Photo: Hélène Bouffard
Il n’y a pas de quoi rire
Et pourtant…
Que des heures et des heures
dans ce temps qui fuit
Que de l’amour au travers de la peur
et des centaines de jours changés en nuits
Deux enfants qui se tiraillent
Deux dents qui se déracinent
Quatre adultes qui se coltaillent
C’est pas toujours le temps de répondre au téléphone
De blanches tulipes dans un décor glacial
De l’alcool à profusion dans les bouches molles
De la rigueur dans les propos
Du rire jaune à celui plus gras
C'est la vie qui se bat
C'est la vie qui s’avale
C'est la vie qui se rock
C'est la vie qui s'enroule
Un clafoutis aux pommes-poires
Des paroles au goût de miel
Puis un grand seau rempli de fiel
(Burp!)
Des Toutou par ici,
des Toutou par là
Des toi, toi, toi,
Des moi, moi, moi…
Puis des coups de mains flatteurs
dans les dos courbés des fatigués
Quelle belle folie que celle des hommes
(Tant qu’elle n’entre pas à l’asile)
elquidam
CARNAGE, de Roman Polanski, adapté de la pièce de Yasmina
Reza, que j’ai vu au petit écran un de ce soirs de hasards de
pitonnage, m’avait franchement séduite. J’aime bien ces grandes comédies
satiriques où les rires jaunes y côtoient la réflexion sur nos relations intimes " entre humains ". C’est presque toujours un cruel plaisir que de se voir et revoir dans
ces scènes miroirs qui y (re) (dé) forment les divers travers de nos personnalités si complexes parfois.
Qui de nous n’a
jamais côtoyé un Alain, une Annette, un Michel ou une Véronique ? Ils sont là,
tout près de nous, ils nous effleurent de leur regard amical d’un bord,
condescendant de l’autre. Ils sont là, au resto, à la table d’à côté, écoutant nos sornettes, nos niaiseries, nos vérités et nos mensonges. Ils ne nous
regardent peut-être que du coin de l’œil mais ils nous entendent. Alors, faites attention à vos petites oreilles de hamsters perdus dans la nature urbaine, demeurez sur
vos gardes, leurs bâtons ne sont jamais bien loin...
Court-métrage d'Eliot Laprise
Deux enfants qui se battent, leurs parents qui se débattent.
La cour d’école déménagée dans le salon.
La récréation a tôt bien fait de vite
passer.
Il était temps de rentrer goûter cette nourrissante collation...
Hugues Frenette, Marie-Josée Bastien, Jonathan Gagnon et
Véronika Wakdissi-Warren: un quatuor en platine pour l’ouverture de la
saison 2015-2016 du Trident. Une distribution de rêve pour nous qui aimons tant
les voir en action, et bien sûr pour Michel Nadeau, le metteur en scène et
directeur du Théâtre Niveau Parking (un autre qui fête ses 30 ans d'existence), avec qui nous passons toujours de
mémorables soirées éclairées d’humanisme. Et ce soir en fût une autre dont nous
nous souviendrons encore longtemps.
Photo: Caroline Grégoire, LE SOLEIL
Le décor, épuré accessoirement, avec son éclairage naturellement lumineux, donnaient
au texte toute la place qui lui revenait. Avec ses regards de travers, ses percutantes démonstrations du « ne pas
savoir vivre » et son intelligence perforée de candeur cruelle, c'est tout un texte que nous avons avalé là. On peut dire
que le public qui raffole de ce genre de comédie satirique a été comblé à
100%. À entendre les applaudissements à la fin de la pièce on peut dire que ce fût le cas. Vous pouvez maintenant rallumer vos téléphones...;-)
Aujourd’hui, jeudi 24 septembre, un drame humain s’est
produit en Arabie Saoudite, à Mina plus précisément, près de la Mecque, là où
quelques 700 pèlerins venus jeter des pierres à Satan, ont misérablement péri
piétinés. Apparemment, ce carnage serait dû à un choc entre une marée humaine et
une foule venue en sens inverse. Je n’ai pu m’empêcher de tisser un lien entre
le choc des quatre humains vus hier soir dans la pièce et cette scène d’une cruauté
immonde: ça ne prend qu'une étincelle de pas grand chose pour déclencher une toute une tempête dans un verre...de n'importe quoi...
« QU’EST-CE QU’ON EST ? »
Photo: Reuters
Juste avant que le spectacle ne commence, Anne-Marie Olivier,
comme à son accoutumée s'adresse aux Spectateurs; ce soir elle nous a instruits de la victoire
de M. Kevin McCoy, qui a remporté le prix des abonnés du Trident 2014-2015.
Contente d’apprendre cela car il avait été mon choix. Son NORGE était d’une
beauté irréprochable, qui touchait autant le cœur que l’esprit. Il méritait
amplement ce prix.
Il faisait tellement beau ce 23 septembre, les arbres encore très verts, les filles qui portaient encore leurs petites robes d’été, les
gars en bermudas, les cyclistes et les piétons, comme nous, qui s’en
donnaient à cœur joie à marcher et pédaler de toutes leurs forces dont un qui montait avec vigueur la Côte Badelard.
Nous avons profité de ce temps empreint de liberté pour
renouveler notre abonnement chez PREMIER ACTE. TROIS NUITS AVEC MADDOX, la
première pièce de la saison, sera présentée au bar L’AUTRE ZONE, à Limoilou.
Nous y serons le jeudi, 8 octobre, beau temps mauvais temps.
Photo: L.Langlois
Mais quelques ombrages planaient dans les quartiers
St-Jean-Baptiste et Montcalm, des ombrages sur le COLISÉE DU LIVRE, avec ses rabais
à 100%, et sur SILLONS LE DISQUAIRE, avec des prix de ventes entre 3 et 9
dollars. Leurs fermetures étant prévues pour très bientôt, ça fait un léger
pincement au cœur quand on voit s’éteindre la faible lumière de nos petites
habitudes. Le vent de la Culture semble prendre une autre direction, il se transforme au
gré de ces commerces et institutions qui disparaissent. Leurs bonnes vieilles
odeurs de sainteté s’effaceront pour faire place à d’autres, comme celles du café Starbuck et du Chocolats favoris. Une déflagration sans grand tapage, un
doux carnage…
Avant de partir, une petite pointe de clafoutis aux pommes et poires ?
Ce n'est pas la recette de la mère de Véronique mais celle d'Hervé.
Un très bel automne en perspective n'est-ce pas ? ;-)
via facebook
RépondreSupprimerle 25 septembre 2015
Oh merci chère Louise. Ça fait vraiment plaisir.
Jonathan Gagnon
La recette de clafoutis est excellente.
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