ARRIVÉS AU
BOUT DU MONDE,
ON EST À
DEUX PAS DE CHEZ SOI.
LA MUSIQUE ÉTHÉRÉE DE JONI MITCHELL QUI FLOTTE DANS L’AIR. L’INTRO
LOUFOQUE AVEC MANTEAUX DE POIL ET LUNETTES SOLEIL. LA BELLE ALBERT
BROMSTEIN. LA GESTUELLE
DES REGARDS DANS LE TAPIS. LA GUERRE DU
FRÈRE SANS BRAS. LA MORT DU
PÈRE ET DE LA MÈRE.
LA MORT DU
CHIEN PERRUQUE. LE RIRE DE LA DÉTRESSE EN
VENTE DANS UN LIVRE DE JEAN-PAUL DUBOIS. DES LAMPES DE CHEVET POUR ABATTRE LES JOURS SANS NOM. LE CAFÉ À 30
SOUS. LE CAFÉ À
UNE PIASSE. LE CAFÉ CHER
DANS LA CHÈRE CAFETIÈRE. LA PLUS
BELLE ROBE POUR ALLER DANSER. LES PLUS BEAUX
PANTALONS ROUGES. LE VIEUX DISQUE
DUR DE VINYLE DE PAULINE. LA MUSIQUE D'EXIL AU PIANO DE MICHEL-MAXIME. LA PORTE OUVERTE SUR LES OUTILS DE L’ÉTABLI. LE FAUTEUIL CONFORTABLE DE LA MORT DANS LE VIDE DU FUTUR. ET MANO SOLO. ET LEONARD COHEN.
Touch me with your naked hand
or touch me with your glove
Une fine
pellicule de plastique qui repose sur le plancher attire mon regard, et je vois
enfin la mouche. Elle est là, bien grasse, verte, prisonnière. Elle se débat,
décolle mais retombe, bourdonne, frotte ses ailes sous la pellicule, cherche à
repousser la force invisible qui la plaque au sol. Elle voit la fenêtre, la
lumière l’attire, mais elle ne s’explique pas encore ce qui l’empêche de
s’envoler. Elle FRÉTILLE, FRÉTILLE.
UNE MOUCHE
EN NOVEMBRE
Louis Gagné
Le
Quartanier
Page 33
LE MANTEAU DES VISIONS
Photo: L.Langlois
ON AURA PEUR
QUAND CE SERA VRAIMENT LE TEMPS
D’AVOIR PEUR
elquidam
1er décembre 2016
Chez PREMIER
ACTE, là où c’est toujours une fête de découvertes attractives, il y a toujours
une certaine fébrilité qui traîne dans l’air. Les attablés ont faim. Ils
attendent qu’on leur serve un autre de ces rassasiants repas littéraires
sucrés-salés, doux-amers ou épicés. Jamais insipides. Et ce soir, le festin de
mots en était un remixé librement de ceux de Jean-Paul Dubois, écrivain et libertaire. Ils étaient accompagnés de la musique de Mano Solo, chanteur, guitariste, dessinateur, peintre, Artiste.
Photo: Philippe Grollier
Photo: Sébastien Colas
En ce soir d’ondes
de tempête, LE THÉÂTRE DE LA MARÉE HAUTE
a réussi à faire de la vague dans la Capitale et créer un envoûtement qui a
conquis le cœur des passagers montés volontairement à bord de leur galère.
Marcel Pomerlo,
Michel-Maxime Legault
(et le disque dur de Pauline)
Regard après regard, réplique après réplique, Marcel Pomerlo et Michel-Maxime
Legault ont ramé, non pas comme des forçats, mais comme deux habiles danseurs
au pas léger et aux bras grands ouverts sur un monde qui ressemble étrangement
à celui de la porte d’à côté. Le monde qui rit aux larmes avec des crampes dans
les mâchoires et des couteaux dans le ventre. Le monde qui nage seul sur le
miroir craqué d’un lac profond d’Amérique. Le monde qui patauge en gang dans le
sel des vagues de Varadero, là où la tête oublie pour une semaine ou deux
que les cœurs s’acclimatent parfois trop vite à cette courte mais si intense traversée
des mots vidés de sens...et de sang…
Elle paraît
chargée d’électricité
D’ici sa
robe lui tombant jusqu’aux pieds
M’apparaît
comme un cerf-volant
FRÉTILLANTdans
le soleil de printemps
LES GITANS
Mano Solo
RÉFUGIÉS DE LA ROUTE
avec la basse fretless de
Jaco Pastorius
La Marine
recrutait ses galériens auprès des tribunaux qui condamnaient, dans un premier
temps les criminels et, par la suite, les petits délinquants, les
faux-sauniers, les contrebandiers, les déserteurs, les mendiants, les
vagabonds, les protestants, les révoltés contre les nouveaux impôts…
(WIKIPEDIA)
Mano Solo,
Emmanuel Cabut de son vrai nom, est le fils de Jean Cabut, dit Cabu. Morts tous les deux, le premier du S.I.D.A.
en 2010, et le second, assassiné dans les bureaux de Charlie Hebdo, là où il
créait, avec ses compères abattus eux aussi, des bandes destinées...au destin…parfois
si tragique…Mano, chantant sa Lune...
Avec cœur, humour et humilité, Marcel Pomerlo
et Michel-Maxime Legault, ont échafaudé une
performance exceptionnelle remplie d’effets spéciaux et de surprises auxquels on ne s’attend
pas toujours. Alliant la comédie à la tragédie, ils ont laissé planer tout le
long de cette aventure littéraire poético-philo-musico, qui n’attendait que
nous, spectateurs avides d’étonnement, le bienfait réparateur et dépareillé des
petits mystères que l'Art engendre dans ce monde parfois épeurant mais si renversant...
Merci de nous avoir fait rencontrer ceux qui vous tiennent tant à cœur. Disons que je vais me prescrire quelques Dubois en souvenir de ce moment impérissable passés avec vous deux. Pour ceux et celles qui auraient raté ce premier rendez-vous, sachez qu’ils seront à l’œuvre au Quat’Sous, du 24 avril au 4 mai 2017.
PARFOIS, LA NUIT,
JE RIS TOUT SEUL
PRODUCTION:
Le Théâtre de la Marée Haute
TEXTE:
Jean-Paul Dubois
ADAPTATION
ET DRAMATURGIE: Michel-Maxime Legault et Marcel Pomerlo
MISE EN
SCÈNE: Michel-Maxime Legault et Marcel Pomerlo
CONCEPTION:
Elen Ewing, David-Alexandre Chabot, Danielle Lecourtois et Laurier Rajotte
PHOTOS: Cath Langlois
Décembre 1968, mission Apollo 8.
Crédit : NASA
Quand ma femme m’a quitté, ma vie était finie. Je me suis assis par terre en sortant du
tribunal et j’ai vu la Lune se lever. Allez savoir pourquoi, je me suis
demandé: à qui elle appartient, cette Lune ?
Jean-Paul Dubois
IL EST TEMPS
QUE JE CHANGE
D'EXISTENCE
D'EXISTENCE
Extraits
Jean-Paul Dubois
Jean-Paul Dubois
via facebook le 2 décembre 2016:
RépondreSupprimerBonjour Louise,
Quel beau texte! Merci pour vos magnifiques commentaires. Je suis profondément touché. Au plaisir de retourner dans la vieille capitale pour présenter un autre projet. Nous avons adoré notre rencontre avec le public.
À très bientôt et merci encore!
Je vais garder ces mots précieusement.
Michel-Maxime
Merci, ravie que ça vous ait plu. Touchée à mon tour.
RépondreSupprimerOui, à la prochaine, j'espère bien.
J'ai envoyé mon commentaire à Marcel à l'instant.
Louise L.