lundi 25 janvier 2010

L'Urne


 
Si quelqu'un, du haut d'une guérite élevée, s'amusait à considérer le genre humain, comme les poètes disent que Jupiter le fait quelquefois, quelle foule de maux ne verrait-il pas assaillir de toutes parts la vie des misérables mortels.

Erasme
Éloge de la folie
1509

Traduction de Thibault de Laveaux en 1780)
(wikipedia)



Un monde affamé est un monde dangeureux.
Jean-Marc Salvet
in Le Soleil, 11-01-10


Pour les inspirateurs en général, mais plus particulièrement pour Monsieur Thomas Wharton.




Edgar Allan Poe, frère de sang cent fleurs dans le pot, Edgar Allan Poe, amer ricain naissant…Dans le froid dur de janvier, depuis l’amertume du père encrier, depuis les eaux bues de la mer retranchée, parmi les bourgs/soufflures des chevelures de l’hiver hanté, tous les anciens, présents et prochains 19 janvier, à jamais notre propriété


Naissance des sangs, résistance au froid des mésanges, au ras des fils électriques la piste des faux cirques et une danseuse du ventre qui enfanta tout l'Afrique, qui retrouva dans ton cœur relique une ancienne réplique…Écrire des poumons pour recracher le sang, venir à l'immonde pour nourrir le vent
...

Janvier des mort-nés et des tempêtes de névrosés, Janvier des soul mourning et du temps frelaté, Janvier des remords de dératés, Janvier givré sur les poteaux arrosés, toujours vivant avec autant d’ecchymoses sur les peaux gelées des petits avant-bras tatoués
...

Ne pas t’avoir reconnu avant d'avoir appris de ta main sèche, attendant que des chars de feu jaillissent de tes calèches, n’ayant pas plus peur des hommes en laisse que de tes ombres de grièches
...

La Nuit qui dépasse de tes limbes, la Nuit qui s’espace de tes extases; au bout des tuyaux d’exhaust, le cauchemar qui rase les mottes de ta peau sans âge, les poils de tes bras morts qui continuent de pousser, les toiles des araignées qui continuent de filer dans le fléau flottant du spectre de tes mots circonspects, dans les flots mouvants de tes sables sans fond, dans les flots craquants de nos peaux beiges, dans nos os friables en ressac, qui ressortent en saquant des mots qui dissèquent les aortes


J’inverse le verbe, je verse dans la verve, j’ignore tout du goût de la coupe aux lèvres mais j’adore respirer la fumée de tes herbes, je mords à tes fièvres, je frime l’Éphèbe, t’éclaire tout le Grand Nord, j’éteins tout le plein Sud, nos pôles s’affolent, nos pôles se frôlent, nos pales s’effritent, nos ailes vont vite
...

J’ai faim de ta mort, j'ai soif de mon sort. De ta guérite, mon frère, tu fondes toutes tes histoires, territoires de ton Imaginaire en exil sur mes paupières. Les Issues du fantastique, c’est la Nuit entre nous qui les fabrique. Il n’aurait pas fallu que l’on naisse autrement, il aurait seulement fallu qu’entre le Feu et l’Urne apparaisse, avec tout le blanc qui l'accueille, le dedans de ton Rêve...le rêve de ton Oeil…
 






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