensemble.

En ordre ou dans le désordre, LES CONTES À PASSER LE TEMPS, une combinaison toujours gagnante. Dans la Maison Chevalier, avant le spectacle, quelques gâteries accompagnées d’un réconfortant chocolat chaud. Il faisait exactement le temps frett et blanc comme un lavabo qu’il fallait pour assister à ces histoires toutes aussi captivantes les unes que les autres. Avec l’ambiance presque tricentenaire des voûtes, on peut facilement imaginer que cet après-midi chargé de chaleur humaine en fût un que nous n’oublierons pas de sitôt. Merci à LA VIERGE FOLLE pour cette autre fabuleuse rencontre. Et toutes mes félicitations pour votre sixième anniversaire de naissance !


POUTINE DE NOËL, qui met en vedette l’excellente Lise Castonguay, se passe dans le pittoresque arrondissement de Limoilou, là où les petits restos de quartier comme CHEZ PIERROT font honneur à une cuisine souvent remplie d’odeurs à bon marché mais si réconfortante, surtout lorsque elle est offerte avec le bon cœur et les compliments de la sympathique propriétaire. Le ton feutré de la voix unique de Lise Castonguay rend cette histoire de bienveillance encore plus prenante. 


La description des lieux, que l’on reconnaît aisément, fait que l’on s'imagine encore mieux l’espace dans lequel évoluent les personnages de cette émouvante histoire écrite par Sophie Grenier-Héroux. Il était une fois l'histoire d'un Roger qui avait tout eu ce qu'il voulait puis qui avait tout perdu sauf le cœur en or de cette femme qui lui servit un bon café en échange de quelques pelletées de neige dans les escaliers...En passant, comme ça, Bonne fête à vous très chère Lise, c'est le 12 janvier et on attend une grosse tempête cette nuit. Auriez-vous besoin d'un Roger par hasard ? ;-)

Le conte au complet ici :




J’AI UN AMOUR QUI NE VEUT PAS MOURIR, qui met en scène le talentueux Maxime Beauregard-Martin, nous transporte dans le sympathique quartier Saint-Jean Baptiste, et comment donc ! Sophie Grenier-Héroux possède définitivement la façon de nous décrire l’âme des lieux où l’action se déroule,  dans les tourments de la solitude d’une Diane qui a bien de la misère avec ses hommes. Attachant comme toujours, Maxime l'espion nous fait son grand jeu, qui vaut certainement un chandelier au complet. Tout comme il l’avait fait dans son impressionnant MME G., pièce que nous reverrons bientôt avec bonheur à La Bordée, il laisse sur son passage aux voûtes une trace indélébile de pur enchantement. 

Maxime et Jonathan Gagnon en rois mages

LA TOURTIERE DU LAC nous offre une généreuse portion du talent de conteuse d’Anne-Marie Côté, une comédienne dont il est toujours bon de retrouver la compagnie. Sa cuisinière Gina Roberge a de quoi nous ravir le palais autant que de nous déconcerter. C’est ce qui donne la couleur particulière à cette toile presque surréaliste, démente comme je les aime. Les différentes situations rocambolesques dans lesquelles elle se retrouve, avec ou sans son gré, n’en finissent plus de nous jeter en bas de notre chaise, ou par la fenêtre d’un logement de Saint-Roch ;-). 


Son « amour » d’ingrédient secret, dont elle farcit quotidiennement sa tourtière endiablée, attire dans son resto un client qui en deviendra plutôt addictif. Des moments hyper drôles, et parfois formidablement effrayants, concoctés par Érika Soucy, ont certainement contribué au succès de ce rendez-vous annuel des CONTES À PASSER LE TEMPS. Tiens, je lui offre cette rengaine sur la tourtière !


JOUEZ HAUTS BOIS RÉSONNEZ MUSETTES fait entrer en scène la pétulante Sophie Thibeault, serveuse des plus délurée. L’action se passe dans le quartier Saint-Sauveur, là où elle pète le feu en quatre et où elle le fait prendre un peu partout où elle passe, jusque dans la crèche de Noël. L’énergie avec laquelle elle déploie ses ailes de mère protectrice est à prendre avec des pincettes. Le texte tricoté serré est une création de Jean-Michel Girouard, un comédien dont on s’ennuie de ne pas le voir plus souvent au théâtre.


L’OGRE DE LA CRÈCHE, de Lorraine Côté, nous présente Lou Bernier, ou le fils de Louise, ou le petit-fils de Lou, à qui il ressemble comme deux poils de barbe. Disons que ça fait pas mal de loups dans la bergerie de Limoilou ! Quelle performance spectaculaire de l’ineffable Jonathan Gagnon ! Avec toutes ses grimaces, gargouillements et angoisses d’allergies en toutes sortes, on ne se surprend guère lorsque l'on apprend la cause et le pourquoi de tous ses petits et gros malaises. Miam miam le petit Jésus de cire ;-)





Le Gros Loup de Limoilou

LE MINUIT CHRÉTIEN, avec Maxime Robin, ouvre et clôt le bal des CONTES À PASSER LE TEMPS, édition anniversaire.  Le metteur en scène de toutes ces crèches vivantes nous introduit dans le passage parfois cahoteux des tranches de vie qui dureront quelques deux heures trente, là où l’imaginaire fertile des auteurs  y côtoie le quotidien parfois très ordinaire des gens qui les entourent. C’est là que la magie opère.


Il nous invite à faire la connaissance de ce cher Monsieur Goulet, un spectateur qui décrie le spectacle des contes, parce que le sacré, ça fait sacrer! Brillamment interprété par un Jack Robitaille toujours aussi vert et en verve qu’à l’habitude, son personnage de principe offre à  Maxime Robin, son émule, la chance de lui répondre en toute honnêteté parce que pour lui aussi il possède de ces valeurs qui ne changeront jamais en ce qui attrait aux Temps des Fêtes. 


Et que dire de cette fin complètement disjonctée de la naissance de Jésus, des scènes délirantes avec toute l’équipe. Composée des Rois mages, de l’Âne, du Bœuf, de Joseph et de Marie, nous étions aux Anges ;-) Je regrette tout simplement de ne pas avoir assisté aux représentations des années précédentes. Je décrète que cet apéro théâtral nourrissant les avant-veilles de Noël est désormais un bien essentiel. Longue vie aux CONTES À PASSER LE TEMPS !



LES CONTES À PASSER LE TEMPS

MISE EN SCÈNE: Maxime Robin, assisté de Sophie Thibeault
RÉGIE: Annabelle Pelletier-Legros, Alexandra Hinse, Paméla Bisson
CONTEURS: Maxime Beauregard-Martin, Lise Castonguay, Anne-Marie Côté, Jonathan Gagnon, Sophie Thibeault, Sophie Grenier-HérouxMaxime Robin, Jack Robitaille
PHOTOS DU SPECTACLE: Cath Langlois

***



En cet après-midi glacial du 17 décembre 2018, pendant qu’A. et moi étions enfermés bien au chaud entre les bras de l’Art sur la rive Nord, d’autres, de l’autre bord, voguait le regard du Coyote inquiet sur les glaces éternelles de ce long fleuve pas toujours tranquille. Merci Denis-François pour un autre de tes magnifiques portraits, parce qu’il n’y a pas que des mots. Et les miennes, prises les mains gelées sur cette Place Royale, berceau ancestral de nos futurs amours...







mercredi 10 janvier 2018

BRÛLURES OU COMMENT GARDER SA TÊTE HORS DE L’EAU : dans le cercle de la vie



In the circle of life
It's the wheel of fortune
It's the leap of faith
It's the band of hope
Till we find our place
On the path unwinding
In the circle, the circle of life

Elton John/Tim Rice
CIRCLE OF LIFE


BRÛLURES

Deux heures dix sans entracte
Des yeux tout le tour de la salle
Une scène parfaitement adaptée
Des comédiens résolument généreux

De la gueule, du panache
Du talent à revendre
Des sujets brûlants
Une parole d’argent
Et des silences d’or





STATISTIQUES
Incursion dans le médico-social
Une urgence bondée
Des employés débordés
La mort essoufflée

ANTI-ONDES
La phobie des flux
La peau qui démange
La peur enrubannée
(de papier aluminium)

GRAND BRÛLÉ
La douleur assaillante
De la désespérance
L’intensité pure et simple




PETITS POTS
Le garde-manger de l’amour
Deux hommes à fleur de pots
L’éclat épuré de leur lumière
Le bien-être du contenu
La transparence du contenant

ALLÔ MARIE
Le solo d’un homme au téléphone
Le duel de son appel sans écho de cœur
Le tranchant du vide mortel

GYNÉCO
Une visite intime dans le cantaloup
Des hommes en blancs avec leurs gants
Un paquet de caleçons en coton blanc




POUSSIN
L’éclosion naturelle de la vie végétarienne
Le constat accablant de la consommation de viande
Le monde à table (et les porcs à l’étable)

RAP
Les pas de danses des Kamarades
Pour l’essence (sans plomb) de la vie qui bat
Le chant choral d’une jeunesse en transe

TATTOO SHOP
La rage de dents de l’ange
La singularité du geste fatal
L’effritement du mâle
Les douceurs du mal

CALCIUM
Dissertation savante sur le yogourt
Ses bienfaits et ses petits travers
Le masque de beauté sur le verbe

LE JOUR OÙ JE SUIS DEVENU TERRORISTE
Un homme et son amour
Un fils contre sa mère
Une explosion de sentiments
Une révolution nourrissante

ÉPINE
Des étudiants et leur professeur
L'arme d'un homme en colère
Sa violence en accéléré
Un assassinat au ralenti
Et beaucoup de douleurs



LE MONOLOGUE DU PROFESSEUR
L’effarement total devant les événements
Le constat amical d’un monde de batailleurs
Toute la fureur du feu et l'odeur du sang

(IMPRO)
Au bord d’une piscine
Des baigneurs muets
Un homme habillé dedans
Un éclairage impeccable

CÉRÉMONIE
La mort d’un "contact"
La pendaison des futures cendres
Au cœur du cimetière
Le vrai enrobé de faux
L’émotion par en-dessous

UNE LISTE
Une voix émergente
Un micro soft
Un monde si loin si proche
Un piano errant



ROI LION
Un homme au plancher
Avec son cœur d’enfant
Un gardien de la paix qui le comprend
Une commis au loin les guettant



BUZZÉ.E.S
Un gars et une fille 
dans la nuit blanche
Duo d’enfer d’enfants sans âge
Comme un coup d’épée ou de vent
La chaleur de leurs membres en feu 

Hands too burnt
Sitting on the side of the road
Ain't got an honest feeling in my bones
Felt like a fever
Came on like a storm
But what I felt, it can't be helped no more



ÂMES SOEURS
Deux filles au balcon
Flammes jumelles
Ensemble pour la vie
Dans un dialogue divin
Leur amouritié xx large

BATH-IN
Dans un bain de baisers
Un homme et une femme
Une incursion dans le monde de l’amour
Pour une nuit 
(ou pour toujours)



Le moins que l’on puisse écrire sur cette envoûtante création des finissants du Conservatoire d’art dramatique de Québec est que la "couvée" de 2018 en est une de catégorie A-1. Avec des textes très forts et sentis, dans un décor fort impressionnant, que j’ai comparé à celui du CIELS de Wajdi Mouawad, nous nous sommes régalés de chacune de ces carrés de vie. Campé sur deux étages, qui faisaient le tour de la salle, il y avait de l'espace en masse sur cette vaste scène pour que les jeunes athlètes du jeu y exécutent leurs numéros à leur aise. Dynamique, statique, endiablée ou presque silencieuse, l'olympienne mise en scène d’Anne-Marie Olivier mérite sans contredit une médaille d’or.Tout au long de cette performance sans faille, ses élèves ont semblé s'en donner à coeur joie. A. et moi on s'est dit qu’on aimerait bien revoir ce tour de force théâtral dans un avenir rapproché, peut-être à La Bordée. Le talent exceptionnel qui s’est déployé devant nos yeux valait tout simplement la peine que l'on brave le froid mordant de ce 14 décembre. Voilà, c’est écrit. Et vivement le 3 mars 2018 pour LE BOURGEOIS GENTILHOMME, écrit par un certain Molière...




LES COMÉDIENS AUTEURS

MAUDE BOUTIN ST-PIERRE
ROSALIE COURNOYER
CATHERINE DESJARDINS
CAROLANNE FOUCHER
ALEXIS GAUMOND
VINCENT KEARNEY-DESCHÊNES
ÉTIENNE LA FRENIÈRE
VINCENT MICHAUD
ANOINE PARÉ-POIRIER
PHILIPPE RIVARD
ÉLIE ST-CYR


CONCEPTRICES

LÉA FILLION (Accessoires, Affiches & Éclairages)
BÉATRICE LECOMTE-ROUSSEAU (Costumes)
MADELEINE OONA MILJOURS (Décor)

SOUS LES BRÛLURES


mardi 9 janvier 2018

FUCK TOUTE: la nuit des petits couteaux




"Ne lâchons pas d'un millimètre ceux qui détroussent nos goussets, saccagent nos rêves, déchirent nos forêts, dépriment nos idéaux. C'est par notre entêtement que nous traverserons le rideau de la médiocrité!"
L. Langlois


Tout comme Christine Beaulieu une semaine auparavant à La Bordée, Catherine Dorion était accompagnée de deux Mathieu, Campagna et Grégoire. Trois êtres humains unis dans le noir le plus noir, qui vous parlent de ce qui les préoccupent sur cette planète multifonctionnelle. Des odeurs de forêts, des bruits d’ondes de radios embrouillées, des sons d’animaux, de la boucane, des klaxons, du trafic, de bébé, des chansons...


Puis, au retour de la lumière, revenir à nous tous, qui avions besoin chacun de raconter une histoire, celle qui te ferait dire ce que tu aimerais faire le plus s’il ne te restait plus que trois jours à vivre, comme fumer un gros joint ou encore écrire pendant trois jours et trois nuits parce que c’est ce que tu aimes et aimeras toujours le plus au monde. Pour ma part, ça fait longtemps que la Saint-Jean a cessé d'être fêtée...



 Fin des festivités de la Saint-Jean-Baptiste à Montréal
24 juin 1975

Pendant cinq jours, des centaines de milliers de personnes envahissent le Mont-Royal pour célébrer les fêtes de la Saint-Jean-Baptiste. 
Du 20 au 24 juin, des centaines de milliers de personnes se massent autour du lac des Castors, sur le Mont-Royal, pour assister à ce qu'un journaliste montréalais qualifie de «plus gros party de l'histoire du Québec». Plusieurs spectacles sont présentés, dont «Ça se peut-tu?», un hommage aux femmes qui met en vedette Dominique Michel, Pauline Julien, Louise Forestier, Luce Guilbault, Rose Ouellet et plusieurs autres artistes. Environ 250 000 personnes assistent à l'événement, tout comme le soir du 24 alors que le spectacle de clôture constitue un hommage à Jean-Pierre Ferland. Ginette Reno vole la vedette à cette occasion, donnant une interprétation de «Un peu plus haut, un plus loin» qui restera gravée dans les mémoires. Au terme des festivités, qui ont demandé un déploiement logistique spectaculaire, les observateurs sont unanimes à saluer le travail accompli par la présidente Lise Payette. En cinq jours, on évalue à environ 1 250 000 le nombre de personnes qui ont participé aux Fêtes. Dans certains cas, il s'agit même de gens qui ont passé plusieurs nuits sur le Mont-Royal.




Photo: Alain Gagnon
http://alainchagnon.com/





Texte et montage: elquidam

https://fucktoute.bandcamp.com/album/fuck-toute-2


  
FUCK TOUTE

CRÉATION ET INTERPRÉTATION : Mathieu Campagna et Catherine Dorion
GARS DE VUES ET INTERPRÉTATION : Mathieu Grégoire
COLLABORATION SPÉCIALE : Diane Martin
Catherine-Ève Gadoury
Marianne Marceau
Jacques Laroche
et Jean-François Labbé

Textes : Comité invisible
FUCK LE MONDE (Simon-Pierre Beaudet)
Anne Archet
Bureau Beige
Et les créateurs du spectacle






http://fucklemonde.blogspot.ca/











JE SUIS UN SAUVAGE