Un
prix «spécial Québec» a finalement été remis à la compagnie La Vierge Folle
pour Les contes à passer le temps,
qui ont su s’inscrire depuis sept ans dans les traditions de Noël dans la
capitale. Dans une mouture dite «best of», le spectacle est une nouvelle fois
présenté dès vendredi et jusqu’au 30 décembre dans les voûtes de la Maison
Chevalier.
LE
SOLEIL
13 décembre 2017
La table de Noel de Maman Langlois
24 décembre 2017
Photo: M. Langlois
Même si vous êtes loin.
Même si vous êtes seuls.
Pour être ensemble.
En ordre ou dans le désordre, LES CONTES À PASSER LE TEMPS, une
combinaison toujours gagnante. Dans la Maison Chevalier, avant le spectacle,
quelques gâteries accompagnées d’un réconfortant chocolat chaud. Il faisait
exactement le temps frett et blanc comme un lavabo qu’il fallait pour assister
à ces histoires toutes aussi captivantes les unes que les autres. Avec
l’ambiance presque tricentenaire des voûtes, on peut facilement imaginer que
cet après-midi chargé de chaleur humaine en fût un que nous n’oublierons pas de
sitôt. Merci à LA VIERGE FOLLE pour cette autre fabuleuse rencontre. Et toutes
mes félicitations pour votre sixième anniversaire de naissance !
POUTINE DE NOËL, qui met en vedette l’excellente Lise
Castonguay, se passe dans le pittoresque arrondissement de Limoilou, là où les
petits restos de quartier comme CHEZ PIERROT font honneur à une cuisine souvent
remplie d’odeurs à bon marché mais si réconfortante, surtout lorsque elle est
offerte avec le bon cœur et les compliments de la sympathique propriétaire. Le
ton feutré de la voix unique de Lise Castonguay rend cette histoire de
bienveillance encore plus prenante.
La description des lieux, que l’on reconnaît aisément, fait que l’on s'imagine encore
mieux l’espace dans lequel évoluent les personnages de cette émouvante histoire
écrite par Sophie Grenier-Héroux. Il était une fois l'histoire d'un Roger qui avait tout eu ce qu'il voulait puis qui avait tout perdu sauf le cœur en or de cette femme qui lui
servit un bon café en échange de quelques pelletées de neige dans les escaliers...En passant, comme ça, Bonne fête à vous très chère Lise, c'est le 12 janvier et on attend une grosse tempête cette nuit. Auriez-vous besoin d'un Roger par hasard ? ;-)
Le conte au complet ici :
J’AI UN AMOUR QUI NE VEUT PAS MOURIR, qui met en scène le
talentueux Maxime Beauregard-Martin, nous transporte dans le sympathique quartier
Saint-Jean Baptiste, et comment donc ! Sophie Grenier-Héroux possède définitivement la façon de nous décrire
l’âme des lieux où l’action se déroule, dans les tourments de la solitude d’une Diane qui
a bien de la misère avec ses hommes. Attachant comme toujours, Maxime l'espion nous fait
son grand jeu, qui vaut certainement un chandelier au complet. Tout comme il
l’avait fait dans son impressionnant MME G., pièce que nous reverrons
bientôt avec bonheur à La Bordée, il laisse sur son passage aux voûtes une trace
indélébile de pur enchantement.
Maxime et Jonathan Gagnon en rois mages
LA TOURTIERE DU LAC nous offre une généreuse portion du
talent de conteuse d’Anne-Marie Côté, une comédienne dont il est toujours bon de retrouver
la compagnie. Sa cuisinière Gina Roberge a de quoi nous ravir le palais autant que de
nous déconcerter. C’est ce qui donne la couleur particulière à cette toile
presque surréaliste, démente comme je les aime. Les différentes situations
rocambolesques dans lesquelles elle se retrouve, avec ou sans son gré, n’en
finissent plus de nous jeter en bas de notre chaise, ou par la fenêtre d’un
logement de Saint-Roch ;-).
Son « amour » d’ingrédient secret, dont
elle farcit quotidiennement sa tourtière endiablée, attire dans son resto un
client qui en deviendra plutôt addictif. Des moments hyper drôles, et parfois formidablement effrayants, concoctés
par Érika Soucy, ont certainement contribué au succès de ce rendez-vous annuel des CONTES À PASSER LE TEMPS. Tiens, je lui offre cette rengaine sur la tourtière !
JOUEZ HAUTS BOIS RÉSONNEZ MUSETTES fait entrer en scène la pétulante Sophie Thibeault, serveuse des plus délurée. L’action se passe dans le
quartier Saint-Sauveur, là où elle pète le feu en quatre et où elle le fait
prendre un peu partout où elle passe, jusque dans la crèche de Noël. L’énergie
avec laquelle elle déploie ses ailes de mère protectrice est à prendre avec des
pincettes. Le texte tricoté serré est une création de Jean-Michel Girouard, un comédien dont on s’ennuie de ne pas le voir plus souvent au théâtre.
L’OGRE DE LA CRÈCHE, de Lorraine Côté, nous présente Lou
Bernier, ou le fils de Louise, ou le petit-fils de Lou, à qui il ressemble
comme deux poils de barbe. Disons que ça fait pas mal de loups dans la bergerie
de Limoilou ! Quelle performance spectaculaire de l’ineffable Jonathan Gagnon ! Avec toutes ses grimaces, gargouillements et angoisses d’allergies en toutes sortes, on ne se surprend guère lorsque l'on apprend la cause et le pourquoi de tous ses petits et gros malaises. Miam miam le petit Jésus de cire ;-)
Le Gros Loup de Limoilou
LE MINUIT CHRÉTIEN, avec Maxime Robin, ouvre et clôt le bal des CONTES À PASSER LE TEMPS, édition anniversaire. Le
metteur en scène de toutes ces crèches vivantes nous introduit dans le passage
parfois cahoteux des tranches de vie qui dureront quelques deux heures trente,
là où l’imaginaire fertile des auteurs y
côtoie le quotidien parfois très
ordinaire des gens qui les entourent. C’est là que la magie opère.
Il nous
invite à faire la connaissance de ce cher Monsieur Goulet, un spectateur qui
décrie le spectacle des contes, parce que le sacré, ça fait sacrer! Brillamment
interprété par un Jack Robitaille toujours aussi vert et en verve qu’à l’habitude, son
personnage de principe offre à Maxime
Robin, son émule, la chance de lui répondre en toute honnêteté parce que pour
lui aussi il possède de ces valeurs qui ne changeront jamais en ce qui attrait aux
Temps des Fêtes.
Et que dire de cette fin complètement disjonctée de la
naissance de Jésus, des scènes délirantes avec toute l’équipe. Composée des Rois
mages, de l’Âne, du Bœuf, de Joseph et de Marie, nous étions aux Anges ;-) Je
regrette tout simplement de ne pas avoir assisté aux représentations des années
précédentes. Je décrète que cet apéro théâtral nourrissant les avant-veilles de
Noël est désormais un bien essentiel. Longue vie aux CONTES À PASSER LE TEMPS !
LES CONTES À PASSER LE TEMPS
MISE EN SCÈNE: Maxime Robin, assisté de Sophie Thibeault
RÉGIE: Annabelle Pelletier-Legros, Alexandra Hinse, Paméla Bisson
CONTEURS: Maxime Beauregard-Martin, Lise Castonguay, Anne-Marie Côté, Jonathan Gagnon, Sophie Thibeault, Sophie Grenier-Héroux, Maxime Robin, Jack Robitaille
PHOTOS DU SPECTACLE: Cath Langlois
***
En cet après-midi glacial du 17 décembre 2018, pendant
qu’A. et moi étions enfermés bien au chaud entre les bras de l’Art sur la rive
Nord, d’autres, de l’autre bord, voguait le regard du Coyote inquiet sur
les glaces éternelles de ce long fleuve pas toujours tranquille. Merci Denis-François pour
un autre de tes magnifiques portraits, parce qu’il n’y a pas que des mots. Et les miennes, prises les mains gelées sur cette Place Royale, berceau ancestral de nos futurs amours...
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