Up and
over, we go through the wave and undertow
I will
float until I learn how to swim
Inside my
mother in a garbage bin
Until I
find myself again, again
extrait de King of carrot flowers
Neutral Milk Hotel
OEIL ETOILES SOLEIL
presque les mêmes lettres pour
la presque la même définition
depuis les étoiles de Steve
mortes dans l’œil de Sara,
le soleil et la lune de Sam
le ciel et l'enfer de Karl
Comme le milieu
Comme le début
Comme il se doit
Comme il se peut
Des doutes spoilés en partant...
Le serpent qui se mord la queue
Le train qui ne s’arrête jamais pour te faire monter
Le ciel qui se remplit de fumée, de sang et de neige
C'est le début de la faim.
C'est le début de la fin finale.
Point.
***
Point.
***
Un détonateur
Un mirador
Un détecteur
Un réflecteur
Entre la foi et la raison, l
le gun pour so d'hommes et gars morts
le gun pour so d'hommes et gars morts
Croire qu’on pourrait rembobiner sans fin le film de cette vie faite de reculs
et d’avancements, pour voir briller la lumière divine au bout du tunnel du diable…
Sam, défiguré par l’accident fatal qui lui a ravi sa douce
moitié; Karl, qui peste contre la religion pour des raisons ô combien raisonnables;
Sara, qui espère bien donner à la terre un enfant de plus; Steve, qui s’imagine devenir le roi d’une chaîne d’hôtel gospel; Sam, qui s’attache à Sara; Sara qui se détache
de Steve; Karl qui extermine les coquerelles; Steve qui pulvérise leurs vies…
GRACE, un drame américain de l'american dream comme il s’en dessine là-bas et ici plusieurs fois par jour, comme cette multitude d’attentats terroristes qui surgissent depuis quelques mois. GRACE, comme l’assassinat non prémédité d’une étoile dans un ciel de pierre. GRACE, qui nous
aura projetés le temps de cette heure et demie dans un monde qui se vit parfois à côté de chez nous, chez ce voisin que nous croisons de temps en temps, à qui nous ne parlons pas ou si peu par crainte de le déranger ou de déclencher une tragédie du genre de celle que nous avons vue ce soir. GRACE, une pièce qui a le
don spirituel de nous avoir fait réfléchir encore une fois sur cette société si chancelante, faites de malheurs et de divisions, de crises et d’abandons, mais encore pire, d’indifférence.
L’illusion axée sur le profit fait-elle de nous des enfants
de chiennes ? ou de Dieu ? Allez en parler à Karl, cet homme qui extermine la petite vermine, qui a connu de près l’horreur
nazie, essayez de le convaincre qu’il faudrait peut-être qu’il se mette à prier un peu pour tenter
d’effacer les images de violence épinglées à jamais dans son cerveau de jeune Allemand terrorisé. Et recevez donc sa claque magistrale en pleine gueule...
L’Échelle de Jacob
Marius Dubois
1997
Dans l’arme à feu,
le sang des larmes de l'adieu
Et dans ma bouche,
deux PURPLE JESUS !
(vodka, curaçao, jus de canneberge)
Charles-Étienne Beaulne, jeune et « illumineux » comédien, qui nous étonne à
chaque fois que l’on croise son immense talent dans les théâtres de Québec, a
brillamment réussi sa première mise en scène. Il a cousu sur mesure ce texte
américain de Craig Wright *** pour nous, Québécois
de vieilles souches que nous sommes. En espérant que ce coup d’envoi se
répétera souvent et prochainement pour DES MIETTES DANS LA CABOCHE *, la compagnie qui nous a donné il y
a quelques années l’extraordinaire …ET AUTRES EFFETS SECONDAIRES, vue en septembre
2009 **.
LES COMÉDIENS
Nicolas Létourneau campe sous son étoile bipolaire un Steve des
plus disjonctés. Articulé et corrosif, survolté, croyant à Dieu, aux anges et
au profit, il nous offre une séance de
grattage des plus affolantes, s’éclate en mille mots, donne son 110 %, possède
cette scène drab presque à lui seul. Il atteint l’un des plus hauts sommets
avec ce rôle…
Emmanuel Bédard, qui se retrouve souvent en sa brillante
compagnie, contraste magnifiquement avec son Sam. Isolé, introverti, meurtri et
surtout agnostique, avec sa belle voix grave, que l’on reconnaîtrait entre
mille, il arpente le texte de Wright (traduit par Joëlle Bond) avec une grâce
des plus …spacieuses…
Joëlle Bourdon, imprégnée du double halo de l’Amour et de
la Franchise, interprète une Sara transparente et généreuse à souhait, une
femme qui ose prendre le risque du gros
changement d’une vie brodée de bluff par les projets plus ou moins ambitieux
de son époux vantable Steve…
Jacques
Leblanc, qu’il nous fait toujours autant plaisir de revoir sur scène, en
bermudas beiges cette fois, aspergeant les recoins infestés d’un appartement coincé entre
le Ciel, le Purgatoire et l’Enfer. Son athée de Karl effleure durement mais
clairement une réalité qui s’accroche non pas aux clous et croix de bois sacré
ou aux saintes pages de papier bible des Testaments de tout acabit mais à ce qui restera du feu sous les
cendres d’un Homme qui aura survécu au drame des drames, dans la plus grande des
noirceurs que la lumière des miradors aura créé…
Lorsque les deux satellites GRACE effectuent leurs 16
révolutions quotidiennes autour de la Terre, leur trajectoire est perturbée par
les variations du champ gravitationnel terrestre. Lorsque le premier satellite
passe au-dessus d’une région où la gravité est un petit peu plus importante, le
satellite est attiré par l’anomalie du champ de gravité et la distance avec le
satellite qui le suit est modifiée. Après avoir franchi l’anomalie, le premier
satellite reprend sa vitesse normale tandis que les paramètres de la trajectoire
du deuxième satellite sont à leur tour affectés
GRACE
(Gravity Recovery And Climate Experiment)
SATELLITE OF LOVE
Satellite of Love parle d’un homme qui observe le lancement
d’un satellite à la télévision, tout en ressentant une profonde jalousie envers
sa petite amie infidèle.
GRACE
AUTEUR ET IDÉE ORIGINALE: Craig Wright
MISE EN SCÈNE: Charles-Étienne Beaulne,
assisté de Léa Aubin
ADAPTATION ET TRADUCTION: Joëlle Bond
APPUI DRAMATURGIQUE: Marie-Josée Bastien
CONCEPTION SONORE: Josué Beaucage
COSTUMES: Karine Mecteau Bouchard
ÉCLAIRAGES: Jean-François Labbé
DÉCOR: Sonia Pagé
DIRECTION DE PRODUCTION: Nicolas Létourneau
PRODUCTION: DES MIETTES DANS LA CABOCHE et
THÉÂTRE DREAM TEAM
PHOTOS DU SPECTACLE: via la page facebook du Périscope
Smith-Wesson 38
***
Ce soir, à l'entrée du Périscope, il n’y avait pas
de programme officiel (ni de prions en église). On s’est entassés dans un appart en Floride, tout ce qu’il y a de plus ordinaire, avec des gens comme vous et
moi, non pas tout à fait, en tout cas pas comme on voudrait l’être. Et malgré l’œil de la Providence,
croire quelque chose quelque part...
LA PERTE D’UNE ÉTOILE
Dimanche dernier, Benoit Violier, le grand chef franco-suissse (trois étoiles), est parti rejoindre Sara, Sam, Karl et cie...Apparemment, il se serait servi de son fusil pour y chasser la vie qui l'habitait depuis 44 ans. Il est ainsi entré dans la légende. Il n'est pas le premier chef, et certainement pas le dernier, à commettre ce geste désespéré, mais au moins il n'aura pas emporté avec lui femme et enfant...
* DES MIETTES DANS LA CABOCHE
*** Craig Wright
CRITIQUE DU VOIR
via facebook le 15 février 2016
RépondreSupprimerMerci pour les beaux mots.
Charles-Étienne Beaulne