Le divan de Freud
De ses expériences sur lui-même, Freud met en avant la bonne humeur, l’euphorie persistante qui ne diffère en rien de l’euphorie normale chez les gens biens portants… « Vous constatez une augmentation de contrôle de vous-même, une vitalité et une puissance de travail accrues…Autrement dit, vous êtes tout simplement normal, et aurez bientôt peine à croire qu’il s’agit de l’action d’une drogue ».
Dans la canne les pois sont verts
dans l’aquarium les poissons rouges…
Pupulus Mordicus
Les Enrobantes
Carl Gustav Jung,
illustration from The Red Book.
©
Foundation of the works of C.G. Jung.
Reprinted with permission of the
publisher,
W.W. Norton & Company, 2009.
COKAÏNE : trouver qq chose pour l’inflammation de l’âme ou pour l'inflation des portefeuilles. (l.l.)
Photo: L.L.
LES ENROBANTES
La joie de satisfaire un instinct resté sauvage est incomparablement plus intense que celle d'assouvir un instinct dompté.
Sigmund Freud
Extrait du
Malaise dans la civilisation
Géant du siècle
1856-1939
Freud qui pense à son petit oiseau qui ne bat plus très fort de l'aile, qui se poudre le nez pour maquiller son malaise, Martha, sa femme, qui fait tout pour qu'il reprenne son envol, Lola, la prostituée, devant laquelle il se révèle mortellement atteint d'humanité. On sourit, on réfléchit, on rit, on pense...
Lorsqu'on embarque dans le train-train théâtral du Pupulus Mordicus on y entreprend un voyage qui nous mène aux confins de l’imaginaire, un trip festif en même temps qu’instructif si je puis m’exprimer ainsi. Avec SA voix singulière, il nous fait des mains (et des pieds) pour que l'on assiste à quelque chose de plus grand que nature. Dans LES ENROBANTES, CABARET DÉCOLLETÉ POUR PSYCHANALYSTE PLONGEANT, nous nous sommes donc retrouvés en une charmante, et non moins pré-occupante cohorte d’acteurs qui traite la psychanalyse comme un véritable entertainment.
Lorsqu'on embarque dans le train-train théâtral du Pupulus Mordicus on y entreprend un voyage qui nous mène aux confins de l’imaginaire, un trip festif en même temps qu’instructif si je puis m’exprimer ainsi. Avec SA voix singulière, il nous fait des mains (et des pieds) pour que l'on assiste à quelque chose de plus grand que nature. Dans LES ENROBANTES, CABARET DÉCOLLETÉ POUR PSYCHANALYSTE PLONGEANT, nous nous sommes donc retrouvés en une charmante, et non moins pré-occupante cohorte d’acteurs qui traite la psychanalyse comme un véritable entertainment.
Freud, Jung, Klein, les psy, avec le fou, le rabbin et les
nazis, plus Lola, Martha, Madame Guste, sortis tout droit (ou tout croche) du cadre rigide de l’avant-guerre,
flottants sous des nuées de poudre envoûtante, saoulés des effluves sulfureuses du cabaret, venus enchanter le paysage du Trident sur et sous la ligne du Temps. Magiciens,
chanteurs, musiciens, tous ces beaux grands manipulateurs de l’époque qui
divertissaient le peuple, ont permis à des gens comme vous et moi de rêver
pendant un moment à ce qui reste de beauté et de naïveté dans ce monde délinquant quand il fait sonner les clairons annonciateurs
de sa future apocalypse...
Entre les mains et la voix de l’Homme, la Marionnette parle,
chante, pleure, crie, chuchote, sacre, gesticule, s’éclate, Elle est magistralement manœuvrée,
mais lorsqu’Elle fait tout simplement corps et jambes avec Lui, comme Lola et
Patrick l’ont si magnifiquement fait, Elle cohabite alors en parfaite osmose avec
Lui. Son message d’harmonie semble encore plus compréhensible pour le
Spectateur, et donne donc à réfléchir davantage à nos relations avec autrui, ces
autres qui nous sont, ces autres qui nous font...comme un sentiment océanique *.
...Quand on sait où le train va. L'image lancinante des corps
gelés empilés dans les wagons ne bougeait plus de son esprit....Il lui semblait
entendre le crissement des roues des trains allemands sur les rails. Un son
qu'on oublie pas...
Éric Dupont
La fiancée américaine (p.199)
La fiancée américaine (p.199)
La pétillante mise en scène de Bertrand Alain doublée de l'ingénieuse scénographie de Vano Hotton nous a transportés bien au-delà des meubles et accessoires, nous étions là, dans le cabaret comme dans le cabinet, entre les rails, au-dessus des nuages...La musique de Martien Bélanger et Frédéric Lebrasseur, toujours la bienvenue et à point, avant comme pendant la pièce, avec ses instruments du délire...Les éclairages, de Laurent Routhier, empreints de cette aura bleue/dorée, rappelant l'euphorie des embués...Les costumes, de Sylvie Courbron, affriolants, colorés, vivants...Et les Marionnettes, bien évidemment, animées de la pulsion de leur créateur Pierre Robitaille, doublées des émotions de leurs manipulateurs, pour qui le Pupulus Mordicus existe...En gros, c'est ce que j'ai retenu de cette représentation du 9 mai dernier. Quelques jours après, j’ai relu quelques passages que j'avais surlignés en 1975 dans le MALAISE DANS LA CIVILISATION de ce cher Sigmund, 40 ans...déjà...des mots qu'il avait rédigés en 1929...
Photo: L.L.
« Mais j'aurais aimé à vous voir faire l'analyse du sentiment religieux spontané ou, plus exactement, de la sensation religieuse qui est (...) le fait simple et direct de la sensation de l'éternel (qui peut très bien n'être pas éternel, mais simplement sans bornes perceptibles, et comme océanique). »
DISTRIBUTION
Martien Bélanger: musicien
Valérie Laroche: Martha, Lola, un fou
Frédéric Lebrasseur: musicien
Véronika Makdissi-Warren: Madame Guste, Melanie Klein
Patrick Ouellet: Jung, un nazi, un fou et Kieper
Pierre Robitaille: Freud, Charlie, un nazi, un rabbin
L'humour a non seulement quelque chose de libérateur,
mais encore quelque chose de sublime et d'élevé.
Sigmund Freud
« Y paraît que la bite c’est pas la plus grosse qui est la
mieux,
y paraît,
et pis moi ça m’arrange ! »
Coluche
Les superbes photos de Vincent Champoux
Carl Gustav Jung
The Ballad of Sigmund Freud
(via Facebook)
RépondreSupprimerMerci, c'est un baume...
Pierre Robitaille
1er juin 2013