En cette
veille de vendredi fou…
Jeudi le 23
novembre dernier, chez PREMIER ACTE, zone d’émotions en tout genre qui n’en
finit plus de nous interloquer, avons fait la connaissance d’Hilaire
Saint-Laurent Sénécal, un jeune auteur que nous ne connaissions pas....encore...
Photo: Maxime Côté
Diplômé de
l’École nationale de Théâtre du Canada en interprétation ainsi que détenteur
d’un baccalauréat en études théâtrales, profil mise en scène, de l’Université
Laval, il a fait de son ABADOU VEUT JOUER DU PIANO, « comédie noire et
grinçante », un vrai coup de théâtre…d’automne.
Les
comédiens, mis en scène par l’auteur lui-même, ont tous été à sa hauteur, à
commencer par Nicolas Centeno, le Jacquelin Belenfant professeur de piano
exilé submergé par les avaries d’une
journée sans fin. Courant partout comme un fou pratiquement tout le long de la
pièce, nous étions essoufflés pour lui. Son personnage intègre ne déroge
jamais, ou si peu, aux malheurs qu’il provoque lui-même la plupart du temps.
Disons qu’il a tout de même passablement d’aide de la part de ceux qui
partagent la scène (du crime) avec lui, à commencer par le beau et entreprenant
Richard, joué par Maxim Paré Fortin. Le ton loufoque est donné lors de cette
première scène, et nous ne serons jamais au bout de nos peines et surprises
avec cette bande de joyeux lurons...
Marie-Ève Bérubé, qui campe Lucie, Madame
Dubois pour les intimes, joue à la mère qui veut à tout prix que son enfant
quelque peu dépourvu physiquement par la nature réussisse à jouer du piano le
soir même, avec sa tête s'il le faut. Elle nous en fait voir de toutes les couleurs avec son franc parler
qui ne passe pas par quatre chemins pour accéder à tout ce qu’elle désire. Les "apparences" de bonne dame dans son cas sont plus que trompeuses. Comme quoi faut jamais se fier au vernis que les gens portent sur leur "couverture"...
Patrice,
l’ami (?) de Jacquelin, retrouvé « par hasard », interprété par le
talentueux Dayne Simard, transporte dans
sa valise une partie de l’énigme, parce que tous et chacun possède à part entière sa part de
mystère. À mi-chemin, on commence sérieusement à douter d’un peu tout le monde
surtout lorsque le policier renifleur de poudre entre en scène...
Pierre-Antoine
Pellerin, qui se glisse fiévreusement sous sa peau de ripoux, nous a vraiment
dilaté la rate avec ses « sparages », encore plus lorsqu'une certaine
Isabelle, une ex-flamme, lui donne quelques fils à retordre. C’est
Nathalie Séguin qui prête tout son talent à cette maniaco-dépressive prête à
tout, et un peu plus, pour arriver à le reconquérir. Une vraie folle d'amour...
Mais pas
moins que l'intense livreur de poulet incarné par un délirant Olivier Arteau. Déséquilibré
à souhait, il prend le plancher à bras le corps pour y étaler tout son génie
créatif. C'est toujours un grand plaisir de le voir s'investir autant, que ce soit avec le Théâtre Kata ou d'autres compagnies. On a très hâte à la fin janvier pour voir sa mise en scène de MADE IN BEAUTIFUL (la belle province).Une autre belle soirée de surprenances en perspective...
Et le beau Serge, concierge de son métier, qu’assure avec brio Mathieu
Grignon. Homme à tout faire qui a toujours le nez fourré partout, et qui tente, tant bien que mal, d’aider le pauvre Jacquelin, qui ne cesse de s’enfoncer dans une série d’événements sans queue ni tête....
Les revirements de situations ne manquent
vraiment pas dans ce scénario ébouriffant, où on s’y passe le gun comme
d’autres se passent la puck : pas toujours selon le règlement. La finale, en
tout cas, nous a complètement désarçonnés et c’est comme ça qu’on les aime. On
peut dire qu’Hilaire et sa gang de DÉTOUR NAZARETH ont scoré directement dans le filet en nous faisant rire autant sur ce quoi nous n’avons pas réellement d’emprise : les Autres, que Nous, qui sommes résolument à
leur remorque dans ce monde étrangement tissé serré d’incertitudes. Et comme l’a déjà dit l’humoriste
Martin Petit: « On a toute un p’tit coin qui pue ! » Et parce que
dans un pique-nique théâtral de ce genre faut jamais manquer de cornichons, de radio et
surtout pas de parapluies...;-)
TEXTE ET MISE EN
SCÈNE : Hilaire Saint-Laurent Sénécal
ADJOINTE À LA MISE EN
SCÈNE : Emily Vallée Knight
DÉCORS, COSTUMES et
ACCESSOIRES : Claudelle Houde Labrecque
CONCEPTION LUMIÈRES :
Emily Vallée Knight
CONCEPTION SON :
Antonin Gougeon
DIRECTION DE
PRODUCTION : Hugues Kir
VISUEL : Catherine
St-Martin
DIRECTION DE
CONTENU : Pierre-Olivier Dorion
PHOTOS DU SPECTACLE: Cath Langlois
NICOLAS CENTENO :
Jacquelin Belenfant
DAYNE SIMARD :
Patrice
OLIVIER ARTEAU : le
livreur de poulet
NATHALIE SÉGUIN :
Isabelle
MARIE-ÈVE BÉRUBÉ :
Lucie, Madame Dubois
MATHIEU GRIGNON :
Serge
PIERRE-ANTONIN
PELLERIN : Pierre, le policier
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