lundi 21 mai 2018

LUCKY LADY: la course autour du vrai monde

BERNIE
Photo: Nicola-Frank Vachon


Extrait
« BERNIE : Quand c'char-là a capoté, j'aurais dû mourir t'sais. C't'un Chriss de miracle. Comme si l'Bon Dieu lui- même me disait Hey Sucker! Une dernière chance! Dernière! Don't fuck up! J'ai vu l'fond, j'l'ai vu. Pas yenque vu, j'l'ai touché. Touché! J'l'ai touché Chriss! Le méchant. Les mensonges. Ceux qu'on t'conte, ceux que tu t'contes. Que tu t'contes, que tu t'contes, man! Méchant! Méchant rare! »

Jean-Marc Dalpé
LUCKY LADY 
1994

SHIRLEY
Photo: Pascal Huot

Les langues fourchues, les cœurs déchus
Les longs tentacules du crime désorganisé
La luck pendante au bout du fil d’arrivée
Le cheval gagnant les quatre fers en l’air
Les solos de duos d’alliés, les trios trahis

Faire la passe au milieu de la patinoire
Se faire rentrer dedans devant le filet
Dans le coin sombre des moindres petits délits
La gloire du quotidien entre les dents du destin

elquidam


LA BORDÉE
Le 24 avril , deux jours avant
Photo: L.Langlois

L’auteur de cette truculente histoire, et lauréat de deux Prix du Gouverneur général, par ses mots, est venu faire un tour de piste à La Bordée ce printemps. Jean-Marc Dalpé, que nous verrons dans le WILD WEST SHOW DE GABRIEL DUMONT le 7 juin prochain dans cette même salle qui nous plait tant, entre comme un voleur, par les portes de l'enfer d'en arrière, celles qui claquent fort au temple des dealers de temps et d'argent...

Photo: Nicola-Frank Vachon

Bernie, interprété par le toujours aussi transcendant Jean-Michel Déry, nous emmène dans son monde, le vrai, celui qui sue pur, celui qui rage aux dents, celui qui sort de prison, celui qui joue à contre-jour dans les sous-sols mal éclairés du centre vil, dans les bars où on y entend des Shirley, attifée comme des Dolly Parton,  époustouflante Frédérique Bradet, nous demander si on aime ça le country (ou le western)…


Pour les Bernie que l’on croise sur notre chemin. 
Parce qu’il y en a un qui habite la porte d’à côté.

Bernie et Zach
Photo: Nicola-Frank Vachon

Dans ces histoires-là, y’a presque toujours un Zach, encore emprisonné, Simon Lepage dans toute sa splendeur, qui vous demande un service que vous ne pouvez lui refuser…Et des Claire, intense Lauren Hartley, qui donnent à ces hommes fragiles des enfants nés pendant qu’ils créchaient dans les murs pâles et maganés de leur cellule, des enfants qu’ils n’ont peut-être pas toujours voulu mais qui finissent quand même par compter...Et des Mireille, Valérie Laroche sautée sul crank, qui ont toujours le bon tuyau pour vous sortir de votre…trou…

Claire, Bernie & Mireille
Photo: Nicola-Frank Vachon

Patric Saucier, le metteur en scène, a de nouveau réussi à nous faire apprécier les mots de Dalpé, autant qu’il l’avait fait avec TRICK OR TREAT chez Premier Acte en 2014. Se retremper dans ce monde moyennement louche, qui souvent transporte de l’eau de boudin dans le moulin de l’imaginaire fertile des condamnés à vie, nous fait réfléchir, c’est toujours bien de notre société dont il est question ICI. Et même si elle n’est pas toujours à l’image de ce qu’on aimerait qu’elle soit, elle est quand même faite comme ça, faite à l’OS ! Un monde que Fabien Cloutier et plusieurs de sa génération continuent…d’exploiter…au nom de l’imperfection idéale…

Patric Saucier
Photo: Nicola-Frank Vachon

Voilà, c’est fait, on pourra maintenant répéter à nos petits malfrats de fils de putes qu’on a pu se délecter du langage pur et dur des orduriers ménages quand ils s’embarquent dans des galères pas toujours faites pour les serpents à sonnettes des petites mers…

ENVAPEMENTS 
3 mai 2014



Comme pour conjurer le sort, DIRTY OLD TOWN, que le groupe de comédiens chante en ouverture, m’a fait penser à cette illustration du SEUIL DES FROIDURES, que j’ai réalisé il y a quelques années. Ce soir, je remarque que l’oreille du mec est en forme de fer à cheval et je ne peux m’empêcher de penser qu’il  y a un peu comme du pressentiment là-dedans. Chanson écrite par Ewan MacColl en 1949 reprise en 1985 par les Irlandais THE POGUES, c'est le résumé des amours usinés par la vie et ses bas plafonds... 

Le porte-chance 
Photo: L.Langlois


I met my love by the gas works wall
Dreamed a dream by the old canal
I kissed my girl by the factory wall
Dirty old town
Dirty old town
Clouds are drifting across the moon
Cats are prowling on their beat
Spring's a girl from the streets at night
Dirty old town
Dirty old town
I heard a siren from the docks
Saw a train set the night on fire
I smelled the spring on the smoky wind
Dirty old town
Dirty old town
I'm going to make me a good sharp axe
Shining steel tempered in the fire
I'll chop you down like an old dead tree
Dirty old town
Dirty old town
I met my love by the gas works wall
Dreamed a dream by the old canal
I kissed my girl by the factory wall
Dirty old town
Dirty old town
Dirty old town
Dirty old town



LUCKY LADY

TEXTE : Jean-Marc Dalpé
MISE EN SCÈNE : Patric Saucier
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE : Edwige Morin
DÉCOR : Vanessa Cadrin
AIDE AU DÉCOR : Suzanne P. Cadrin, Marianne Ferland Dutil et Amaylie P. Cadrin
CONSTRUCTION DU DÉCOR : Conception Alain Gagné inc.
COSTUMES : Virginie Leclerc
COUPE ET CONFECTION DU COSTUME DE DOLLY PARTON : Par Apparat confection créative
ÉCLAIRAGES : Laurent Routhier/Projet Blanc
MAQUILLAGES : Elène Pearson
COIFFURES : Shanya Lachance Pruneau
RÉGIE GÉNÉRALE : Émilie Potvin
DIRECTION TECHNIQUE : Gabriel Bourget Harvey et Nadine Delisle
DIRECTION DE PRODUCTION : Félix Bernier Guimond et Nadine Delisle
MUSIQUE ORIGINALE : Stéphane Caron
VIOLON : Andrée Bilodeau
PHOTOS DU PROGRAMME : Nicola-Frank Vachon

THE WAY



samedi 19 mai 2018

OS LA MONTAGNE BLANCHE : au nom de la mère et du fils



VI

Fils de terre neuve
Fils de forêts sans noms
Fils de montagnes et de rivières gelées
Nous portons notre joug doré
Depuis des décades
Sans crier notre panique

Mais déjà nous savons
Qu’il y aura une fête
La fête du soleil et du fleuve
Sur les jours de notre pays
Et que nous deviendrons
Fils d’une patrie
Dont nous graverons le nom
Sur l’implacabilité des rivières gelées

Jean-Guy Pilon
COMME EAU RETENUE





Quand le soir la mère meurt,
le fils au matin se lève...

elquidam

Steve Gagnon fait partie de ces humains que l’on gagne à connaître, ne serait-ce que pour un seul soir. Debout pour l’accueillir entre nos cœurs habillés des sentiments les meilleurs, sa voix nous entraîne aussitôt dans un territoire vierge rempli de serpents et d’échelles. Ce qui compte, c’est de jouer. Jouer avec le feu des mots pour se faire flamber la cervelle d’une seule salve. Admettons que la façon qu’il a de capter notre attention en est une qui ne peut pas laisser indifférent.

Photo: Magali Cancel

Après avoir gravi LA MONTAGNE ROUGE (SANG) et VENTRE, la table (rase) était mise pour OS LA MONTAGNE BLANCHE. Denis Bernard, qui avait également mis en scène VENTRE a de nouveau touché le cœur du public tournant. Pour suivre les mots pas à pas, pour savourer ce texte qui nous a happés du début à la fin et pour se souvenir des deux premiers actes :


Cette mère malade, qui te quitte par un soir de petite neige glissante et qui te fait basculer dans le monde de son éternité instantanée; cette femme qui fût fille, qui t’a déposé parmi les ronces et les humains, qui t’a déporté dans le camp de ses fastes jours entre ses bras et ses maux de cœur, qui t’a donné le sein ou peut-être pas, qui t’a langé de son amour inconditionnel dans le lit défait de l’enfance des miracles…

La montagne blanche
"Au pays de ma mère"
Notre-Dame-de-la-Merci
Photo: M. Langlois

À ma mère

Du berceau à la tombe
Des soirs au matin
Des os de tes mains
À la chair du matin

Je ne retiendrai que ce qui compte
Je ne retiendrai que ce qui t'abonde
Je déterrerai l'éternité d'une seconde

elquidam


Photo: L.Langlois

Parmi les spectateurs: Philippe Durocher, Lise Breton, Marie-Ginette Guay, Marianne Marceau, Olivier Arteau, Arianne Bellavance-Fafard, Philippe Soldevila, Marie-Hélène Gendreau, Jean-Philippe Côté, Pierre Robitaille, une partie de cette merveilleuse faune artistique de Québec avec qui il nous fait toujours plaisir de converser quelques instants ou plus longtemps. La séance avait lieu dans LA MAISON POUR LA DANSE, là où Steve dansait…dense !!!


OS LA MONTAGNE BLANCHE

Texte et idée originale : Steve Gagnon
Mise en scène et appui dramaturgique : Denis Bernard
Assistance à la mise en scèneAdèle Saint-Amand
Musique Adèle Trottier-Rivard et Nicolas Basque
Lumières : Erwann Bernard
Régie : Pascale Renaud Hébert
Direction artistique : Steve Gagnon, Jean-Michel Girouard et Claudiane Ruelland
Compagnie : Théâtre Jésus, Shakespeare et Caroline 
Avec Steve Gagnon, Josianne Boivin et Susil Sharma


…Mother heroic
Mother glorious
Beholding in thy eyes
Immortal tears
Oh thou that bowest
Thy ecstatic face


Pour feuilleter le début de l'histoire:





XVII

La souveraine accède
Aux champs de roses
À la rivière
À l’enfance reconquise
Pour un rêve d’eau claire

Nous sommes oubli
Devant la neige qui déferle
Nous sommes aujourd’hui
Pour le plaisir du plaisir

Au fond du ventre
Nous dormons dans la légende et la neige
Dans le chant du monde

Jean-Guy Pilon
COMME EAU RETENUE


PROMENADE DANS SAINT-ROCH


Photo: L.Langlois
24 avril 2018

Quel hasard, quelques jours après avoir pris cette photo de l'ancien Omer de Serre, François Bourque du journal Le Soleil en parlait dans sa chronique titrée: LA DISGRÂCE EN ATTENDANT LA VIE. C'est comme si j'avais retrouvé le mur que j'aimais tant, qui a disparu lors de la construction de l'édifice dans lequel la COOP ZONE s'est installée... Nostalgie...

Photo: L.Langlois
2004


Chez PantouteHOMO DEUS, une brève histoire du futur de Yuval Noah Harari, parce que son SAPIENS, une brève histoire de l'humanité nous a entraînés dans cette aventure improbable qu’est la société et peut-être aussi pour en avoir un peu moins peur. 



Et à la porte de SHERPA, dans la bibliothèque itinérante, COMME EAU RETENUE de Jean-Guy Pilon, un recueil de poésie dont l'ami Jack a déjà écrit quelques mots sur. Des mots qui résonnent encore d'actualité...Et cette sculpture de Marc-Antoine Côté intitulée L'ÉTRANGER, bien de circonstance...

Pour une première fois, et certainement pas la dernière, le DELLI LIBANAIS sur Charest Est. Pour la fraîcheur de la bouffe et l'accueil si chaleureux du proprio. Rue Saint-Joseph, la deuxième découverte du jour, dans le Saint-Roch pour les banlieusards du Nord : LA PLACE, là où il y a de la gelée de champagne concoctée par LES NANCY AU FOURNEAU, du sucre de canne au thé des bois d’ORJN ainsi qu’une panoplie de bières artisanales. A. a adoré LA PLACE et il y reviendra, c’est sûr, c’est, c’est sûr ! Sur 






Photo: L.Langlois
24 avril 2018


LA PLACE
Photo: L.Langlois
24 avril 2018

Photos: L. L.Langlois
24 avril 2018

 Et pour faire encore danser
le beau Steve, un peu
de Radiohead dans la tête !