« On ne
s’afflige point d’avoir beaucoup d’enfants,
Quand ils
sont tous beaux, bien faits et bien grands,
Et d’un
extérieur qui brille;
Mais si l’un
d’eux est faible ou ne dit mot,
On le
méprise, on le raille, on le pille;
Quelquefois
cependant c’est ce petit marmot
Qui fera le
bonheur de toute la famille. »
Le Petit Poucet
Charles Perrault
Moralité de l’histoire
Cris émiettés/étouffements
Bas mouillés
à plein temps
Réunion dans
l’isolement
Gel des
cœurs/fonte des
sentiments
Parents et
Enfants
Filles et
Garçons
Les oies de
Louise
Les loups de
Thomas
Le pilier d’Adèle
L’angoisse
d’Emma
Le retour de
Martin
Le départ
d’Élie
Le chant des
mal-aimés
FENDRE LES LACS
Le feu
sauvage des jours gris
Sur les
lèvres en sang de l’amour
Steve Gagnon, donne ici un texte brut, sauvage, constellé d'une flopée d’émotions graves. À travers la légèreté
de l’être humain, qui pèse lourd dans la balance de ses sentiments, le sang, l’eau, la
sève, la salive, la mémoire, l’eau de javel, le feu, le tronc, la souche, la
famille, les proches, les couples, les voisins, tout le paysage rejaillit
des entrailles de l’âme des bêtes, les grosses comme les petites…
LES
COMÉDIENS
Pierre-Luc
Brillant: Martin
Véronique
Côté: Emma
Marie-Josée
Bastien: Adèle
Karine
Gonthier-Hyndman: Élie
Frédéric
Lemay: Léon
Claudiane
Ruelland: Louise
Guillaume Perreault:
Thomas
Renaud
Lacelle-Bourdon: Christian
Ils sont tous aussi
intenses les uns que les autres, remarquablement concentrés sur le texte de
l’auteur qui, en aucun temps, ne leur a fait manquer de gaz durant ces quelques
120 minutes qui ont passé comme du beurre dans poêle. J'ai bien apprécié cette « coalition Québec-Montréal » et particulièrement le jeu absolument renversant de Frédéric Lemay avec son Léon tellement attachant, et que dire de celui de Karine Gonthier-Hyndman avec son Élie assoiffée de liberté et criante de vérité ? Qu'ils ont été admirablement bien dirigés par Steve Gagnon, le jeune maître d'oeuvre de ce chapitre important de notre dramaturgie. Véronique Côté et Claudiane Ruelland, sensibles et rebelles comme on aime les voir, s'éclatent en mille morceaux, sèment de la beauté partout dans cette foire d'empoignements. Marie-Josée Bastien, les soutient du mieux qu'elle peut avec toute la force qu'on lui connaît, c'est une femme dans toute la splendeur du mot. Guillaume Perreault, un peu à part, avec ses loups qui lui mangent les bras, et le cœur, conquiert la scène avec sa solitude d'inquiétant. Pierre-Luc Brillant, solide comme un roc, rassurant, et surtout aussi convaincant qu'il l'est au petit comme au grand écran, tout simplement éblouissant. Renaud Lacelle-Bourdon, touchant, désemparé, toujours entre deux chaises, complétait adroitement cette tribu tissée serrée slack. Le THÉÂTRE JÉSUS,
SHAKESPEARE ET CAROLINE nous a encore une fois offert une excellente « pièce de résistance », un repas complet contenant toutes les vitamines nécessaires au bon fonctionnement de l'évolution théâtrale, un plat qui ne se mangera jamais froid...
le lac des
signes de piastres
la puissance
des langues déliées
le bruit des
moteurs de recherche
la fureur de
vivre de la classe moyenne
la danse
morbide des canardés
le cru des
viandes non salées
les yeux
secs les bas
humides
du pain
perdu
et des
miettes
pour les petits
poucets
aux forêts
remplies de bien-aimées
des cravates
de chasse
des bottes à
torrents
des racines
au vent
et des sacs
de chips
et du Kraft dinner
et du Kraft dinner
pour tous les affamés
du sel de la terre
du sel de la terre
Photo: L.Langlois
FENDRE LES
LACS
TEXTE ET
MISE EN SCÈNE: Steve Gagnon
ASSISTANCE À
LA MISE EN SCÈNE
ET DIRECTION
DE PRODUCTION: Adèle Saint-Amand
RÉGIE:
Amélie Bergeron
DÉCOR:
Marie-Renée Bourget Harvey
En collaboration
avec Maude Audet
COSTUMES:
Jennifer Tremblay
ÉCLAIRAGES:
Martin Sirois
MUSIQUE:
Uberko
CONSEILLERS
À LA DRAMATURGIE: Chantal Poirier, Jean-Michel Girouard et Mélissa
Verreault
PRODUCTION:
Théâtre Jésus, Shakespeare et Caroline
Photos du spectacle: Daphné Caron
Dans le hall
du PÉRISCOPE, la rencontre avec Edwige, qui faisait office de préposée à l'accueil ce soir. Aussi aimable et
enthousiaste qu’à l’accoutumée, c’est toujours un réel plaisir de converser avec
elle. Notre sujet du soir: le S’AIMER, précieux témoignage, fragment poétique, de Thomas Gionet-Lavigne, dont l’ombre artistique ne plane pas souvent sur le néon des réseaux sociaux. Edwige était d’ailleurs la directrice de cette production du HARENG ROUGE.
Elle devait lui faire parvenir mes impressions, et si c’est fait, et bien merci.
À la veille
de nous annoncer son départ du PÉRISCOPE, dont nous ignorions l’absolue
nouvelle, eu le temps de piquer une jasette avec un Frédéric Dubois
tellement radieux que son euphorique sourire aurait dû me mettre une micro puce
dans mon oreille cassée ;-). C’est qu'il s’en va à Montréal diriger la section française de l’École
Nationale de Théâtre du Canada, une nouvelle excitante pour cet amant de
la scène.
Photo: Stéphane Bourgeois
Heureusement, ses FONDS DE TIROIRS ne déménagent pas, ce n’est donc seulement
qu’un au revoir. En espérant dans un avenir plus que rapproché que nous verrons l'épique FIVE KINGS à Québec. Une pièce qui sera bientôt présentée à compter de cette semaine au Théâtre
de Poche, dans la Bruxelles attaquée, terrorisée puis assiégée, mais qui défile
encore aujourd’hui même contre la terreur et la haine…
Et puisque
c’était soir de première, il y avait un bon nombre d’amis venus saluer
Steve Gagnon et sa troupe. Nous l’avons d’ailleurs aperçu rapidement juste
avant que la pièce ne débute et parmi ce public d’avertis, Jean-Denis Beaudoin,
qui a écrit ceci sur sa page facebook:
« Courez
voir Fendre le lac (sic) de mon ami Steve Gagnon et de sa grande équipe. Son
texte est si fort, il nous rentre dedans comme un train. Les acteurs sont
fabuleusement investis, la musique est parfaite (comme toujours Uberko) et la
scéno est incroyable. Bravo Steve, c’est énorme le travail que t’as
fait, énorme ! »
Photo: Nicola-Frank Vachon
Mais comment ne
pas faire de comparaison avec son fantastique et inoubliable MES ENFANTS N’ONT
PAS PEUR DU NOIR * ? Probablement à cause du conte Hansel et Gretel, qui l’avait
inspiré, et sûrement parce qu’imbibé de ce même parfum de « boisé » que porte
Steve Gagnon, et c’est là, je crois, la force vitale de ces deux coureurs de mots écorcés...Steve et Jean-Denis, qui n’en auront jamais fini avec les langues de bois de
ce monde indéfiniment à refaire. Et en attendant janvier prochain...
FUCK YOU
Et même si
nous habitons sur des terres mille fois volées, mille fois calcinées, mille
fois négligées, il y aura une fin aux feux de forêt et j’appelle à ce que nous
poussions encore plus nombreux et plus forts sur notre territoire, comme les
bleuets, comme les épinettes.
Steve Gagnon
FUCK YOU
ATTENTAT
Photo: Annik MH de Carufel
Lac du Brûlé à Mémère Charette
Photo: L.Langlois
Le lac-bassin,
les arbres, les pompes à eau, l’éclairage, avec tout le reste des accessoires,
se sont faits planter solide dans cet autre décor illuminé par la toujours
aussi innovante Marie-Renée Bourget Harvey.
FENDRE LES
LACS, conte pour adulte, comme ceux que nous prépare le prochain CARREFOUR
INTERNATIONAL DE QUÉBEC avec CENDRILLON, PEEPSHOW et compagnie.
Pour feuilleter
le livre
via facebook le 18 avril 2016:
RépondreSupprimerBonjour Louise
Merci beaucoup pour votre mot
Je vais suivre votre blog!
😊
Karine
via facebook le 20 avril 2016:
RépondreSupprimerMerci!
Renaud Lacelle-Bourdon
via facebook le 27 novembre 2016:
RépondreSupprimerC'était tombé dans mes messages filtrés 😞
Merci beaucoup du message 😊
Heureusement, j'avais déjà eu la chance de lire sur votre blogue vos écrits sur Fendre les lacs. C'est toujours un énorme plaisir de vous lire et de découvrir comment vous recevez les spectacles!
Au plaisir! Claudiane
Merci. En attendant le 3ème volet du tryptique de Steve, voici un autre texte sur SAINT-AGAPIT, 1920, un autre de vos si intenses prestations.
RépondreSupprimerLouise.
http://envapements.blogspot.ca/2016/10/saint-agapit-1920-ombres-et-lumieres.html