Photo: L.Langlois
10 février 2017
Les 8, 9, 10
février dernier, le THÉÂTRE DES GROS BECS accueillait en ses murs Sylvain Massé
alias RICHARD, LE POLICHINEUR D’ÉCRITOIRE. Dans une brillante et joviale
adaptation du Belge Stéphane Georis, le comédien nous offre un théâtre d’objets qui apporte une nouvelle
dimension à trois œuvres de William Shakespeare. Après LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ
présenté au Trident le mois dernier, on
peut dire que c’était un bel adon pour la suite des choses.
Le théâtre
d’objets des PRODUCTIONS DANALOU réussit parfaitement sa mission qui est probablement celle
de faire connaître l'auteur anglais aux adolescents et d’en offrir une image
différente pour les adultes qui le côtoient depuis plusieurs années. L’approche
de Richard avec le public est sans détour, il va droit au but et ne niaise pas.
C’est que ce jardinier de l’imaginaire ne dispose de plus d'une heure pour nous
séduire avec ses outils de prédilection : ciseaux, journal, ruban gommé,
couronne, masques et gants...
Et qu’il choisisse dans la première rangée un Florian
âgé d’une dizaine d’années, ou bien une Line, adulte consentante, quelques sièges
plus haut, il établit immédiatement un lien de camaraderie avec eux, ce qui
provoque moult rires francs pour les uns et un peu sous cape pour les autres. Pour ma
part, j’ai beaucoup apprécié le fait de ne pas avoir été assise à la place de
Line, car c’est moi qui aurais eu droit à la petite saucisse cocktail offerte
si gentiment par un Richard cœur de "lion king" à la manipulation amoureuse des plus passionnée...
« J’ai un Devoir dans chacun de mes shows. En Belgique, Georis utilisait Le Monde. Au début, je travaillais aussi avec ce journal, mais à un moment
donné, je suis arrivé dans une ville où il n’y avait pas de copie disponible.
J’ai alors pris Le
Devoir, dont le format fonctionnait
avec ce que je faisais. Dans le spectacle, je prends les pages culturelles pour m’en faire un masque. Je le magane beaucoup. Je passe
aussi la page Monde à la moulinette. Il faut dire que Le Devoir réagit relativement bien au moulin à viande. »
Sylvain Massé
L'ÉCRITOIRE de Richard
Petit meuble qui contenait
ou renfermait les choses nécessaires
pour écrire, encre, papier, plume, canif,
etc.
(wiktionnaire)
(autre version)
HAMLET :
une version abrégée du Roi Lion, ;-) façonnée du Devoir en papier et de la mort, dont
on se fout pas mal finalement. ROMÉO ET
JULIETTE : une scène d’amour fabriquée avec toute l’émotion que deux gants
rouges peuvent provoquer. RICHARD
III : la guerre des rois d’Angleterre avec pour unique personnage un rôti
de porc dépecé, haché et surtout piqué de vers…pas piqués des vers...
Photos: Robert Etcheverry
« Si je
découpe un steak, ce n’est pas pour dire “lisez Shakespeare”, c’est pour leur parler de la
boucherie-charcuterie qui nous entoure : guerres, violences,
révoltes ; si je raconte Roméo et Juliette, c’est
pour dire “nous sommes tous cousins ennemis, il est temps de nous unir, de ne
pas voir les différences entre nous, mais les ressemblances !” »
Stéphane Georis
SHAKESPEARE,
si omniprésent dans ce XXIe siècle,
SHAKESPEARE qui A ÉTÉ, EST et SERA à tout jamais;
SHAKESPEARE qui vit ici comme ailleurs et nous délecte,
SHAKESPEARE qui
aime, qui hait, châtie et en remet;
SHAKESPEARE qui vit, qui meurt, ressuscite et renaît...
RICHARD, LE POLICHINEUR D'ÉCRITOIRE
Adaptation et interprétation : Sylvain
Massé
Lumières et régie : Michel St-Amand
Accessoires : Normand Blais
Costumes : Diane Lavoie
Décors : Acmé services scéniques
Affiche : Louis Aubin
Photos : Robert Etcheverry
https://www.youtube.com/watch?v=yo_Ph9GQjWw
« Est-ce
qu’on ne pourrait pas,
un peu, des fois,
arrêter de tuer tout le monde,
tout le
temps… S’il-vous-plaît »
Richard
Et aussi un peu
plus de Ti amo…;-)
Après la
représentation, Sylvain Massé, accompagné du directeur artistique Jean-Philippe
Joubert, nous a gracieusement causé de ce spectacle qui est présenté un peu partout à travers
la province. Il était encore tout feu tout flamme et son enthousiasme est réellement contagieux. C'est un véritable verbomoteur mais sans le trouble d'apprentissage. ;-) Lui ai mentionné que je verrais très bien cet objet présenté dans un lieu extérieur, peut-être durant les fêtes de la Nouvelle-France. Qui sait ? Merci pour
la magnifique affiche du spectacle signée Louis Aubin. Mon prochain rendez-vous avec LES GROS BECS: LE LAC AUX DEUX
FALAISES le 7 avril. Une pièce sur le passage de l’adolescence à l’âge adulte
avec comme toile de fond une montagne et son mystère.
Reportages sur RICHARD
Et en bonus, deux petits
cousins de RICHARD:
Avant le théâtre, une autre intéressante et succulente découverte culinaire : Chez Boulay, Comptoir boréal. Adjacent à l’hôtel Manoir Victoria, cet endroit fort sympathique
où on y sert un menu simple mais rempli de toutes ces petites choses qui agrémentent
la vie gourmande nous a fait apprécier cet onctueux et chaud potage à la courge
butternut. Secondé par la gouteuse quiche forestière, accompagnée d’une
excellente salade de carottes, betteraves et radis blanc, on peut écrire qu’il
y a de quoi là nourrir la faim capricieuse en la satisfaisant sainement et savoureusement.
Le fameux gâteau courge à l'extrême droite
et le pouding chômeur dans la dernière rangée
(photos: chez BOULAY, COMPTOIR BORÉAL)
Tout en sirotant le réconfortant
café Chez Boulay, leur marque, les desserts
saupoudrés d’un accent du nord nous sont apparus comme des irrésistibles. Pour moi, une réjouissante portion de
gâteau courge, cinq épices boréales et graines de citrouille, et pour " la
fiancée de Richard ", un exquis pouding chômeur. Pour une prochaine sortie, ce
sera peut-être au tour du grand frère de venir me régaler de cette poésie bistronomique
des chefs Jean-Luc Boulay et Arnaud Marchand.
Hall Manoir Victoria
Photos: L.Langlois
10 février 2017
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