samedi 28 décembre 2019

LES HARDINGS : sur le chemin ardent des cheminots



COMME UNE LANCÉE FERROVIAIRE.
ÉCRIRE, UNE MISE EN RAILS.

Alain Cresciucci  
« Antoine Blondin »



PENTE DIGNE DES ROCHEUSES

M. Belkaloul a remonté le fil des événements de la funeste nuit de vendredi à samedi dernier; soit les 90 minutes qui ont précédé l'impact du convoi de wagons au centre-ville de Lac-Mégantic.

«Le train de la MMA s'est arrêté à Nantes vers 23h. À 23h50, un incendie a été signalé au contrôleur de la circulation ferroviaire de la compagnie. Ensuite, un employé de la MMA est arrivé sur les lieux pour aider le service d'incendie qui avait été appelé par des témoins du sinistre. Vers minuit, le moteur a été coupé, le feu est éteint et vers une 1h, le train a commencé à rouler après le départ des pompiers et du représentant de la compagnie», précise le gestionnaire du BST.

Hors contrôle, le train sans conducteur et chargé de pétrole est parti à la dérive poursuit Ed Belkaloul. «Il y a une pente de 1,2% entre Nantes et Lac-Mégantic. En termes de chemins de fer, 1,2% c'est énorme. Dans les Rocheuses, vous avez un 1,4%. C'est une pente assez raide. Il est descendu vers Lac-Mégantic où il y a une courbe et là, il a déraillé vers 1h14.»




Je me souviens très bien de cette nuit du 6 juillet 2013…

…dans le sous-sol de la maison mère, seule, en train de visionner l’écran sur lequel je tape des mots à mesure que défilent les dernières nouvelles de TVA, CNN, RDI, ICI...

…des images percutantes en direct du feu démentiel qui a détruit le cœur de Mégantic

…le café où y dansaient des gens venus décompresser de leur semaine de travail, des gens venus s’amuser entre amis pour écouter de la musique, boire un verre et plus, vivre…

…le lendemain matin, le pétrole qui brûlait encore au cœur de la ferraille, puis de l’eau, de l’eau et encore de l’eau, comme pour laver de l’horreur ces images abominables qui défilaient en continu sur les différentes chaînes du monde entier…

... la ville, avec ses commerçants, l’église avec son curé, et M. Lafontaine, qui a perdu quatre membres de son entourage immédiat, l’incrédulité devant cet événement qui a laissé derrière lui le souvenir ininflammable de la mort des 47 disparus…

…et le nom de Thomas Harding

"Je respire l'odeur humaine, 
aggravée de fleur morte et de pétrole, 
qui offense le jardin."

Sidonie Gabrielle Colette


…puis cette pièce d’Alexa Bürger, acclamée par la critique montréalaise, brillamment mise en scène par elle-même, interprétée de façon aussi drôle qu’émouvante par trois hommes qui portent le nom de Thomas Harding : Martin Drainville, Bruno Marcil et Patrice Dubois


Cet émouvant et nécessaire spectacle m’a quelque peu réconciliée avec le tragique événement de la longue nuit du 6 juillet 2013, surtout en ce qui attrait aux hommes de garde qui ont fait du mieux qu’ils pouvaient avec les moyens du bord d’une compagnie qui ne leur avait pas vraiment fait de cadeaux. Ces mots réconfortent le cœur et le remettent sur les rails de nos sentiments les meilleurs, ceux-là qui parfois nous font défaut...quand on déboule une pente avec un dénivellement de 1,2 %...ET C'EST PAS FINI...





https://www.tvanouvelles.ca/2019/12/07/les-trains-en-voie-de-creer-100-000-emplois




CRITIQUE



Merci aux pompiers de Mégantic
Photo: L.Langlois
La Caserne rue Dalhousie, Québec


LE PARLEMENT DE QUÉBEC EN FEU
Paul Béliveau
Photo: L.Langlois



24 juillet 2013

Comme un air de déjà vu, Sir Paul à Québec,

avec la Lune Plaines et les quelques 40000 fans.

Moins de monde qu'en 2008 mais autant d'énergie.

Un LET IT BE touchant dédicacé aux gens de Lac Mégantic.

Et l'orage pour la fin.

Un autre de ces souvenirs heureux à engranger dans la mémoire musicale.

(sur ma page Facebook)



11 avril 2014


Photo: Pierre Lebeau

 le 1er anniversaire

Non pas des pensées noires pour Lac Mégantic, 
mais simplement une rose au cœur de ce brasier inconcevable. 
Pour la mémoire des 47 et de tous ceux et celles qui leur ont survécus. 
Jamais nous n'oublierons cette nuit fatale du 6 juillet 2013. 
Jamais.
(sur ma page Facebook)

6 juillet 2014

Où tu vas quand tu dors en marchant ?
Photo: L.Langlois
7 juin 2015

 Notre-Dame-de-Paris 
 les 15 et 16 avril 2019


LES HARDINGS

TEXTE ET MISE EN SCÈNE : Alexia Bürger
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE : Stéphanie Capistran-Lalonde
DÉCOR : Simon Guilbault
COSTUMES : Elen Ewing
ASSISTANCES AUX COSTUMES : Chantal Bachand, Robin Brazill
CONFECTION DE L'ACCESSOIRE : Marc-André Coulombe
COUPE ET CONFECTION DES COSTUMES : Vincent Patenta
LUMIÈRES ET VIDÉO : Mathieu Roy
MUSIQUE : Nicolas Basque, Philippe Brault
MAQUILLAGES ET COIFFURES : Sylvie Rolland-Provost
CONSEIL DRAMATURGIQUE : Fanny Britt
CONSEIL AU MOUVEMENT : Catherine Tardif
RÉGIE : Marie-Christine Martel
DIRECTION DE PRODUCTION : Annie Lalande
DIRECTION TECHNIQUE À LA CRÉATION : Jérémi Guilbault-Asselin
PHOTOS DU SPECTACLE: Valérie Remise
Une production du Théâtre d’Aujourd’hui

Photo: Presse canadienne









dimanche 1 décembre 2019

LA DUCHESSE DE LANGEAIS : Édouard anyways




« LA DUCHESSE : […] C't'effrayant, c'te soleil-là, c't'effrayant! M'as mourir! Mais ça fait rien, tu vas v'nir brune pis belle! (Elle s'éponge le visage.) Ça, c'est pas vrai pantoute, parce que tout c'que j'arrive à être, c'est rouge comme un homard… Un homard! Seigneur-Dieu! J'commencerais-tu à parler de moé au masculin? Quelle horreur! C'est vrai que homarde… »

Michel Tremblay
LA DUCHESSE DE LANGEAIS

Première lecture
Ce texte a été présenté en lecture publique par le CEAD, le 24 juin 1968 au festival ACTA, à Vaudreuil, et le 1er juillet au Théâtre de Quat'Sous; la lecture était dirigée par André Brassard.

Création
Les Insolents de Val d'Or, le 10 mai 1968; Théâtre de Quat'Sous, 18 février 1970


DANSER SUR LA TABLE DANS LE THÉÂTRE QUI FLAMBE
NAPALM 

Keith Kouna


Pour la Duchesse et son interprète

Que tu danses ou boives ta vie
Que tu t’en sacres ou la revive
Tu seras toujours le/la même
Tu seras à jamais LA REINE

Tel(le) que tu hais
Tel (le) que tu aimes
Tel(le) que tu es
On t’aimera toujours, Duchesse
On t’aimera, que tu le veuilles ou non, d’amour. 
Point.

elquidam
30-11-19

Samedi dernier, 23 novembre, 16 heures tapant, dans la rangée double A, siège 7, on l’attendait fébrilement dans un Trident impatient de la voir s’amener avec sa perruque, robe, talons aiguilles, bobettes et paillettes. Contrairement à ses anciennes habitudes, elle n’était pas toute seule: trois beaux jeunes hommes, un pianiste-batteur, un chanteur-guitariste et un danseur l'accompagnaient. Ils étaient fins et prêts à tout pour la mettre en oeuvre et en évidence, elle, LA DUCHESSE DE LANGEAIS. alias Édouard, prince de Tremblay

18 nuances de gai dans LE VILLAGE

Swing la bacaisse dans l'fond de la boîte à bois ?

En québécois, une bacaisse est un morçeau de tissu que les colons utilisaient pour transporter le bois à l'intérieur des chaumières afin d'alimenter le feu de cheminée. Son orthographe original est baquaisse. Swinguer désigne l'action de lancer quelque chose. Ainsi, Swing la bacaisse dans l'fond de la boîte à bois est une expression québécoise qui nous invite à jeter son instrument de travail (sa bacaisse) dans un coin (ou dans l'fond de la boîte à bois) afin de se libérer les mains et se joindre à la danse pour faire la fête.


California 
mai 1979


Quoique son histoire ait commencée vers la fin des années 60, je me demande si je ne l’aurais pas croisée un soir à L.A. en mai 1979, lors de cette virée sur Sunset Boulevard. Ou peut-être que c’était au LIMELIGHT, la célèbre discothèque du 1254 rue Stanley...


Dans une Métropole en feu remplie de bars et discothèques en tous genres, les femmes au premier, les gays, les blacks, les white, les straight au deuxième et les réguliers au troisième. Tout le monde était presque sur la même longueur d’ondes que celles de la Dufresne, une autre grande dame de Montréal. À coup de coco cognac, de whiskey-à-gogo, et autres drinks exotiques, ça se faisait aller gaiement sur le plancher des vaches sacrées et autres veaux d'or bien bien attifés. Au son des 12 pouces du Dee-Jay Ouimet, on y passait une partie de la nuit à se branler le popotin, swinguer la bacaisse dans le coin de la boîte à bois. Comme des fous et des folles, come on and do it

Toilettes du DRAGUE à Québec

.

Michel Tremblay, l’auteur de ce passage obligé dans la vie d’Édouard, nous aura tenus encore une fois au bout de sa plume trempée dans le moyen malheur de l’homme libre. Jacques Leblanc, ce grand acteur condamné au succès et à l’amour de son public de par ses rôles marquants a, comme d’habitude, tout donné pour satisfaire les buveurs de mots durs et crus que nous sommes devenus au fil du temps qui passe, sans jamais vraiment s’arrêter. Parce que cet aveu du petit garçon agressé sexuellement à l’âge innocent de six ans par un cousin plus âgé nous apprend comment le vice versa en son corps et en son cœur. Tomber pour les uns et les autres à travers les plus grandes villes du monde et finir par rire de soi pour fuir l’amour avec un grand A, pour ne pas mourir tout seul. Non, ce n'est pas toujours facile la vie de starversie. Touchant et direct comme nous ne l’avions pas encore vu, M. Leblanc se méritera probablement encore le prix d’interprétation masculin(e)…;-)


Ses fabuleux acolytes, SUPER-posés à lui, ont apporté une quatrième dimension à ce spectacle dirigé de main de maîtresse par nulle autre que Marie-Hélène Gendreau qui, décidément, est partout cet automne, et ceci est loin d’être un reproche. Elle a trouvé la combinaison parfaite de ce coffre-fort rempli de talents. À commencer par celui de Fabien Piché, prodigieux danseur/personnificateur, transparent comme un cygne de verre, gracieux et ardent, ouvert et secret, juste assez pour le voir contourner l’amour dans les bras de son vieil amant. De toute beauté!


Les deux musiciens que sont Keith Kouna et Vincent Gagnon se sont parfaitement intercalés dès le départ avec leurs envolées tant vocales qu’instrumentales. Ils ont habité une pièce quelque peu fantomatique de la maison de cette belle grande famille à l’univers particulier qu’a créée Michel Tremblay il y a de ça plus de cinquante ans. Keith Kouna, qui a sorti sa voix unique d’inestimable poète des grandes occasions, retentissait comme on le connaît depuis ses débuts : rebelle authentique, sans artifice, avec toute la puissance TNT de ses mots et musiques, accents aigus d'une Amérique plus latine que britannique.


Vincent Gagnon, un pianiste aux métamorphoses multiples, qui passe du jazz au rock au pop sans aucune espèce de difficulté, peut-être à cause de cet amour de la musique qu’il partage avec plusieurs autres musiciens. J’ai d’ailleurs eu le bonheur d’assister à l’un de ses concerts jazz au Palais Montcalm en octobre 2010 alors qu’il jouait avec son quintette. Le résumé de cette soirée ici :



Photo: Catherine Tétreault




CHANSONS ET POÈMES 
CITÉS DANS LE TEXTE




Je me souviens de LA DUCHESSE DE LANGEAIS, celle qui existait dans la peau blanche de feu Claude Gai. Elle avait étrangement fascinée l’enfant que j’étais alors. Je ne me souviens plus si c’était un extrait de Demain matin Montréal m’attends ou bien la pièce elle-même, la mémoire, ça finit par défaillir ça aussi. Une chose est certaine, cette image d’un homme travesti en femme m’est restée collée dans la rétine longtemps. Claude Gai, disciple de Tremblay, a interprété plusieurs rôles de..gays. En l'an 2000, dans le rough n' tough  HOCHELAGA de Michel Jetté, il campait un employé de sauna. Il est mort d'un infarctus le 3 février 2007. Dans la 800, avec une autre spectatrice, il a été l'un de nos sujets de conversation. Jacques Leblanc et lui peuvent s'estimer privilégiés d'avoir été choisis pour interpréter cette grande Dame au langage arc-en-ciel...


J’aimais bien cette époque dorée du noir et blanc où Radio-Canada télédiffusait du théâtre le dimanche soir. Tous ces comédiens et comédiennes qui joualaient du Tremblay, Dubé, Carrier, Barbeau, GauvreauGélinas, VLB et cie, ont développé mon intérêt pour les histoires d’ici. Pour se remettre dans l'ambiance nostalgique, l'extrait ci-haut avec feu Pierre Dufresne et la belle Monique Miller, me rappelle que cette dernière doit commencer à se sentir bien seule ces jours-ci, notre belle et si bonne Andrée Lachapelle étant allée rejoindre les étoiles de la plus grande scène théâtrale qu'est l'Univers...

ALBERTINE À 60 ANS
COMME TOI, DUCHESSE




Claude Gai

C'est peut-être ce qui a fait que j'ai tant aimé me retrouver en compagnie de ces hommes si beaux et fascinants, des fois un peu bitch mais si chaleureux. Sortir avec eux en boîte, dans leurs bars, après le boulot, c'était la cerise sur le sundae de nos amitiés. La plupart travaillaient avec moi chez Trans-Canada Musique Services (TC pour les intimes). C'était en 1975, on était jeunes et la musique nous unissait de la tête aux pieds en passant par les doigts et les narines. On pouvait alors tomber en amour avec tout le monde, enfin presque. Comme dans la chanson de Plamondon, des choses comme l'amour qui se peut pas, ça peut vous arriver...


Cette musique disco, rock, pop, jazz, classique ou peu importe, on la vendait, on l'achetait, on la mangeait, et surtout on la dansait. Ce qu'on a pu en avoir du fun. Certaines de ces nuits folles ne se finissaient qu'au lever du jour. Comme toi, Duchesse, on aimait ça le NIGHTLIFE...



I can cast a spell,
Of secrets you can't tell,
Mix a special brew,
Put fire inside of you
Anytime you feel danger or fear,
Then instantly
I will appear 'cause
I'm every woman,
It's all in me


IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L'EST
LAURENCE ANYWAYS









LA DUCHESSE DE LANGEAIS

CONCEPTION

MICHEL TREMBLAY : TEXTE
MARIE-HÉLÈNE GENDREAU : MISE EN SCÈNE
CATHERINE CÔTÉ : ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE
KEVEN DUBOIS : ÉCLAIRAGES
KEITH KOUNA : MUSIQUE
ALAN LAKE : CHORÉGRAPHIES
VIRGINIE LECLERC : COSTUMES
JULIE LEVESQUE : SCÉNOGRAPHIE
ÉLÈNE PEARSON : MAQUILLAGES
STÉPHANE BOURGEOIS: PHOTOS DU SPECTACLE




 CRITIQUES & ARTICLE






Félix Dumas
Premier duc du Carnaval de Québec

 Francis Bourgea



La Duchesse de Laurent Paquin dans 
DEMAIN MATIN MONTRÉAL M'ATTEND
Photo: Yves Renaud

Céline Dion et Muriel Millard
(montage: L.Langlois)

Près de la porte du Théâtre PÉRISCOPE 
cet automne
Photo: L.Langlois



Ça, c'est juste juste pour les bons, 
Jacques !

;-)