Une finale rêvée que cette pièce de résistance de la 39ème saison du Trident, avec ses 17 comédiens, dont deux chefs + une époque, celle de l'après Refus Global. Dans une mise en scène rayonnante de grande noirceur, j'ai eu l'impression d'avoir respiré de cette amiante mortelle de fond de mine, d'avoir été en plein centre de la tête d'un homme de coeur dont l'Église ne voulait plus " à son poste ", impressionnant et si juste Jean-Sébastien Ouellette, d'avoir été encore une fois fustigée par les mots contrecarrés d'un Chef bourru et imbu de lui-même jusqu'à la moelle de l'os, passionné Jack Robitaille, d'avoir été enrôlée par l'endurance physique des acteurs/mineurs/policiers/journalistes...et j'en passe, et d'avoir revêtu jusqu'à la grisaille des costumes...
Ces 16 hommes et cette femme, enceints d'un Québec libre, courant de tous bords tous côtés comme des gazelles au milieu d'une scène dépouillée, distribuant des coups sûrs, des coups de têtes, toussant/toussotant leurs poumons amiantosés, crachant leur écœurement d'une minable petite vie à 1 dollar de l'heure...La scénographie, tout à fait ingénieuse, avec comme unique mobilier quatre bancs transformables selon les besoins de Jean-Philippe Joubert, dont c'était la première mise en scène au Trident. La brochette de jeunes comédiens qu'il dirigeait, parmi les plus performants de Québec, ont joué le jeu avec le + auquel je m'attendais d'eux:
Éric Leblanc, encore une fois m'a tout simplement éblouie, autant sinon plus que dans Octobre 70, ce feu qu'il met aux poudres de son jeu a de quoi réchauffer le seuil de mes froidures, Jocelyn Pelletier, cette voix unique que je reconnaîtrais maintenant parmi mille, Lucien Ratio, en Marcoux et non pas en Henri Lalonde comme je l'avais cru la semaine dernière alors qu'il pratiquait son texte dans la 800, Jean-Pierre Cloutier, et ce regard parfaitement brillant, Fabien Cloutier, que je découvrais ce soir et qui m'a immédiatement conquise par son naturel, Nicola-Frank Vachon, toujours aussi juste et dense, Jean-René Moisan, avec qui j'ai eu le plaisir de converser le 6 avril dernier lors du lancement de la programmation de la prochaine saison du Trident et qui doucement fait son nid parmi les plus chevronnés tels Jack Robitaille et Claude Laroche. ... et dire qu'il fallait voter après cette pièce remplie à ras bord de talent pour le/la comédien/ne de la saison 2009-2010 ! Un choix absolument déchirant entre ..., ..., et ..., mais puisqu'il en fallait qu'un...mais chut ! un vote...c'est secret...Je ne le révélerai qu'après lecture des résultats. Un indice: disons qu'il faisait partie d'une double cour...
En résumé, cette 39ème saison m'a confirmé qu'ici, à Québec, nous sommes royalement gâtés en ce qui concerne la régularité de qualité des pièces qu'on y joue, et ce soir, dans la rangée C, siège 6, ma voisine de gauche m'approuverait, j'en suis sûre, à 100%. D'avoir été assise aux côtés de cette autre intoxiquée, redonne à la passionnée une autre paire d'ailes... et du courage...Charbonneau et le Chef, de la poussière autour de l'os, oui je l'aurai dans la mémoire longtemps...
DISTRIBUTION
Normand Bissonnette: le directeur Mc Donald, Turcotte et Mgr Antoniutti
Normand Bissonnette: le directeur Mc Donald, Turcotte et Mgr Antoniutti
Guillaume Boisbriand: Plante
Pierre-Yves Charbonneau: Marchand et Sansfaçon
Fabien Cloutier: Abbé Camirand et le garde du corps
Jean-Pierre Cloutier: Un scab, le Vicaire et Drouin
Denis Lamontagne: Rosaire et Antonio Barrette
Éric Leblanc: Laroche
Nicolas Létourneau: M. Gagnon, M. Roy et le chef de police
Jean-René Moisan: Ruel, Thivierge et un policier
Jean-Sébastien Ouellette: Monseigneur Joseph Charbonneau
Jocelyn Pelletier: Paquet et un journaliste
Maxime Perron: Un policier, un gréviste et Pierre Laporte
Lucien Ratio: Marcoux, L'Heureux et un policier
Jack Robitaille: Maurice Duplessis
Ève Saïda: Simone
Patric Saucier: Monseigneur Courchesne, un policier et un gréviste
Nicola-Frank Vachon: Rainville
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