Si vous croyez en l’amour au premier regard,
n’arrêtez jamais de regarder.
Le THÉÂTRE NIVEAU PARKING et Marie-Josée Bastien nous en
ont encore mis plein la vue en ce soir de première dans le Périscope nomade du
Centre des Congrès de Québec. Une pure
jouissance que ce CLOSER tout contre toi du Britannique Patrick Marber. Les amateurs
de crudités verbales ont été servis à chaud et à toutes les sauces sur ce plateau construit en intensité durable. Et parce que les personnages ne tournaient pas vraiment les coins
ronds dans cet antre où leurs corps exaltaient le désir délirant, les comédiens,
eux, n'ont pas eu d'autre choix que de foncer à toute allure dans le texte et dans le geste, parqués en double qu'ils étaient parfois dans le lit des ruptures spontanées.
Photo: L.Langlois, 6 février 2018
Deux hommes, deux femmes,
un aquarium, des téléphones,
des rendez-vous, un accident,
du beau désordre, de la rigidité,
de la solitude, du sans dessus dessous,
de l’acharnement, de la passion,
du gel, de la chaleur, du narcissisme,
et quoi d’autre encore ?
Ah! oui, un peu d’amour
et de littérature.
(quand même)
La beauté des mouvements,
la violence des accouplements,
la fatalité des sentiments,
la fluidité des corps,
le blanc des matelas et des draps,
le rouge de la lumière,
le noir de l’ombre…
Dans le centre des congrès,
sur le plancher des humains,
des corps éclatés,
des baisers empoisonnés,
du désir inassouvi,
des mains trop longues,
des langues un peu sales et
des pieds nus…
Autour de l’aura des comédiens,
des âmes qui planent
des cœurs qui se pâment,
des joues qui s’enflamment
Dans le plein art de leurs lourds silences épuisés,
ceux d’après les grandes batailles d’oreillers,
ceux propulsés dans le vide abject des coups bas
qui laissent des bleus ciels sur les peaux moites et
molles
Dans les décors épurés et sans cloison de leurs grandes maisons de
paille,
là où logent les nuages chargés de tous ces amours plus ou moins
compliqués, l'espacement entre les romances qu’ils se construisent pour un semblant d’avenir…
L'excellente traduction de Fanny Britt, loin d’être farouche, cogne
dur sur la gueule de bois de ce texte qui la contorsionne dans tous les sens du
mot. Le jeu très physique des comédiens la sert dans ses recoins les plus
bruts. Jean-Michel Déry, Alexandrine Warren, Claudiane Ruelland et David
Bouchard, attractifs parfaits pour danser ce ballet souverain de la chair, du
sang et de l’âme, ont ravi, avec la rigueur professionnelle qu’on leur connaît,
le Spectateur avide d’histoires à ne pas dormir debout.
CLOSER tout contre toi : une heure quarante d’intensité
passée dans les failles et tremblements de l’univers d’un auteur avec qui il
fut très agréable de plonger dans le brûlant de ses mots de métal hurlant. Les superbes photos de David Mendoza Helaine témoignent de
ces scènes qui auront marqué au fer rouge de l’amour nos mémoires en feu. Dans le hall du Périscope nomade, on a pu admirer une sublime séquence de CLOSER tirée en noir en blanc. On clique sur le lien ci-contre pour constater:
Patrick Marber
Photo : Fran Hergessal
Texte
et idée originale : Patrick Marber
Traduction :
Fanny Britt
Mise
en scène : Marie-Josée Bastien
Assistance
à la mise en scène : Samuel Corbeil
Décor
et accessoires : Véronique Bertrand
Costumes :
Sébastien Dionne, assisté de Marie-Sophie Gauthier
Lumières :
Sonoyo Nishikawa
Musique :
Mykalle Bielinski, assistée de François Leclerc
Direction technique : Valérie
Côté et Christian Fontaine
Régisseur : Marc
Doucet
Construction du décor : Astuces
décors inc. (Richard Boucher)
Maquillage : Gabrielle
Brulotte
Conception graphique : Charles-Étienne
Beaulne
Photo : David
Mendoza Helaine
Compagnie :
Théâtre Niveau Parking
Distribution
David Bouchard
Jean-Michel
Déry
Claudiane
Ruelland
Alexandrine
Warren
You let me violate you
You let me desecrate you
You let me penetrate you
You let me complicate you
Help me
I am the
voice inside your head
(and I control you)
I am the
lover in your bed
(and I control you)
I am the
sex that you provide
(and I control you)
I am the
hate you try to hide
(and I control you)
I take you
where you want to go
I give you
all you need to know
I drag you
down, I use you up
Mr. Self Destruct
NIN
Avant la pièce, étions allés
s'empiffrer à la Crêperie bistro
Le Billig de la rue Saint-Jean. Un endroit
typique où il fait bon se retrouver entre amis. L'ambiance y est chaleureuse,
comme dans les crêperies de Bretagne. On y retournera, c’est sûr, c’est sûr, c’est
sûr. ;-)
Photos: L.Langlois
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