Dans la
maladie d’Alzheimer, les applications passent par le paradigme que la
communication (théâtralisation par les aidants) est source de résilience des
aidants, et le concept est développé en France depuis le début des années 2000.
Jean-Pierre
Polydor
Alzheimer,
mode d’emploi, le livre des aidants
CRÉPUSCULE
Des écrans de
yeux bleus avec de la neige dedans
Des chaises
qui immobilisent les mémoires d’antan
De vieux
enfants qui appellent leur défunte Maman
Une femme
qui danse, un homme qui
grogne
Leurs
visages masqués par la solitude
Leurs valises remplies de sourires, de tiroirs
et de tirelires…
et de boutons...
« La paix des boutons »
Photo: L.Langlois
30 octobre 2015
CRÉPUSCULE
Une envolée
au pays des souvenirs déracinés
Un entracte de confessions de vieux péchés
Une résurgence
entre deux dégels
CRÉPUSCULE
Entre le thé trop chaud, le tapioca et les biscuits secs
Une histoire en sursis pour prisonniers temporaires
Un bouquet
de ballons crevés pour fêter à la résidence
Une fin de
vie outrepassée dans l’internement
Une
résilience qui fera grincer les dents du cerveau endommagé
Et ils avancent
comme ils dansent
Et ils
parlent comme ils le pensent
Ces gens qui côtoient la Somnolence le jour
Ces rôdeurs qui rongent les Murs la nuit
Qui jouent
aux poches et font des tours
Qui paradent leurs neurones en liberté
Qui taponnent
le trouble de l’Oublié
Photo: Premier Acte
Au marché
aux puces des sentiments perdus
Une clef des
rêves dans le fou fond d’une vieille valise
Et dans le
grand lit défait de la résidence
Une envolée
de valises au cœur du silence
Une
assurance santé pour cœurs en vacance
Une
prolongation pour stimuler les Enneigés
Une
survivance animée au milieu du Grand Salon
Et pour Irène, une chanson de Trenet...
L’humain ne
peut vivre et se développer
que si un autre met son empreinte sur lui.
Boris
Cyrulnik
Et surtout, n'oubliez jamais de leur parler d'amour (même la nuit de l'Halloween). Et remarquez bien les valises, elles appellent le Voyage...
Marie
Gilbert, artiste en arts visuels, photographe de talent, conteuse, auteure de
la pièce, quoi d’autre ? Poète. C’est elle qui a créé LES ENNEIGÉS, ce texte
flottant entre la noirceur, la grisaille et la luminosité, celle de la triste
réalité des grands et petits oubliés des CHSLD et compagnie. Sa plume, légèrement plus
lourde dans les scènes finales, fait le poids et le point sur cette maladie qui
ravage les cerveaux de quelques unes des brebis égarées de notre société.
C'est Odré Simard qui a mis en lumières les mots de l'auteure, elle a choisi d’y intégrer des marionnettes au travers des comédiens manipulateurs,
de forts beaux adapté(e)s d’ailleurs.
Photo: Premier Acte
Je pense ici à Nicola Boulanger, effacé mais
si efficace derrière son Edmond muet (qui avait également excellé avec son Grubi dans TROIS NUITS AVEC MADOX); à Annie Veillette, pour toute la délicatesse de son doigté ainsi que la concentration avec laquelle elle jouait.
Photo: Premier Acte
Et les masqués de papier mâché: à commencer par Guillaume Pepin, tellement drôle avec son attachant grincheux mal léché, et si authentique avec son Vincent, fils quelque peu déboussolé devant Edmond, père perdu; Karine Chiasson, en collante et si affectueuse danseuse, qui aime bien venir s’asseoir aux côtés névralgiques du grincheux;
Photo: Premier Acte
Photo: Premier Acte
Amélie Laprise,
si belle et émouvante Irène, qui elle a encore toute sa tête parmi cette bande de désertés,
plantée là parce que c’est la seule place disponible sur le marché des esseulés,
qui voudrait bien mourir dans la tempête de gel mais qui reprend vie après le feu de l’alarme,
qui ira relever Edmond, qui vivra encore longtemps, je l'espère.
Photo: Premier Acte
Et finalement, Catherine
Simard, éclatante et humaine Sarah, dessinatrice, photographe, animatrice,
aidante, témoin principale de la vie de ces fragiles flocons de papier fin, envolés dans
la mémoire trouée de leurs précieuses valises.
Photo: Premier Acte
Ce fût à nouveau une bien belle virée chez Premier Acte et comme à l'accoutumée on y a fait d'enrichissantes rencontres, ce jeudi-ci ce furent celles de Maxime Dumais et de sa mère. Une bonne discussion sur la pièce, enchantés que nous étions par rapport à la poésie qui s'en dégageait et le traitement des objets, la scénographie, la musique. Maxime, qui étudie en théâtre (communication) à l'Université Laval, est également animateur à CHYZ. La veille ou l'avant-veille, ils avaient vu le TRAINSPOTTING de Marie-Hélène Gendreau à La Bordée; encore extasiés et sous le choc, ils n'ont fait que nous donner encore plus hâte au 12 novembre prochain. Et comme Maxime chronique les restos aussi, je lui envoie ma critique sur la Bleue sauce crème mozzarella, oignons caramélisés et noix de Grenoble du Milano Pizza: rue Crémazie Ouest: tout simplement divin ! Il nous a fait grand plaisir à A. et moi d'y retourner, le décor avait changé et le service fût impeccable. J'ai comme l'impression que nous irons nous réchauffer souvent dans ce parfait repaire d'avant théâtre. Miam et Ciao !
AVANT LA PREMIÈRE NEIGE,
EN VOICI DE L'ANCIENNE...
ET À L'HEURE NORMALE !!!
ET À L'HEURE NORMALE !!!
Vidéo: L.Langlois
Et pour tous les Edmond, Irène, Marcel, Ronald et Claude, depuis le chant de ce monde qui les a créés et que nous n'oublierons pas, la voix de la Divine:
via facebook le 1er novembre 2015
RépondreSupprimerBonjour Louise,
Merci pour le petit bonjour sur ton blogue, c'est très sympathique à toi de souligner notre belle rencontre.
C'est bien ta façon de raconter le spectacle, j'aime bien la multitude de renseignements que l'on retrouve dans ton blogue-critique.
Ça fait toujours du bien de rencontrer des amoureux de théâtre!
Je continuerai de suivre tes chroniques.
J'espère sincèrement vous recroiser bientôt!
Au plaisir,
Maxime Dumais
via facebook le 3 novembre 2015
RépondreSupprimerMerci! Pour ces beaux mots et réflexions encore une fois! Le lien est envoyé à tous! :-)
Bon été indien!
Guillaume Pepin
via facebook le 3 novembre 2015
RépondreSupprimerMerci beaucoup ! Je le partage au reste de l'équipe !
C'est vraiment apprécié votre article et le fait que vous ayez pris le temps d'écrire sur chaque comédien. Merci beaucoup.
Marie Gilbert
via facebook le 3 novembre 2015
RépondreSupprimerMerci à vous!!
Nicola Boulanger