Il y a de ces musiques qui transportent dans leurs bagages à oreilles ce petit quelque chose d'étranger qui dérange ton été tranquille. La musique de La Fanfare Pourpour déménage pas mal mais pas dans le sens auquel nous sommes habitués de l'entendre dire, elle déménage en douce dans les stationnements de centres commerciaux, au coin des rues, avec tambour et trompette (et accordéon)... Résolument mon coup de cœur estival (avec Rammstein !).
Pour le simple plaisir de l'écoute active, cette musique festive comble avec ravissement le recoin vide et tiède de ma petite tête foraine. Comme un éclat de soleil dans l'oeil qui coule l'alarme, le son frétillant des notes troubadours, pour faire un grand petit quelque chose, pourpour faire le pourpourtour du monde...
Quelques uns des membres, dont je connaissais déjà les noms:
Jean Derome, saxophoniste et flûtiste, que j'ai entendu il y a quelques trente ans passés alors qu'il était de la formation Nébu Jazz, un groupe découvert en partie grâce aux frères Dostaler (Guillaume *, pianiste, est aujourd'hui collaborateur de Derome dans Les Dangereux Zhoms); Normand Guilbeault, contrebassiste, compositeur et organisateur de l'OFF FESTIVAL DE JAZZ, avec entre autres Pierre St-Jak (pianiste qui lui aussi a fait partie de Nébu Jazz); Lou Babin, comédienne, découverte dans LE PARTY de Pierre Falardeau; Luc Proulx, comédien, le Borromée Bérubé du BOUSCOTTE de VLB, qui faisait également partie de ce film culte; Claude Vendette, saxophoniste et directeur musical, qui m'avait éblouie lors d'un spectacle de Richard Desjardins au GTQ en 1994.
Il faudrait maintenant ne pas rater la prochaine apparition de cette belle tribu, pour entendre et voir de plus près ce qu'ils ont à m'apprendre, mais en attendant, aller faire un petit tour chez Sillons le disquaire, pour détenir un ou deux de leurs quatre exemplaires...
* Comment se passèrent ensuite tes débuts dans la scène musicale montréalaise ? À la fin des années 70 et au début des années 80, je rencontrais régulièrement quelques musiciens pour pratiquer. Entre autres, Pierre Cartier avec qui j'habitais à l'époque. Nous étions à la recherche d'un batteur et après quelques rencontres plus ou moins concluantes avec quelques batteurs, nous avons fait la connaissance de Michel Ratté qui avait 18 ans et qui nous impressionnait beaucoup. Nous avons donc formé un trio avec lequel j'ai fait mes premiers vrais gigs. Un peu plus tard, Jean Derome s'est joint à notre trio pour former le groupe Éboulements, qui a existé de 1983 à 1986. Je connaissais Jean depuis plusieurs années déjà parce qu'on venait du même endroit (Laval). Déjà quand j'allais à l'école secondaire, Jean Derome avait un groupe (Octogaffe et plus tard Nébu) avec entre autres Pierre Cartier et Pierre St-Jacques. J'aimais beaucoup ce qu'ils faisaient. Pierre St-Jacques m'invitait même à jouer avec lui régulièrement dans son local parce qu'il avait un vibraphone et que ça lui donnait la chance de le pratiquer. Ce sont effectivement des rencontres qui ont été majeures pour moi et qui ont fait en sorte que j'ai eu la chance d'aborder très tôt du répertoire original. Même si, dans certains contextes, j'abordais le répertoire de jazz standard, la plupart des projets auxquels je participais étaient formés de répertoires originaux, composés par les membres des différents groupes. Quand le groupe Éboulements s'est dissocié, j'ai continué à participer régulièrement à des projets de Jean Derome et, parallèlement, à des projets avec Michel Ratté et Yves Charuest (I like jazz -1984-86, le Trio Michel Ratté -1988-92...) où la démarche intellectuelle prenait beaucoup d'importance. Évidemment, au travers d'une multitude de rencontres, j'ai aussi participé à bien d'autres projets avec plein de musiciens.
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