Conception de la superbe affiche
Marie-Renée Bourget Harvey
Ce serait mieux s’il
n’avait rien. Comme il y a plus de douleur que de plaisir sur terre, toute
satisfaction n’est que transitoire, créant de nouveaux désirs et de nouvelles
détresses et l’agonie de l’animal dévoré est plus grande que le plaisir du
dévoreur.
Schopenhauer
(in le programme)
A la montée du lait
commence l'amour maternel.
André Gide
Journal: 1889-1939 (édition 1960)
La Laitière (De melkmeid)
Johannes Vermeer
1658
huile sur toile
45,5 × 41 cm
Collection Rijksmuseum
Amsterdam
Un oiseau blanc de
malheur
L’instinct-fusil pour le tueur
Et les masqués de
la terreur
Les vomissures
à 100 à l’heure
Des broches dans
les clennedaques
Un chien mort
dans la marmite
Un trou noir dans
le mur
Une balle en plein cœur
Des enfants qui n’ont
pas peur ?
Ça dépend de
leurs mères parfois…
elquidam
Coyote aux alentours de la maison
Photo: Pierre Charette
Victor Hugo
encre
ALL LOUP WIND
30-10-10
elquidam
Six jours après
l’Hallowe’en, c’était encore l’Hallowe’en. Et quelle Hallowe’en ! Jamais
l’horreur n’a été aussi ensorcelante qu’en ce soir du 5 novembre 2019.
Jean-Denis Beaudoin et Jocelyn Pelletier, les maîtres de cette cérémonie
comico-macabre nous en ont mis plein les yeux et… la nappe ! On l’attendait ce DÉVORÉ(S)
depuis un bon moment déjà, la pièce ayant été annulée lors de la saison
2017-2018 en raison du retard des travaux au PÉRISCOPE. Je savais qu’avec
Jocelyn Pelletier à la barre de la mise en scène que nous serions bientôt envahis
par une sorte de frénésie dont je me souviendrais longtemps. Nous étions prêts
A. et moi depuis la Nuit des Temps...
L'auteur et comédien Jean-Denis Beaudoin
Photo: Radio-Canada
Dans un
splendide décor mortifère, la musique, assez dramatique merci, régnait en ces
lieux funestes, elle n’en finissait plus de rendre les lieux non moins lugubres. Les
savants éclairages de Jean-François Labbé, virtuose incontestable de la lumière
des scènes de Québec, complétaient cette scénographie des plus effroyables. Tel
un peintre qui sait comment faire ressortir toutes les nuances d’un tableau, il
a révélé les sentiments plus ou moins glauques qui habitent LA BÊTE NOIRE. Il a su rendre au texte de
Jean-Denis Beaudoin toute la ferveur de ses petites et grandes noirceurs.
Pour nous mettre
dans l’ambiance « ménagère » de cette famille plus ou moins décryptable,
quoi de mieux que de s’être installés avec eux dans le Grand Salon du PÉRISCOPE
? Munis de nos télécommandes fantômes et vraiment prêts à tout voir pour que
notre famille préférée remporte les 5 millions de beaux dollars. Pour se faire,
fallait qu’elle travaille dur, la famille. Qu’elle n’ait pas peur de délier sa langue
ou de faire claquer ses mandibules afin d’y dévorer vivants une partie de son
inconscient.
Une mère aux
longs cheveux mauves, qui en mène assez large dans cette fragile valse de jeunes
vampires. Elle a un fils qui file un bien mauvais coton, 100 % hanté par l’esprit
de la Cabane. Ils sont entourés d’une gentille fille à la robe rutilante, amie
du fils, et de trois autres « joueurs » à l’allure plus ou moins
louche. Parmi ces trois, deux amis du fils et le laitier du quartier qui
s’avérera l’amant qui délivre le Mal et le Lait, celui qui coule dans les
veines noires de sa Destinée. On a peur, on rit jaune, le son de la télé est au
boutte. On regarde ça comme si c’était une vraie télé-réalité et on se dit qu’on
n’est peut-être pas mieux que ceux-là qui regardent ce genre d’émissions le dimanche
soir, des genres de reprogrammés qui se font dégénérer par des petits chaperons
rouges et des gars à effet de serres…
Pour Jean-Denis qui s'inspire
de l'oeuvre de David Lynch
Bravo à TOUTE la
distribution spontanée : Lise Castonguay et Hugues Frenette, formidables
comme à leur habitude, avec jamais un fil du rasoir qui dépasse de leurs
prestations; Jean-Denis Beaudoin, intense et inquiétant comme à chaque fois, Ariane
Bellavance-Fafard, étincelante et éloquente dans sa superbe robe rouge, et
Dayne Simard, aussi convaincant que dans FROID et LA FILLE QUI S’PROMENAIT AVEC
UNE HACHE. Le dernier et non le moindre, Mathieu Richard, que nous ne
connaissions pas A. et moi mais que nous avons beaucoup apprécié. C’est lui qui
amorçait la pièce, tout seul en avant, collé sur la première rangée de
spectateurs qui eux n’ont pas manqué de réagir à quelques-uns des «
éclaboussants » effets spéciaux ! ;-)
On trouve aussi
le mot klondyke que l’on prononce « clennedaque » dans la région montréalaise.
Pour cette dernière appellation, Michel Lambert, fondateur du site Cuisine
patrimoniale du Québec et auteur de la collection Histoire de la cuisine
familiale du Québec, affirme que ce mot vient de la francisation Klondike,
cette région du Yukon qui connut entre 1896 et 1899 une ruée vers l'or. La
couleur de la tire Sainte-Catherine rappelant celle des pépites d'or trouvées à
l'époque. Selon le réseau de diffusion des Archives du Québec, « Au 19e siècle,
cette journée de festivités faisait place aux pièces de théâtre montées par les
élèves qui jouaient souvent le martyre de sainte Catherine. Ensuite prenaient
place les jeux organisés, les chansons et les mascarades. [...] des témoignages
laissent croire qu'ils y voyaient une belle source de motivation pour maintenir
la discipline jusqu'à cette journée tant attendue où l'école appartient aux
écoliers ».
gone are the days of the world we used to know
how many times did we try to save tomorrow
but the tides are a changin' love
spaces that held us once drift away
and all that we have lost
sinks into the past and decays
so i run, but every road is broken
circling around an empty world
i'm stuck inside of my emotions
say goodbye to the world we know
tides pull me out into the open waves
and i won't surrender, love
into the deeper waters and away
don't be afraid, it's never too late
sinking like lonely souls, to the bottom of the ocean
drifting home
you said for all we know, it's already set in motion
as the tides pull me from the shore
deeper into the unknown, i let go
and all…
DÉVORÉ(S)
Compagnie La
Bête noire
Texte et idée
originale Jean-Denis Beaudoin
Mise en scène Jocelyn Pelletier
Assistance à la
mise en scène Shanya Lachance Pruneau
Distribution Jean-Denis Beaudoin, Ariane Bellavance-Fafard, Lise Castonguay, Hugues
Frenette, Mathieu Richard, Dayne Simard
Décor et lumière Jean-François Labbé
Conception vidéo Keven Dubois
Conception
musicale et sonore Christophe Dubé
Concepteur aux
effets spéciaux Guillaume Perreault
Costumes et
accessoires Virginie Leclerc
Direction
artistique Jean-Denis Beaudoin
Direction
technique Shanya Lachance Pruneau
Photos du spectacle Maxime Paré-Fortin
MÉDIAS
Mobilier de cabane
Rue Saint-Joseph Est
Photos: L.Langlois
3 octobre 2019
How could I
ever think
it's funny how?
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