mercredi 6 juillet 2011

CABARET GAINSBOURG: Les grands manipulateurs









J'ai retourné ma veste le jour où je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison.

Serge Gainsbourg


Le 8 juin dernier, au Théâtre Périscope avait lieu le CABARET GAINBOURG; présenté en reprise devant une foule fébrile et enthousiasmée à souhait, ce fût sans contredit l'une de mes plus belles soirées du dernier Carrefour International de Théâtre de Québec. Quasiment assise sur la scène, avec à mes côté deux charmants amateurs, la conversation d'avant-match fût axée sur le théâtre d'ici; elle n'a fait qu'agrémenter cette représentation tant attendue. Installée ainsi, j'ai pu observer l'envers de la magie du PUPULUS MORDICUS. Et en avant la musique !


Gainsbourg, gainsbarre, et ses chansons, dont la plupart sont tirées de l'album JAZZ DANS LE RAVIN: un pur délice pour nos oreilles de bons entendants. Ceinte par toutes ces marionnettes, non pas tirées par les cheveux mais par les mains habiles des super manipulateurs du Pupulus Mordicus, nous n'avions pas assez de deux yeux pour tout voir. Éblouissant ! J'avais beaucoup entendu parler en bien de ce spectacle, mes attentes étaient donc grandes. Une seule petite déception: 1 heure, C'EST BIEN TROP COURT !!


Comme une sorte de fondu au noir, les enchaînements musicaux se sont succédés à un train d'enfer; des éclats de lumières sur les superbes costumes, de même que sur la peau des méduses nageant/flottant dans le black-light; l'ouverture ori-géniale du peintre écrivant sur la toile: LA LAIDEUR EST SUPÉRIEURE À LA BEAUTÉ QU'ELLE NE DISPARAÎT PAS AVEC LE TEMPS; la scène époustouflante avec l'accident d'automobile; les champignons magiques, le pianiste qui entre dans le ventre de son piano; la tempête de confettis du poinçonneur de lilas: l'impression d'être allé ailleurs, là où on voulait justement aller ce soir-là. Un pur divertissement en cette délicieuse soirée du 8 juin 2011.


Quand il s'agit d'habiller nos têtes de mots, de rythmes et de visions, il est bon parfois de retourner nos vestes de bord. N'étant pas une fanatique du beau Serge, je dois admettre que ce spectacle lumineux m'a obligé à me pencher sur son oeuvre musicale. En me présentant le grand séducteur de la provocation sous cet angle nouveau, on peut parier que j'irai cueillir quelques CD chez Sillons le disquaire. Le fait que Pupulus Mordicus ait choisi des chansons extraites du Jazz dans le ravin explique en partie mon engouement soudain pour Lucien, l'homme à la tête de chou; Lucien, le chum de Jane, de B.B., de Bambou, le père de Charlotte, etc...etc...


Encore une fois, Martin Genest, avec son indéniable talent de metteur en scène accompli, a su me faire passer une autre de ces excellentes soirées. La barre sera encore plus haute la saison prochaine, car M. Genest doit mettre en scène, en avril 2012, L'ODYSSÉE. Une superbe brochette de comédiens se disputeront le talent, parmi eux: Christian Michaud, que j'ai très hâte de revoir à l'oeuvre, Éric Leblanc, qui m'avait tant éblouie dans OCTOBRE et CHARBONNEAU ET LE CHEF, de même que Fabien et Jean-Pierre Cloutier, qui en faisaient partie également, Jean-Michel Déry, qui m'a jetée par terre l'an dernier avec SON Sganarelle dans le DOM JUAN de Jean-Sébastien Ouellette. Steve Gagnon et Nicolas Létourneau complètent ce palmarès de premières places. Et si j'en juge d'après les dernières réalisations de M. Genest, nous aurons encore droit à tout un festin de surprenances.

***


Mise en scène: Martin Genest
Chansons: Serge Gainsbourg
Dramaturgie: Anne-Marie Olivier
Comédiens et marionnettistes: Patrick Ouellet, Pierre Robitaille et Caroline Tanguay
Musiciens: Martin Bélanger, Mathieu Doyon et Patrick Ouellet
Production: Théâtre Pupulus Mordicus









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