vendredi 24 septembre 2010

La SHORT LIST de l'Épicier de Québec (en 1908)



Beurre de beurrerie
Meules de fromage canadien blanc ou rouge
Saindoux
Lard salé
Bacon
Jambons
Épaules fumées
Corned beef en canne
Farines Ogilvy, Five Roses et Frontenac
Céréales Kellogg et Post
Gruaux Quaker Oats et Aunt Abbey
Pois
"Barley"
Riz
Vermicelle
Épices
Mélasses
Sucre blanc raffiné St-Lawrence et Redpath
Sucre jaune
Cassonade
Miel
Sirop doré
Tomates
Pois verts
Pêches
Poires
Fruits et légumes Log Cabin, Little Chief, Garden City, Red Cross, Aylmer
Marmelades d'Écosse
Confitures de la Québec Preserving Company de Louis Létourneau
Biscuits en vrac de Thomas Hethrington et de W. Charest
Biscuits au gingembre, à la crème, au gruau, au citron,
aux huîtres, aux figues, au vin, soda, thé et Village
"Peppermints"
Bâtons forts
Tuques en chocolat
Chocolats de Cadbury Brothers
Tabac Rose Quesnel
Bière Boswell, Black Horse de J. Dowes, India Pale Ale de John Labbatt
Vin de Bordeau
Madère
Porto
Cognac
Vermouth
Chartreuse
Whisky
Rhum
" Gros gin "
Eaux gazeuses de M. Timmons, Elzéar Fortier et F.A. Fluet
Thé de Chine, Japon, Ceylan, Salada, Lipton
Cafés de l'Amérique du Sud, Mocha, Java, Maracaïbo, Chase & Sanborn
Savons rugueux de T. Blouin
Balai " dust killer"
Brosses, lavettes, pinceaux, planches à laver
Bleu Parisien
Bon Ami
Noir à poêle
Chandelles à la paraffine
Bougies
Mèches
Huile à lampe
Allumettes en bois E.B. Eddy


Jean-Marie Lebel, historien
tiré de la revue Prestige




lundi 20 septembre 2010

À l'ombre de la chute

Le mur, au coin de Charest et de la Couronne,
que j'ai tant admiré et aujourd'hui disparu.
20 septembre 2004


Parce qu'il n' y a pas toujours eu que des souvenirs tristes les 20 septembre.

***

L’extrait, que vous avez mis de ce livre, qui nous invite à se le procurer, est d’une telle beauté ! La fin m’a particulièrement inspiré ces mots. Je vous les offre.


…Cela me ramène à pas plus tard qu’hier après-midi…Je me promenais dans les rues de Québec pour visiter les Ateliers Ouverts, repaires des peintres et des sculpteurs dans le quartier des arts, tout en y fouinant dans quelques librairies d’occasions situées sur Saint-Vallier et Saint-Joseph. L’accueil convivial des artistes, tellement chaleureux chez certains d’entre eux, chez l’Algérien entre autres, fit que l’on aurait eu le goût d’habiter ces lieux emplis de l’âme de l’artiste pour l’éternité…Plus loin, entrer humer l’arôme du pain et de la passion, y boire un café accompagné d’un baiser mélancolique, pâtisserie remplie de petits bonheurs sucrés. Je savourais pleinement ces instants de plaisir en ce dimanche inoubliable. Puis, dans le Jardin Saint-Roch, au cœur de la ville, les chutes artificielles, qui enterraient le bruit des moteurs. Et deux chiens qui batifolaient dans le bassin, qui s’amusaient comme deux vrais enfants, leurs maîtres les surveillant de près ...comme des enfants. L’étendue du vert champêtre au cœur du béton gris, il y avait encore tout plein de belles fleurs: delphinium bleus, héliotropes violets, lantanas orangés…et des bancs de parc pour la plupart inoccupés…Ça m'a fait réfléchir: mais où sont donc passés les gens ? Où sont-ils en ce grisant dimanche après-midi ? Que font-ils chez eux ? Sont-ils en train de dormir ou de se regarder le nombril (ou bien la télé) au lieu d’être assis ici, avec un ami, un amour, un père, un frère, un enfant, leur chien? Il fait plus frais, c'est vrai, les gens rentrent se réchauffer, pensais-je…Puis un mur de briques dans le quel on pouvait y apercevoir comme la coupe d’un escalier qui semblait nous indiquer la direction des cieux. Je pris alors une photo afin d’immortaliser ce moment de réflexion et de solitude. Je réalisai que le début d'une histoire pour un livre à venir prenait probablement ici tout son envol, là, en cet instant-même…


La chute du Jardin Saint-Roch, là où des rats
domestiques y ont élu domicile dernièrement.

Voilà, c’est pour vous que je l’ai écrit en ce lendemain de grâce, un peu à cause de cet extrait de Carlos Ruiz Zafon. Pour ma part, le livre que je choisirais dans le Cimetière des livres oubliés n’a probablement pas encore été publié…

Bonne journée,
Louise xxx

L. Langlois à A. Phaneuf *
20 Septembre 2004

Photos: L.L.



samedi 18 septembre 2010

La ballade du 15 septembre

Seize septembre
René Magritte
1956



J'écris pour débarrasser ma cervelle, pas pour encombrer celle d'autrui.

Louis Scutenaire
Mes inscriptions


Les pierres, les livres, les rues, les hommes, tout ce qui respire achève puis crève, tout ce qui regarde aveugle, tout ce qui fait augmenter mon taux de sollicitude envers ce décor patrimonial protégé par l'UNESCO...


Rue des Remparts
 15 septembre 2010

Prendre le temps de parler au Libraire, lui dire à quel point Il vous est nécessaire... Pourquoi ? Parce qu'Il a le don de toujours bien vous suggérer une lecture qui vous marquera à jamais. Parce qu'Il ne sera jamais remplacé par une machine, parce qu'Il a des yeux d'or et une bouche en chair, parce que les mots, comme des lumières additionnelles anti-dépression qu'on accrocherait dans notre sapin de Noël, détiennent en eux les racines de nos humeurs, les bonnes comme les mauvaises. Mais surtout, parce que c'est toujours une vraie réjouissance que de L'entendre parler de tous ceux-là qu'Il aime le plus, ceux-là que souvent je ne connaissais pas et qu'il me fait plaisir d'être présentée dans sa librairie. Ce jour-là, ce fût au tour du Belge Louis Scutenaire, éternel complice et compatriote de René Magritte. Le Libraire mit entre mes mains MES INSCRIPTIONS 1943-1944, après quelques citations bien pendues, c'était... vendu... Scutenaire, le maître du jeune Libraire. Ça m'a ramenée au 16 septembre, cette superbe toile de Magritte et à la multitude d'interprétations qu'on peut en faire. Fallait pas oublier Victor-Lévy Beaulieu et son BIBI, celui publié chez Grasset (obtenu gratuitement, ma carte fidélité étant dûment remplie)...Encore des livres, oui, encore, et des vrais, qu'on pourra effeuilleter... pendant qu'il en est encore temps...


***

Retrouver Québec et son Vieux, par un après-midi ensoleillé de la mi-septembre, comme si j'étais allée les voir en cachette, comme si j'avais eu le goût soudainement de leur faire l'amour après quelques mois d'abstinence, parce que l'été, je préfère les abandonner à leurs milliers de touristes, pour qu'ils puissent profiter vraiment de tous leurs attributs. Ce que j'aime précisément à cette période-ci de l'année, c'est tout simplement l'impression de les avoir pour moi toute seule, ou presque. Pour ne pas les contourner, pour leur entrer dedans comme un couteau dans patate, pour capter quelques unes de leurs ondes bienveillantes.

Il était impératif pour moi d'aller faire reconnaissance avant la rentrée théâtrale, parce que c'est Elle, Québec, qui absorbe en premier lieu le trop plein d'émotions qui me submerge après chaque soirée passée entre les murs de ses petites, moyennes ou grandes scènes. C'est Elle qui fait que ce n'est jamais tout à fait la même chose...après...que j'ai frôlé ses murs de pierres qui parlent...

Et les chaises de Michel Goulet, celles avec les poèmes troués à même leur armature; toujours là, en face de la Gare du Palais. C'est tout le temps toujours comme la première fois...





Il n'y a rien eu de particulier cette fois-ci, contrairement à ma dernière ballade en Basse-Ville: tous ces beaux rats domestiques, abandonnés par leurs jeunes maîtres, qui ont élu domicile dans le Jardin St-Roch, un beau spectacle qui malheureusement devrait prendre fin avec le soutien des exterminateurs. Aux dernières nouvelles, une soixantaine auraient été tués dans les trappes à leurs intentions, pièges qui la première nuit de leur dépôt avaient été...volés !


http://fr.wikipedia.org/wiki/Rat_domestique


mercredi 8 septembre 2010

101

Chambres de fumigation *
Grosse-Île
Photo: L.L.



Presque un an déjà depuis...

Impressions no.1; Jour impérial dans le Nouvo St-Roch; Sérendipité; 7 septembre au matin; Désormais; 24 heures pour 250 ans; Coup de circuit dans les neurones; Une confession nature; Descendants; Le chant des Plaines; Lendemain; Le Mémorable; Bandini; Sous le joug des mots; Lu d'ici; Sagan est morte; La daube; Du Bas-du-Fleuve; ...ET AUTRES EFFETS SECONDAIRES; RECONNAISSANCE: ici et maintenant; Chez le libraire; Les tenailles d'Octobre; Pi, le tourment de la circonférence; LES ARBRES; Un serpent sous la neige; Reliquats; Vue/venue d'ailleurs; Le ti-Jean de Lévis; Colombus avenue; LIMBES: l'avènement du Souffleur; Le vent de l'Est, comme un velours orange; MACBETT: les Fils de la Gazelle; COMA UNPLUGGED: un rêve fendu en 4; DOUZE HOMMES RAPAILLÉS: les complices; La gloire vivace; Il était une fois...; Multiplicande *; À cause d'Ève Cournoyer; Entracte; De la chambre de Juliette au Congrès...; La saignée des lettres attachées; GOODREADS; Everything is everything; Il se souvient; L'Ensemble; Les petits écureuils morts dans la boîte de croissants dehors; La moulinette; Le moineau; Du sang séché * pour l'écho de Narcisse; Terre des hautes montagnes; Enfants_Soldats; LA REINE MARGOT: par-delà les fenêtres du Louvre; L'Urne; Le Devoir; HENRI IV: le Roi dense; Voix aveugles; ROUTE: pour l'amour de Kate Murray; Jules et Jim; Le jour de l'Ouverture; Le Lauréat; 15 février 2010, la suite; Copié-collé en italique pour une question sans réponse; La Réponse; La Voix était pavée pour sa langue; WOYZECK: les pois lourds de l'Achevé (fragments); VINCENT GAGNON: le contrôle V; Le temps des sucres impalpables; OCTOBRE 70: dans la chaleur de la rue Armstrong; Lumières sur ma ville; LIPSYNCH: dans le fruit de nos entrailles; L'annonce faite au printemps; CALIGULA: le pouvoir de la solitude
Le Chemin du Trèfle; Au coin de Ste-Cath et de Champlain; Des joues en feu; La sueur des promesses sur le genou d'Hubert; BANG! : big BANG; En orbite avec le Trident; Parce que..." comme Chartrand "; Semblables et différents; TRANS(E): à la pointe du couteau; CHARBONNEAU ET LE CHEF: au banc des accusés, la justice; À Québec au clair de lune; CIELS: des yeux tout le tour de la scène; Les marteaux; TRAGÉDIES ROMAINES: l'armée des mots will won't be; Les corps célestes; Les corps célestes (2); LITTORAL-INCENDIES-FORÊTS: promettre le sang; Une suite pour l'histoire des petits écureuils morts dans la boîte de croissants dehors; Des Grenouilles; Le faire-part; Pour Pourpour, la moyenne tribu; La suie des flambeaux;  INES PÉRÉE ET INAT TENDU:roche hour pour une fleur incassable; Sérieux?; IL FAUT LIRE...ÇA---->; D'une rive à l'autre; Marche ou crève; Le Doute.

...

Comme la saison théâtrale 2010-2011 promet encore de ces soirées aussi intriguantes que délirantes, en souffler quelques mots ici, aux Envapements, demeure pour moi, Spectateur, un exercice palpitant, quoique inquiétant par moments. Parce que le Théâtre, cette orthèse pour âme en cale sèche, m'aide à mieux...en crever...Parce que c'est en septembre que tout recommence...pour de bon... Parce qu'il y aura, au travers de cette chaude doublure que m'offre les gens du Théâtre d'ici, quelques publications lues au gré des bons libraires, quelques mots issus de ces lectures. Parce qu'il y aura aussi entre ces tempêtes de haute voltige, des silences, plus ou moins longs, mais aussi de la Musique, pour les meubler, en neuf ou en antique. Et de la Poésie, d'occasion. Parce qu'il ne doit jamais se passer une seule journée sans l'Art, et ses dessous, plus ou moins affriolants.



* La fumigation est l'opération consistant à introduire un gaz ou une substance donnant naissance à un gaz dans l'atmosphère d'une enceinte plus ou moins fermée en vue d'y détruire des organismes vivants dits « nuisibles ».

jeudi 2 septembre 2010

Le Doute





Le doute, ce tord-boyaux de l'Écrivain en rupture de son écriture. Ça te donne envie d'une très longue brosse, comme ce qui m'arrive après la quatrième épiphanie de LA GRANDE TRIBU que je viens de terminer, dans cette abjection qu'est la déliquescence quand on a trop travaillé et qu'on sait toujours pas ce que ça donne au fond. C'est terminé mais la machine en soi tourne quand même à vide, désâmée mais encore plus meurtrière qu'avant. C'est que le morceau enfin lâché on voudrait le retenir quand même, pour la part de soi qui s'est défaite dedans à force de solitude et qui est sans partage possible. Alors, ce goût et ce dégoût d'être contre les autres, sans doute seulement pour sauvegarder ce qui reste encore de soi-même --- désir affreux que de vouloir toujours être quelqu'un d'autre, n'importe quoi, ne serait-ce que le rien de ce n'importe quoi-là du moment que ça ne serait plus soi. Mais dormir enfin puisque le sommeil est une persévérance --- ce mot très long, comme toute nuit, et qui fait parfois de grandes choses parce que, peut-être, se contente-t-il de rêver simplement à lui-même, de lui-même et pour lui-même.


Victor-Lévy Beaulieu
Le carnet de l'écrivain Faust
Éditions Trois-Pistoles
p.85

***


Aujourd'hui, 2 septembre, c'est l'anniversaire de l'Écrivain. Il a maintenant 65 ans faits. C'est également l'âge de la capitulation des Japonais. Il est déjà minuit. Peut-être devrions-nous aller nous coucher, on sait jamais on pourrait peut-être rêver d'un jour nouveau...