lundi 22 juillet 2019

FOREMAN : pogner l’huis-clos dans le champ des possibles



On était en pneus d'été pis y neigeait, fait qu'on a pogné le clos.


Vingt minutes d’entracte après LES MURAILLES d’Érika Soucy, nous avons eu droit à un autre émerveillement de chantier: FOREMAN, de Charles Fournier. Comme une suite, sommes demeurés dans le même mood. De la testostérone au cube mais tout de même quelques émanations d’odeurs de roses…

Miguel Fontaine

Dans la minuscule salle Marc-Doré, pas un banc de libre. Tassés comme des sardines, comme les mecs cachés dans le char démontable à gauche de la scène, avons eu droit à toutes sortes d’émotions, du genre auxquelles qu'on ne s’attend pas toujours. Les cinq comédiens nous en ont mis plein la vue, surtout plein les oreilles, parce que la mort ne nous va pas toujours bien…


Charles Fournier, alias CARLOS, qui porte le prénom d’un célèbre terroriste, donne dans le dur au début pour finalement ramollir un brin. C’est un homme, un vrai, un leader, un foreman, quoi. Ses quatre amis, différents mais semblables au fond, convergent vers cet homme qui les guide dans leur masculinité. On nous fait voguer parmi les affriolantes nébulosités d’une jeunesse qui ne semble pas vouloir trépasser jusqu’à ce que la lumière des jours plus cléments fasse sa subite apparition sur les flots scintillants de l’Amitié, celle qui fait parfois que vous faites encore partie de cette aventure qu’est la vie.


Olivier Arteau et Marie-Hélène Gendreau ont signé là une mise en scène fort frappante, brûlante et surtout limpide. J’espère sincèrement que cette pièce puisse être vue sur une plus grande scène. Convaincue que le GRAND public adorerait la dramaturgie de Charles Fournier, un nom à surveiller pour les amateurs et les professionnels de théâtre. Un petit frère pour Fabien ?

Vincent Roy, Steven-Lee Potvin 
& Pierre-Luc Désilets

Steven-Lee Potvin, éblouissant, comme de coutume, fidèle à son poste; ses comparses, Vincent Roy, Miguel Fontaine et Pierre-Luc Désilets, drôles dans le drame, tragiques dans la bouffonnerie, du solide, et des $/&?&U*? de bons danseurs ! Ne pas oublier au mentorat d'écriture la touche « féminine » de cette même Érika Soucy qui venait tout juste de faire rayonner la mâlitude entre ses fragiles MURAILLES.



Félicitations à l'auteur, qui s’est mérité le prix pour le meilleur texte original. On écoute ses remerciements :

https://www.facebook.com/MonPereEstMorttheatre/videos/2560040114030982/

Charles Fournier

ENTREVUE



CRITIQUES








FOREMAN

Compagnie › Mon père est mort
Texte et idée originale › Charles Fournier
Mise en scène › Olivier Arteau et Marie-Hélène Gendreau
Assistance à la mise en scène › Catherine Côté
Distribution › Pierre-Luc Désilets, Miguel Fontaine, Charles Fournier, Steven Lee Potvin et Vincent Roy
Lumière › Mathieu C. Bernard
Décor › Amélie Trépanier 
Costumes et accessoires › Mélanie Robinson
Conception sonore › Vincent Roy
Direction technique › Mathieu C. Bernard
Mentorat d’écriture › Erika Soucy

Photos du spectacle: David Mendoza Helaine






jeudi 18 juillet 2019

LES MURAILLES : de la source à la chute


Vendredi, 19 avril, soir de doublés, au cœur de la Romaine, avec les eaux froides qui se battent en duel, la poète, le père, le frère, le fils du boss, la secrétaire, des personnages réels dans l’imaginaire de l’auteure. Dans la solitude du chantier le va-et-vient des hommes entre le sud et le nord, entre leur femme et leurs enfants, entre les arbres et l’asphalte.


Erika Soucy, l’auteure qui joue son propre rôle, y est pour une semaine afin d’enquêter sur leur passion qui est celle du Nord. Les autres comédiens, Gabriel Cloutier Tremblay, Philippe Cousineau, Éva Daigle et Jacques Girard sont tout simplement suaves dans leurs répliques tirées à bout portant. Drôles ou graves, ils s’accordent parfaitement au violon de la maestro. On se croit vraiment là-bas, avec eux et elles.


De superbes éclairages viennent amplifier les mots justes de la lumineuse poète qu’est Érika Soucy. Maxime Carbonneau, le metteur en scène, a admirablement bien dirigé ce monde tough/tendre, pas toujours facile à suivre ni à vivre. Un monde dans lequel on y noie sa peine d’alcool ou fume/sniffe sa solitude. Une pièce qui nous sensibilise à l’éloignement qui un jour aura été vécu soit par un cousin, un ami, ou encore un voisin. 



LES MURAILLES

Roman et adaptation théâtrale : Erika Soucy
Mise en scène : Maxime Carbonneau
Distribution :
Gabriel Cloutier Tremblay – dans les rôles de Martin, Josh et Ken (frère d’Erika)
Philippe Cousineau – dans les rôles de Conrad, Jean-Pierre, Gérard et Ti-Guy
Éva Daigle – dans les rôles de Mindy, Sonia, Secrétaire, Ti-Coeur et Mme Hydo
Jacques Girard – dans le rôle de Mario (père d’Erika)
Erika Soucy – dans le rôle d’Erika
Musique : Josué Beaucage
Costumes : Cynthia St-Gelais
Éclairage : Julie Basse
Direction de production et assistance à la mise en scène : Elsa Posnic
Direction technique et régie de spectacle : Cassandra Duguay
Accessoiriste : Étienne René-Contant
Compagnie : La Messe Basse
Photos du spectacle: Vincent Champoux
CRITIQUE






MARIA ET LES VIES RÊVÉES : dans l’œil de l’humanité


En mémoire de Line Sirois, qui nous a quittés le 20 juillet 2018. Parce que c’est encore pour elle que j’écris sur les pièces qu’elle aurait pu voir avec A. et moi. Parce qu’elle manque à notre paysage culturel. Parce qu’elle aimait tant l’Art…

Photo: L.Langlois



27 mars 2019, Théâtre Périscope, endroit de RÊVE pour Maria et ses comparses brésilo-canadiens. Une belle histoire à ne pas dormir debout, avec des protagonistes enrubannés d’espérance, d’amour et d’amitié. Toute la beauté d’un monde qui vient de loin jusqu’à nous. Comme Marilda Carvalho, qui nous a fait honneur de sa sublime présence en jouant entre la réalité et la fiction que Philippe Soldevila a créée à partir de son histoire.


Il faisait grand plaisir de revoir Agnès Zacharie et Henri Louis Chalem de l’UBUS THÉÂTRE, ainsi qu’Érika Gagnon et Éric Leblanc, toujours aussi à la hauteur. Merci au THÉÂTRE SORTIE DE SECOURS qui coproduisait avec l’UBUS. Un excellent mix. Merci de nous avoir transportés dans les maisons du cœur depuis l’œil de l’Humanité. Merci pour la joie, la musique et la prise de conscience parce que nous sommes tous venus d’ailleurs un de ces jours…







CRITIQUES




PHOTOS : Nicola-Frank Vachon

Dans le hall d'entrée exposition
COURAGE DES FEMMES AUTOCHTONES

Photos: L.Langlois


À l’extérieur, une superbe installation
de Mathieu Gotti

Photos: L.Langlois

MARIA ET LES VIES RÊVÉES

Compagnies › Théâtre Sortie de Secours et Ubus Théâtre
Texte et idée originale › Philippe Soldevila
Mise en scène › Philippe Soldevila
Inspiration biographique Marilda Carvalho
Conseillère artistique › Agnès Zacharie
Assistance à la mise en scène › Edwige Morin
Distribution › Marilda Carvalho, Henri Louis Chalem,  Érika Gagnon, Éric Leblanc et Agnès Zacharie  
Décor et lumière › Christian Fontaine
Costumes › Erica Schmitz
Musique et environnement sonore › Pascal Robitaille
Interprétations et compositions musicales sur scène > Henri Louis Chalem
Conception vidéo › Henri Louis Chalem et Marc Doucet
Codirection artistique › Philippe Soldevila et Agnès Zacharie

Parce que le Brésil n'est pas encore sorti du bois, 
on lui abattra encore des milliers d'arbres, 
poumons sacrés de cette Terre sanglante.

elquidam


DOWN IN BRAZIL

Down in Brazil

They know a million ways to play

You start to feel

And when you're happy

It's the same as when you pray
You'd think you get away
Then you know you never will
Now when you've been down in ol' Brazil
Now when you are down in ol' Brazil


Michael Franks