vendredi 25 mars 2011

LA MÉLODIE ENTRE LA VIE ET LA MORT: Chant pour enfant mort





LA MÉLODIE ENTRE LA VIE ET LA MORT: une autre pièce illuminée faite sur mesure pour le public aventurier de PREMIER ACTE. Une autre excellente soirée passée dans la grande petite salle de la rue Salaberry. Une autre révélation. Un objet presque familier. Du clair-obscur à son meilleur. De la vitalité pour la mort née. Des éclats de beauté pour l'oeil des apprivoisés. Un tableau signé Jocelyn Pelletier qui hante l'esprit, tranche l'oeil, déhanche les ouïes.


Avec des interprètes à la hauteur du texte de l'auteur, qui ont su retenir toute l'attention du Spectateur ébloui: Joanie Lehoux, émouvante et profonde de beauté et de tourment, Jean-René Moisan, attendrissant en amant combattant de l'amour déchu, Gabriel Fournier, transportant avec sa voix spectrale, son visage de marbre, un superbe violent. Ne pas oublier la musique, une interprète qui tient elle aussi un rôle important, elle crée une ambiance propice aux gestes miraculeux du trio infernal.

Je tiens à remercier Nicolas Tondreau * pour les magnifiques photos qu'il m'a permis d'exposer ici, elles révèlent tout le réel de ce que j'ai vu hier soir. Et pour ne pas oublier cette oeuvre de grande qualité, il y aura bien sûr des mots, afin qu'elle demeure longtemps en ma mémoire, parfois trop sélective...

***

Le démon entre les cuisses de la forêt noire. Le couteau qui crisse son camp dans la chair de l'homme. Un aigle à deux têtes qui pousse dans le ventre en sang d'une femme. Un fœtus qui plonge dans l’eau de son bassin. Des sexes forts enfouis sous la terre. Une baise. Une méchante crosse. Un silence de salope...


FÉLICITÉ

Des coups de pieds au cœur du cul. Des coups de mains sur les flancs mous. De la chair bleuie sous l'écarlate de la robe. L'égorgement des voix sans issue. L'étouffement de la détonation parfaite. Un son muet pour des gorges chaudes... L'injure. Le crachat. Le scalp saignant des bêtes à poil. Le manteau de leur fourrure sur le dos frêle de la femelle. L’intensité des regards. Une coupe de cheveux écartelée par l’étau du démon...


MARK et FÉLICITÉ

Des accessoires qui traînent dans le décor...Un miroir/rasoir à trois têtes. Un sandwich aux tomates mayonnaise beurré épais de ch't'aime. Des cigarettes dans la bouche des désirs. Des escarpins pour les pieds nus. La lente chorégraphie des corps emprisonnés. Une montagne d’angoisses au bord du précipice. Un crachat dans la vitre sale. Une tête dans l'eau. De la grande noirceur tout autour...


FÉLICITÉ


Une feuille morte pour le vent commissionnaire d'une forêt morte. De la musique transcendante. Omniprésente. DÉSIRS CONSOMMÉS/DÉSILLUSIONS ABSOLUES...Un cauchemar rêvé pour une salle silencieuse. Un électrochoc pour les patients assis dans la salle d'attente. Des transes. Un penchant naturel et actuel pour la méta-MORT-(phose). Le parallèlement nôtre. Le risque de s'effondrer. Le risque de s'immoler. Le risque d'enfanter. Le risque d'ensanglanter. Le risque de trépasser.... L’audace d'un auteur.

HANK


INTERPRÉTATION

Jean-René Moisan: Hank



Joanie Lehoux: Félicité



Gabriel Fournier: Mark



Production: SUSHI (POISSE/SON/MORT)
Mise en scène: Jocelyn Pelletier
Assistance à la mise en scène: Rachel Lapointe
Scénographie: Dominic Thibault
Éclairage et assistance à la scénographie: Jean-François Labbé
Musique: Pascal Asselin/Milimetrik *





Ouïes de poisson frais: couleur rouge caractéristique et absence de mucosité; cas contraire: ouïes décolorées et encombrées de mucosités. 


*   http://ntphotographe.wordpress.com/
**  http://millimetrik.bandcamp.com/
*** http://ec.europa.eu/research/success/fr/agr/0261f.html


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