L’amour ne
sauvera peut-être pas le monde
mais peut-être que l’amitié...
L.L.
Frank Merlo & Tennessee Williams
Le débat des
ébats
Les amants
dans la salle d’attente
Les bras
croisés autour de l’amour
La
déflagration des couples
Le bonheur
dans le placard
Le Jack dans le fond de l'armoire
Le Jack dans le fond de l'armoire
Le parfum
délicat de la chair contre la chair
La
résistance des fureurs
L’accoutumance
de la froideur
Tout ça dans
le ciel du Mississippi
Et la bonne
à tout faire
***
Il y a quelques semaines, au Théâtre de La Bordée, c’était l’anniversaire du Big Daddy de Tennessee. Conviés pour fêter la virulence de son cancer et ainsi assister à la dernière pièce de la saison, nous nous sommes retrouvés dans les beaux draps de la famille Pollitt pendant quelques deux heures et demies. En
compagnie de Brick et Maggie, couple moderne des années soixante en mode
séparation (comme des millions d’autres le seront après eux), nous avons passé une
bonne partie de la soirée entre leur chicanes de famille et leurs multiples gorgées
de Jack Daniel's. Évoluant dans un sublime décor nous transportant au cœur même de
la chaleur des champs de coton du Mississippi, ils nous ont tout donné...et plus...On les écoute nous parler de cette somptueuse production:
Jean-René Moisan,
magnifiquement insolent et touchant en Brick brisé par la mort de son grand ami, Sophie Thibeault, sa chaude et dévorante moitié Maggie, qui essaie tant bien
que mal de le reconquérir de toutes les manières, se sont dit les vraies affaires
tout en se gardant une belle petite gêne pour la dernière scène. Bien entourés
par les membres imminents de la famille Pollitt, dont la superbe Big Daddy,
brillamment interprété par un Patric Saucier en père supérieur, marié depuis
quarante ans à sa Big Mama, formidable et toujours aussi intense Marie-Ginette
Guay.
Photo: Erick Labbé, Le Soleil
Quant au reste de la distribution, nous n'étions pas en reste: Vincent Champoux
en Gooper frère aîné capitaliste,
Valérie Laroche, Mae, son épouse tout aussi calculatrice et véritable usine à bébés, Jean-Nicolas Marquis, diablement drôle dans son rôle
de diacre, Michel Nadeau, docteur Baugh, discret au début mais qui se révèle dans toute sa splendeur vers la fin, et Cynthia Trudel, une vraie « bonne » chanteuse qui a fait vibrer la corde
sensible de cet été summertime, un été qui nous semble toujours aussi sublime qu'éternel. Norah Jones, avec sa version nous met ici dans l'ambiance de cette autre belle soirée de La Bordée.
C’est le
grand et toujours aussi grisant Maxime Robin qui a dirigé de main de maître cette
histoire de chaude marmaille du Sud. Il fait partie de cette élite de metteurs
en scène originaires de Québec qui nous en font voir de toutes leurs couleurs,
dont celles du large spectre des sentiments de l'arc-en-ciel. C'est toujours une fête de faire partie de ses invités. Il sait absolument comment s'y prendre pour que nous ayons toujours envie de voir sa dernière création. Et non, oh que non, nous sommes encore loin d'être au coton avec lui. Tout le contraire de ces prisonniers du pénitencier d'État du Mississippi en 1911.
(wikipedia)
Y'a comme un immense champs de coton là-dedans...
En ce soir du 30 avril, au retour de la pièce, nous apprenions la mort de Ben E. King, celui-là même qui créa la célèbre STAND BY ME, que j'ai tant aimée quand elle était interprétée par nul autre que mon Beatle préféré. Pas pu m'empêcher de faire un lien avec la Chatte...Peut-être à cause de cette belle grosse lune qui flottait dans le superbe décor de Marie-Renée Bourget Harvey...Peut-être aussi aussi à cause de cette photo que caressait Brick...
When the night has come
And the land is dark
And the moon is the only light we'll see
No, I won't be afraid
Oh, I won't be afraid
Just as long as you stand, stand by me
Ben E. King
1961
FRIENDSHIP
LA CHATTE SUR UN TOIT BRÛLANT
Texte: Tennessee Williams
Adaptation: René Dionne
Mise en scène: Maxime Robin
Assistance à la mise ne scène: Charlotte Legault
Décor: Marie-Renée Bourget Harvey
Costumes: Maude Audet
Lumières: Keven Dubois
Musique originale: Frédérick Brunet
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