Debout, couchée ou à genoux,
je ne prierai jamais plus pour vous;
Plutôt écrire sur eux et sur nous.
Plus tôt mourir, pauvres fous....
elquidam
Que faire du besoin de miracles qui m’habite alors que tout
est détruit autour de moi ?
Wajdi Mouawad
Littoral
LE POSSIBLE N’EST PAS LOIN DU NÉCESSAIRE.
Pythagore, le boxeur mathématicien
A 17 ou 18 ans il participe
aux Jeux Olympiques et remporte toutes (oui toutes) les épreuves de pugilat. Le
pugilat c'est juste la boxe de l'antiquité : pas de catégories de poids, pas de
gants à part quelques fines lanières de cuir sur les mains, pas de protections
non plus, avec pour seule issue, l'abandon, le K.O. ou la mort (assez rare
cependant car elle est éliminatoire pour le vainqueur).
Parce que nous venons tous du même endroit chaud et humide
de la Naissance…
Revoir l’INCENDIES de Wajdi comme si c’était encore le même
jour où nous nous sommes promenés le long de son LITTORAL, le même soir où nous
nous sommes perdus puis retrouvés dans ses exceptionnelles FORÊTS. Réentendre
le souffle mourant d’une femme enfantant le chant du bourreau nouveau-né....
Rien
n’a vraiment changé depuis ce soir mémorable de juin 2010. L’histoire de Simon et Jeanne Marwan est toujours aussi présente et essentielle. Encore plus aujourd'hui je dirais. Cette culture du Nous, celle qui nous
apprend l’Autre, celle que nous côtoyons chaque jour via les actualités
télévisées de ce monde élargi qui semble rapetisser à mesure que le temps passe…
La guerre des mots en feu sur fond d’hostilité, s’entremêlant
aux longs silences de la torture intérieure, explose à nouveau la mémoire de nos fureurs antiques. La mère qui se tait entre ses murs de chair martyr, ses
enfants qui s’interrogent sur son passé en mode présent. Il y a dans cette
histoire de famille quelque chose de surhumain, tellement qu’on se demande si
nous ne sommes pas des extraterrestres. Si l’on en juge par la lumineuse
reprise, le flambeau d’INCENDIES n’est pas prêt de s’éteindre. Merci à tous les
collaborateurs de ce prestigieux spectacle que nous n’oublierons jamais.
L’HEURE ROUGE
L’essence qui brûle encore dans l’autobus.
Les affres de l’exil.
Le cœur à la mauvaise place.
L’odeur de l’Enfance émiettée.
Le brasse-kamarade d’un pays en lambeaux.
Les prisons humides remplies de sang séché.
L’heure rouge du premier matin de la Naissance.
elquidam
C’est l’un des derniers rituels qu’il nous reste :
aller au théâtre tout le monde ensemble, arrêter nos vies, éteindre nos
cellulaires, nous éloigner de la pensée et du quotidien pour plonger dans une
histoire. Ma vie, c’est le théâtre. C’est ce que j’aime le plus au monde.
Marie-Josée Bastien in le programme
Marie-Josée Bastien, la femme bionique du théâtre
québécois, a rendu possible cet autre miracle de beauté ardente. Les
interprètes qu’elle dirige laissent l’impression qu’ils sont tous et toutes en
pleine possession de leurs moyens autant pour s’éclater sans compromis sur cette scène
enflammée du Trident que de faire vibrer l'émotion des silences suprêmes de la résilience extrême...
Photo: Trident
LES COMÉDIENS
Charles-Étienne Beaulne : Simon, le fils de Nawal, le boxeur révolté, l’âme sœur, le jumeau de Jeanne. Sarah Villeneuve-Desjardins : la mathématicienne, la tête chercheuse des pressentiments. Nathalie Séguin : Nawal, l’amoureuse, la mère, l’exilée, à 14 et 19 ans. Dayne Simard : Wahab, son amoureux, père de son enfant. Marie-Hélène Gendreau : Sawda/Elhame : son amie, la force et le courage. Véronika Makdissi-Warren : Nawal, la radicale, la meurtrière, la détenue, la recluse, à 40 ans. Lise Castonguay : Nawal, la silencieuse, la recluse, le témoin, à 60 ans; Nazira, la grand-mère de Nawal. Réjean Vallée, Hermile Lebel, l’ami inconditionnel de Nawal, le confident, l’impayable notaire aux mille citations revues et non corrigées.;-) Gabriel Fournier : Nihad/Abu Tarek : l’enfant-soldat de la mort, l’errant, le bourreau(des coeurs), le fils/frère/père. Jean-Sébastien Ouellette : Ralph, Antoine, Fahim, Chamseddine : le professeur, le chef de guerre. Appréciez quelques extraits:
Faisant corps avec une scénographie parfaitement adaptée au rythme du "scénario", chacun d'eux a offert au public du Trident une performance tranchante de vie mortelle avec beaucoup de bruits PAS POUR RIEN...
© David Betzinger / Hans Lucas / AFP
INCENDIES
TEXTE: Wajdi Mouawad
MISE EN SCÈNE: Marie-Josée Bastien
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE: Joée Lachapelle
SCÉNOGRAPHIE: Marie-Renée Bourget Harvey
ÉCLAIRAGES: Sonoyo Nishikawa
COSTUMES: Sébastien Dionne
MUSIQUE: Stéphane Caron
MAQUILLAGES: Gabrielle Brulotte
PHOTOS: Stéphane Bourgeois
L’attelage de nos propres sentiments à celui du
corps bandé de l’Homme, son sexe pris entre la peau et la pierre, son sang
bouillonnant dans la marmite de la Maternité, le temps d’un viol et/ou d’un
accouchement…La dominance des dominés. L’exil de l’expatrié. La mémoire de
l’aisance.
Deir-el-Qamar
C'est une des rares communes du Liban à avoir un plan concret d'urbanisme et à s'y tenir. Elle a souffert en octobre 2007 d'incendies de forêt de très grande ampleur qui, sans atteindre le centre historique, ont dévasté les environs boisés et en particulier les terrasses séculaires séparant la cité du Palais de Beiteddine ainsi que la Colline de la Croix.
Wikipedia
Je devrai trouver où prendre mon personnage dans sa douleur. Mais le travail de l’acteur, c’est toujours ça : choisir quoi cacher et quoi dévoiler.
Lise Castonguay in le programme
BLACK BETTY
Selon Charles Wolf et Kip
Lornell, la chanson proviendrait d'une marche de
cadence du xviiie siècle avec un fusil à silex dont la crosse est peinte
en noir, les paroles « bam-ba-lam » se référant à la détonation de
l'arme. On disait des soldats sur le champ de bataille qu'ils « embrassaient Black Betty ». Dans cette
interprétation, le fusil a été surpassé par son successeur, un fusil avec une
crosse en noyer non peinte connu sous le nom de Brown Bess.
Black Betty
had a baby, Bam da lam
Black Betty
had a baby, Bam da lam
Damn thing
gone crazy, Bam da lam
Damn thing
gone crazy, Bam da lam
Chronologie d’Incendies par Cécile Roy
La photo de Nawal et Sawda (p. 42),
l’année des massacres dans les camps de réfugiés de Kfar Riad et Kfar Matra qui
coïncide avec celle de la construction de la prison à Kfar Rayat (p. 56) sont
les rares indices temporels dont nous disposions dans la pièce. Ils nous
permettent néanmoins d’envisager que Nawal a 40 ans en 1978.
À partir de là, on peut supposer la
chronologie suivante :
1938 : Naissance de Nawal Marwan au Liban.
1952 : Nawal (14 ans) est enceinte. (p. 22)
1953 : Naissance du fils de Nawal et Wahab.
1954 : Mort de Nazira, la grand-mère de Nawal. Départ de
Nawal (16 ans) pour apprendre à lire et à écrire. (p. 28)
1957 : Nawal (19 ans) revient dans son village pour écrire
le nom de sa grand-mère sur la tombe. Rencontre avec Sawda. Départ vers le sud.
(p. 33-34)
Entre 1970 environ et 1978, Nihad rencontre Chamseddine, chef
spirituel de la résistance. Il se bat pour défendre la cause des gens du Sud
avant de partir pour le Nord chercher sa mère. Après plusieurs années
d’errance, il devient franc-tireur avant d’être récupéré par la milice
elle-même soutenue par l’armée étrangère qui envahit le pays. (cf. récit p. 83)
1978 : Massacres dans les camps de réfugiés.
Meurtre du chef des miliciens Chad,
assassiné par Nawal (40 ans). (cf. projet des deux femmes p. 60-61)
Emprisonnement à Kfar Rayat.
Nihad Harmanni devient Abou Tarek. (p. 84)
1980 : 20 août, naissance des jumeaux
1983 : Sortie de prison de Nawal qui retrouve à Kisserwan
ses deux bébés nés en prison. (p. 66)
1993 : Début des procès. (mentionné par Simon p. 17)
1998 : Témoignage de Nawal (60 ans) devant les juges. (p.
68)
2003 : Mort de Nawal à Montréal (65 ans)
L’action de la pièce se déroulerait donc
au Liban, approximativement de 1938 à 1983.
Cette période d’une cinquantaine d’années
environ est ponctuée d’événements historiques majeurs. Ils ne sont pas
mentionnés précisément, les dates et certains noms peuvent avoir été modifiés
mais ils ont une incidence sur la trajectoire des personnages.
Soha Bechara,
germe de Nawal Marwam,
alias " la femme qui chante".
MAINTENANT
QUE NOUS SOMMES
ENSEMBLE,
ÇA VA MIEUX.
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