Comme il est doux à travers les brumes de voir naître l’étoile.
Dédé Fortin
LA LISTE
On & Off
Here & Now
Un chien malade qui meurt dans vos bras.
Un lapin centenaire qui à jamais vous manquera.
Et des millions de livres qui sentent si bon.
Et surtout, surtout, beaucoup de crème glacée.
Et un bon spaghetti, des vinyles et de l’amour.
elquidam
Jonathan Gagnon, est l’un de ces êtres humains qui à chaque
fois que vous le rencontrez vous procure de ce sentiment bouleversant qui vous fait
penser que vous êtes entrés dans ce petit bois dormant, celui qui vous apporte
la sécurité malgré le fait qu’il pourrait bien s’y cacher un gros méchant loup.
Parce que tout comme lui et ces autres, vous aurez géré tant bien que mal, et en
majeure partie du temps, les hauts et les bas qui vous donnent soif autant de
vertiges que de félicité. Il est venu comme il est...
Le THÉÂTRE DE PASSAGE de Jonathan Gagnon et Maryse Lapierre nous
donne de cette chaleur humaine dont nous aurons toujours besoin, surtout en ces
temps de guerre frisquette où l’horloge de l’apocalypse 2018 est aiguillée à
moins 2, à peu près à la même heure qu'en 1957, l'année qui m'a vue naître. On s'améliore pas tellement en vieillissant. ;-)
La scène, disposée comme une agora, nous a immédiatement déposés dans le bain chaud des ondes de la voix humaine. Solo exécuté avec toute la sensibilité qu’exigeait ce moment intime, jouer, pour et avec le public, devient ici un art qui n’est pas à la portée de tout le monde, et en ce soir de première du 10
avril 2018, on peut sans aucun doute officialiser que Jonathan Gagnon a conquis
le parterre enchanté de PREMIER ACTE.
La réception d’EXTRAS ET ORDINAIRES en
fût une championne. Faut voir son attachante intensité se transformer en une
lumineuse énergie qui « contamine » ceux et celles qui la contractent
en même temps que lui. Et cette danse, qui vous donne presque envie d’aller le
rejoindre sur la piste…Tiens, juste pour le fun...
Comme un croissant de soleil inondant nos cœurs et nos têtes
réunis dans le noir éclairé de cette boîte magique qu’est la sympathique salle
de PREMIER ACTE, l’histoire du britannique Duncan MacMillan, superbement
traduite par Joëlle Bond, a fait fusionner l’humour, la mort et l’amour avec la
Vie, cette forme invisible et forte qui nous tiendra encore dans ces bras pour
longtemps. L’auteur, qui nous avait touchés avec DES ARBRES (LUNGS) l’automne
dernier, en est un qui a le don de faire chavirer les situations, de les rendre
le plus près de la réalité...
Qui n’a jamais eu de pensées suicidaires n’est probablement pas
né sur cette planète. On connaît tous au moins une personne qui a fini par
s’expédier manu militari hors d’elle. Malgré la peine que ces morts nous
affligent sur le coup, on sait pertinemment qu’on finira par oublier…avec le
temps…tout s’évanouit. Étant donné que dans la nuit du 2 au 3 mai, elle a tendu sa main vers un tube de barbituriques et en ait avalé une dose mortelle, je trouvais de circonstance d'inclure la version de Dalida d'AVEC LE TEMPS. Sorry Line. ;-)
J’ai bien sûr eu une pensée pour les deux cœurs torturés de
Francine et Marcel qui, comme la maman de Jonathan (le personnage) ont eux aussi, un jour sans fin où le crépuscule
pesait très lourd sur leurs âmes, bouché le tuyau d’extases. On se demande s'ils savaient tout le mal qu'ils nous causeraient en posant leur geste fatal. L'enfant de 7 ans qui a vécu les tentatives de suicide répétées d'une mère dépressive, vivant difficilement ses hauts et ses bas, s'oubliant presque, est-il libéré lui aussi de ses angoisses lorsque celle qui l'a mis au monde le quitte définitivement alors qu'il est devenu un adulte ? Avec le temps, va tout s'en va....
Photo: L.Langlois
Mais de croiser dans l'assistance le sourire de l’éternelle jeunesse de Roland Lepage a de quoi faire espérer que the best is yet to come pour les amateurs de théâtre que nous sommes devenus A. et moi au fil de ces années. On souhaite, tout comme lui, pouvoir se promener dans les différentes salles de spectacle encore aussi souvent et aussi longtemps que la santé nous le permettra...
Pour Jonathan
(You're the man)
Pour Jonathan
(You're the man)
Dresser la liste des ingrédients manquants pour la
recette du bonheur.
Entrer dans le bal des deuils des mamans épuisées de
vivre.
Tomber sur les nerfs à vif de tant de vies.
Exaspérer les fantômes de son malheur.
Passer à travers la vitre des pleurs glacés de la mort.
Écouter de la musique pour vivre mieux et oublier…
L’enfance qui vous fait parfois si mal.
L’adolescence qui finit par s’en foutre.
Dans le cœur des enfants de Polnareff,
Il y aura toujours de ces Je suis fou de vous
elquidam
EXTRAS ET ORDINAIRES
PRODUCTION : THÉÂTRE DE PASSAGE
TEXTE : DUNCAN MACMILLAN
TRADUCTION : JOËLLE BOND
MISE EN SCÈNE : MARYSE LAPIERRE
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE, SCÉNOGRAPHIE ET RÉGIE :
GABRIELLE ARSENAULT
CONCEPTION DES ÉCLAIRAGES: KEVIN DUBOIS
GRAPHISME : ÉMILIE LAPIERRE-PINTAL
COACH MUSICAL : PATRICK OUELLET
PHOTO DE L’AFFICHE : STÉPHANE BOURGEOIS
VIDÉO PROMOTIONNELLE : LOUP-WILLIAM THÉBERGE
DISTRIBUTION : JONATHAN GAGNON
PHOTOS DU SPECTACLE: CATH LANGLOIS
Une autre belle critique du DEVOIR:
DES LISTES, POUR PASSER LE TEMPS,
POUR PRENDRE SES MESURES...
MES LIVRES, MES VINYLES
LES PIÈCES QUE J'AI VUES,
LES POÈMES QUE J'AI ÉCRITS
ET MON ÉPICERIE.
Photo: L.Langlois
ANECDOTE
Comme pour le chien de Jonathan, comme si je voulais conjurer le sort que mon Tit-Boule ne mourrait pas encore, j'ai acheté le plus gros sac de moulée + le plus gros emballage de litière. Et comme on ne donne ni ne jette immédiatement aux rebuts les choses personnelles de nos défunts, les garder encore quelques temps, comme s'ils étaient encore là, avec nous...
Et pour la fin,
une chanson d'Ella,
pour Alex et Jonathan,
un homme heureux.
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