Prendre le
thé avec un petit cannelé,
Visiter des
musées,
Jardiner...
Causer dans le grand salon
Collectionner
des bas nylon
S’étourdir
dans les tasses de Disney
Foncer tout droit vers l'été...
elquidam
elquidam
Ce sont là les
valeurs du plus beau monstre que j’ai vu cette année. Paule Savard, indéniablement l’une de nos plus
grandes comédiennes au Québec, m'a ravie avec son élégance, sa richesse et
sa connaissance de l’Art…et puis son thé ! Ah ! quel raffinement, nous étions en première classe.
Photo: Nicola Frank Vachon
L’air ambiant de son salon étaient tout simplement à couper le souffle. Reine du
foyer, et de sa serre, ce fut un pur ravissement et un grand honneur de faire
sa connaissance. C’est grâce à Michel Nadeau et au THÉÂTRE NIVEAU PARKING que
nous avons pu nous régaler de ce texte ciselé de l’Américain David Adjmi, one
of the Top Ten in Culture selon le New Yorker. Joëlle Bond l’a
magnifiquement traduit pour nous, spectateurs de Québec.
Photo: Nicola Frank Vachon
Alice
Hauptmann et son majordome, dévoué et gracieux David Grenier, nous ont
transportés dans un monde parallèle à la plupart du commun des mortels, dans
une somptueuse demeure remplie d’objets d’art plus coûteux les uns que les
autres, peut-être comme tableau du Belge René Magritte, mon peintre préféré, qui s'intitule d'ailleurs LES AFFINITÉS ÉLECTIVES.
One night, I woke up in a room in which a cage with a
bird sleeping in it had been placed. A magnificent error caused me to see an
egg in the cage, instead of the vanished bird. I then grasped a new and
astonishing poetic secret, for the shock which I experienced had been provoked
precisely by the affinity of two objects—the cage and the egg—to each other,
whereas previously this shock had been caused by my bringing together two
objects that were unrelated.
Ce jour-là,
Alice vient tout juste d’acquérir, à l’insu de son mari, l’œuvre d’un sculpteur
renommé, une forme monstrueusement obscure, ce qui fera fuir celui
avec qui elle partage sa vie depuis de nombreuses années. Elle nous raconte
donc l’histoire de la provocation que cette œuvre au noir a déclenchée dans son
entourage immédiat. Si seulement ça avait été le vermeil de LA NEF DE L'EMPEREUR...ou bien celui de la Maison Blanche...
Mais Alice,
malgré la fortune qu’elle et son époux possèdent, se questionne comme nous tous sur ces choses
horribles qui se passent dans LE monde, non pas le sien certes, et ni tout à
fait le nôtre, mais celui-là qui tant bien que mal essaie de survivre aux
attentats des terroristes de toutes sortes, aux conflits des personnes alitées
les unes contre les autres dans des abris de fortune, où la désertification et
autres famines provoquent souvent la guerre des territoires de ceux et celles qui sont de plus en
plus affamés de chair et de sang. Puis, sans crier gare, elle se permet de
nous parler de sa petite folie qui est celle de collectionner presque affectueusement les bas nylons. Tout un contraste dans le propos...
Cela donne à
réfléchir sur la vie de ces multimilliardaires, non pas seulement ceux et
celles que nous voyons dans les différents médias ou qui se lancent quelque
fois en politique pour passer le temps, mais ceux et celles qui vivent cloîtrés
dans leurs châteaux barricadés par la peur d’être attaqués par les requins de
la finance et autres loups de Wall Street, ou encore par quelques zombies de télé séries. Cette angoisse d’être infiltrés à même le domaine hérité de la
richesse absolue de leurs ancêtres ensevelis sous LEURS territoires
titanesques, dans les caveaux de la régénération, Alice la vivra jusqu’à son
dernier souffle. Pauvre elle !
Je n'ai pu m'empêcher d'avoir eu une
petite pensée pour Madame Jacqueline Desmarais, Jacky pour les intimes, qui, ma foi, ne chante pas si mal
que ça. J’espère qu’elle aura trouvé un aussi bon majordome que celui d'Alice...
Le DOMAINE
CATARAQUI, probablement l’un des plus beaux trésors cachés de la ville de
Québec, nous a complètement ébahis de par cette étendue de vert, de jardins
et de pierres. Arrivés dans l’après-midi, A. et moi avons profité de ce grand
espace bucolique pour faire ce que nous voulions faire depuis des lustres:
un pique-nique. La température était idéale, aucun nuage n’obstruait le
soleil, c’était quasiment la perfection. Nous étions pratiquement seuls dans le Domaine, pour peu qu'on se serait pris pour les propriétaires…
Vidéo: L.Langlois
1er juin 2016
Voici quelques photos souvenirs de cette autre merveilleuse journée du 1er juin 2016...
Paule Savard et Michel Nadeau
Nouveau directeur artistique
du Théâtre de La Bordée
Photo: Nicola Frank Vachon
***
Photo: Nicola Frank Vachon
***
Avant de partir pour de bon dans l'Éternité,
Alice aimerait retourner à Disneyland,
tourner une dernière fois dans SA tasse de thé
LES AFFINITÉS ÉLECTIVES
TEXTE: David Adjimi
TRADUCTION: Joëlle Bond
MISE EN SCÈNE: Michel Nadeau
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE: David Grenier
SCÉNOGRAPHIE: Marie-Renée Bourget Harvey
via facebook le 7 octobre 2016:
RépondreSupprimerMerci pour ce bel article.
Michel Nadeau
via facebook le 7 octobre 2016:
RépondreSupprimerMerci pour ce bel article.
Michel Nadeau