vendredi 5 juin 2015

OXYGÈNE: Table ronde pour invités donneurs de temps libre

Photo: Matthew Fournier


SANS UN ÉLÉMENT DE CRUAUTÉ À LA BASE DE TOUT SPECTACLE, LE THÉÂTRE N’EST PAS POSSIBLE.

Antonin Artaud
LE THÉÂTRE ET SON DOUBLE






Purement
Follement
Abruptement

Surtout pas comme d’habitude,
Le crachat, vacuum dévastateur et novateur

Les Russes arrivèrent
Les Russes dérivèrent
Le fantôme toujours aussi actuel de Dostoïevski 
s’est à nouveau manifesté.

Ce soir, dans la CASERNE DALHOUSIE
on a donné des perles au cochon
ennoblit la bosse du chameau
fait la noce aux LUI et aux ELLE



Les dix commandements 
encerclés de gens bien intentionnés.

  
La table ronde immaculée s’était mis toute belle pour l'arrivée des deux jeunes hommes qui respiraient la beauté de l’instant présent. Une jeune comédienne se joignit à nous. Elle respirait elle aussi de cette beauté dont on aime s'imprégné le temps d'une conversation axée principalement sur le Théâtre. Elle en fait et on en mange. Elle en mange et on s'en fait. Le hasard, ou pas, a fait qu'elle a reconnu l'un des deux jeunes hommes qu'elle avait servi plus tôt dans un café de la ville où elle travaille. La discussion s'anima. Telle une lumière éclair, elle la fit encore plus rayonner. Elle m'appris qu'elle avait joué dans W;T le printemps dernier à La Bordée, un petit rôle peut-être mais un rôle qui l'a fait progresser dans sa passion. Son amoureux est également un comédien d'ici; il s'est récemment mis à l'écriture. Elle en était très fière, et moi aussi... 

Christian Lapointe, le Souffleur, nous servit sur un plateau un shooter de vodka accompagné d'un cornichon. Pas le temps de jaser, OXYGÈNE allait se mettre en branle-bas de combat...



OXYGÈNE

Du caviar russe pour la Conscience,
De la substance dure autour du vide.

OXYGÈNE 

Une danse exigeante pour les poumons 
des deux superbes agitateurs
que sont les percutants et irrésistibles 
Éric Robidoux et Ève Pressault.


PROTECTEURS À POUMONS


OXYGÈNE

C'est le diable qui s’invite dans le ballet de la Survivance
C'est le fol itinéraire de mains qui frôlent le volant d’un avion le 11 septembre au matin
C'est la tuerie d'un monde de fragilité
C'est l’indescriptible de la beauté mortelle
C'est la lumière qui jaillit dans la pâleur des nuits de grisaille
C'est la musique de fond qui fait boom boom boom dans le murs du son
C'est le bruit du bouchon du dom Pérignon qui fait éclater les cloisons 
C'est le thriller de la toxicomanie au cœur de l’humain
C'est l’hypersexualité qui se branle entre les mains du malin




OXYGÈNE

Ce sont des arbres qui poussent, vivent et meurent à travers l’asphalte
Ce sont des noces qui n’auront duré qu’une toute petite heure
Le temps de faire penser des têtes à claquements de pieds au cul
Le temps d'une gigue majeure et intensément vécue au sein de la Parole
Le temps d'un sentiment de vérité russe
Le temps de faire quelques pas dans l’insécurité mondiale

OXYGÈNE

De la graine d’apocalypse pour restless fugitives




La voix d'Ivan Viripaev, à travers celle d’Éric Robidoux, résonnait par moments de la même façon que celle de Christian Lapointe, la même intonation, le même débit, la même espèce de limpidité qui te transperce l'esprit telle une épée de chevaliers de la table ronde... 



« La plus petite grande roue du monde »
Photo: Willy Mason


Un chauffeur de taxi congolais m'a reconduit sur ses quatre petites roues vers chez nous; la lune était à nouveau dans le paysage...





On and on, and on, and on it goes
The world it just keeps spinning
Until I'm dizzy, time to breathe
So close my eyes and start again anew


***







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