MITCHELL/RIOPELLE
Un érable
sous la fleur
Le noir à
dos de blancheur
L’ivoire caché des couleurs
Un geyser
contre un volcan
Le partage
d'un continent
L'esprit pur des créateurs
Les yeux dans les yeux
dans les brumes grises de l’alcool
Les mains tachées de bleu
Le cœur enrubanné de liberté
Il fallait
marcher flou devant ces tableaux géants
Il fallait
les voir en plein Paris dévaler l’Art global
elquidam
cet immense
espace dont vous longez les murs blancs et qui vous envahit de partout par la lumière/matière
déposée dessus…cet abri atomique où y loge l’Art sous toutes ses formes et
couleurs…que vous louez pour quelques heures, ou une journée…qui n’appartient
qu’à vous, le temps de la découverte des deux oiseaux rares qui l’ont emprunté
jusqu’au 7 janvier…
LE GRAND JEAN-PAUL
ROSELINE GRANET
MITCHELL/RIOPELLE, un Québécois et une Américaine qui se sont
rencontrés un jour de 1955, dans cette ville où tous les amours probables et
impossibles auront toujours cours. Ce sont tous
ces fantômes qui vivent encore là-bas, ici et ailleurs, qui voyagent en nous le
temps d’une exposition dans un musée dont nous sommes tombés amoureux un certain
jour d’août. Je m’en remets ici aux mots impérissables de ce cher Paul Auster, extraits du chapitre LA VIE DANS L’ART :
« Samuel Beckett est mort, Joan Mitchell
est morte, Jean-Paul Riopelle est mort, Genet et Pinter et Sontag et
Robbe-Grillet et Seaver et Avedon et Creeley sont tous morts, mais même si ce
sont à présent des fantômes, pas une seule journée ne se passe sans que j’ouvre
la porte de mon bureau et les invite à entrer ».
LA PIPE
D’OPPEN, ESSAIS, DISCOURS, PRÉFACES
Paul
Auster
Oh I am a lonely painter
I live in a box of paints
I'm frightened by the devil
And I'm drawn to those ones that ain't afraid
Une autre Mitchell, JONI, avec des paroles apparentées…
Les toiles de Riopelle qui m'ont le plus interpellée. En ordre d'apparition:
MICMAC
AVALANCHE
NON, NON, NON, NON, NON
ICEBERG LA
LIGNE D’EAU NO 3
SANS TITRE
SANS TITRE
PANGNIRTUNG
LA LIGNE D'EAU
PIROCHE
15 CHEVAUX CITROËN (la carte souvenir de ma visite)
Et parmi celle de Joan Mitchell :
TILLEUL
UN JARDIN POUR AUDREY
GIROLATA
TILLEUL (un autre)
Joan Mitchell, que je ne connaissais pas plus que ce que j'en avais entendu par rapport à sa relation avec notre Jean-Paul national, m'a quelque peu épatée par ces toiles exposées "en concubinage" avec celles de son flamboyant amant. Immenses et vaporeuses, elles paraissent prendre " moins de place " que celles du petit gars de Rosemont, peut-être à cause de cet espace blanc qu'elle semble abandonner librement aux couleurs douces ou franches...
LES MASQUES 1964
Jean-Paul Riopelle
Ce blanc qui semble les unir, un mariage non forcé, éclaté, comme des voiles qui foncent à toute allure contre les quatre vents sur une mer de bleus orangés...Ce feu qui les brûle, qui les consume tout crus, jusqu'à les faire se quitter, couve des braises encore aujourd'hui. On en a la preuve avec cette magnifique exposition qui sera à l’affiche jusqu'au 7 janvier prochain. Et comme la "parenté" de certaines de leurs œuvres est réellement frappante, cliquez sur l'excellent article du DEVOIR ci-dessous et faites aller votre souris, ou votre doigt, sur les tableaux comparatifs. Hallucinant !
Joan et Jean-Paul, dans leur appartement de Paris, 1963
Photo: MNBAQ
Comme A., L. et moi sommes maintenant des abonnés du MNBAQ, et que nous avons adoré notre visite dans l'appartement qu'ils ont loué jusqu'au 7 janvier, on retourne avant qu'ils nous quittent pour l'Ontario et... la France, comme un retour à leurs amours...
Quand on se met devant
une toile vierge pour peindre,
on renie toutes les toiles
qu’on a faites avant.
Sinon, à quoi bon ?
Jean-Paul Riopelle
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