« Il faut que les poètes d’aujourd’hui méprisent le sentimentalisme. L’art nouveau doit exprimer l’essence et l’esprit de l’ère nouvelle dans laquelle nous sommes : les machines, la dynamo, les voitures rapides, les aéroplanes, les transatlantiques, le télégraphe, la photographie, la radio, les patinoires, le ragtime et le foxtrot, ça c’est notre époque. » -
Lolita
LE MIEL EST PLUS DOUX QUE LE SANG
Salvador Dali
1927
DALI LORCA BUNUEL dans le Madrid des années folles. Comme un parfum de jeunesse
éternelle. Comme un coup de poing sur la gueule ou un coup de pied dans le cul. Comme un air de déjà entendu.
LE MIEL EST PLUS DOUX QUE LE SANG pour se "déparfaire" de toutes ces toiles que l'Art a
engendré. DALI LORCA BUNUEL, trois jeunes révolutionnaires dans le grand lit de la
Poésie.
LE MIEL EST PLUS DOUX QUE LE SANG, une pièce écrite par Simone
Chartrand et Philippe Soldevila, mise en scène par ce dernier, manquait à ma
collection des grandes soirées inoubliables. DALI LORCA BUNUEL, sans oublier LOLITA,
PAQUITA et VICTOR, projetés dans la lumière dorée de leurs fantômes, sont venus déposer quelques gerbes d'espoir dans nos petites têtes émerveillées par une partie de leur symbolique liberté. C'est au théâtre PÉRISCOPE qu'ils ont décidé de venir s'installer pour quelques semaines de vacances...C'était le 18 septembre 2019...
Photo: L.Langlois
18 septembre 2019
Merci d'ailleurs à la dynamique et si accueillante équipe de Marie-Hélène Gendreau d'avoir
remis à l'affiche cette œuvre indémodable du Théâtre Sortie de Secours, théâtre qui
fête d'ailleurs cette année ses 30 ans d'existence. Merci à Philippe Soldevila d’avoir mis
au monde cette fabuleuse histoire qui se déroule à Madrid mais qui n’en aura jamais vraiment fini avec sa
survivance, celle d’une Catalogne encore aux prises avec ses divisions
politiques, un peu comme nous en connaissons ici au Québec.L'Espagne, avec sa Catalogne, cette
contrée millénaire que nous irons bientôt visiter A. et moi. Pour ma part,
j’aurai enfin la chance de marcher dans les pas de mes spectres préférés : Dali et
Miro sans oublier un certain Pablo…qui ne mesurait que...5'3``;-)...
(released le 19 janvier 2019 !!!)
Well he was only 5'3"
But girls could not resist his stare
Pablo Picasso never got called an asshole
Not in New York
Oh well be not schmuck, be not abnoxious
Be not bellbottom bummer or asshole
Remember the story of Pablo Picasso
He could walk down your street
And girls could not resist his stare
Pablo Picasso was never called an asshole
Alright this is it
John Cale
John Cale
Maison de Lorca
Grenade
Maison de Dali
Cadaquès
Maison de Buñuel
Mexique
TAKE THIS WALTZ
Pequeño vals vienés
Federico Garcia Lorca
« Il y a longtemps, — je devais avoir quinze ans — en farfouillant dans une librairie de ma ville natale de Montréal je suis tombé sur ce vieux livre d’occasion d’un poète espagnol », racontait-il en 1989 lors d’un concert à Austin, Texas. « Je l’ai ouvert et j’ai lu ces vers : « Par l’arc d’Elvire / Je vais te voir passer / Pour effleurer tes cuisses / et pleurer ». Rafraîchissante émotion… J’ai commencé ma propre quête de ces arcs, de ces cuisses et de ces larmes… Un autre vers : « Le matin m’a lancé des poignées de fourmis au visage. » C’était une idée effrayante ; mais c’était un univers que je comprenais profondément et j’ai commencé à le désirer, à l’explorer, à l’habiter. Et maintenant, bien des années plus tard, c’est un privilège de pouvoir offrir mon minuscule hommage à ce grand poète espagnol dont on a commémoré la mort il y a deux ans. Il a été assassiné par la Garde civile espagnole en 1936. Mon véritable hommage à ce poète fut de baptiser ma fille Lorca ; car il s’agit de Federico Garcia Lorca. »
Leonard Cohen
Dibujo (dessin)
Federico Garcia Lorca
TRADUCTION FRANÇAISE
« A Vienne aujourd’hui se trouvent dix beautés
Un arbre où les colombes affrontent leur trépas
Une longue antichambre avec neuf cent croisées
Une épaule sur laquelle la mort s’apitoie ;
Un lambeau d’aube pend dans un musée glacé
Prends cette valse aux dents qui ne desserrent pas
Un arbre où les colombes affrontent leur trépas
Une longue antichambre avec neuf cent croisées
Une épaule sur laquelle la mort s’apitoie ;
Un lambeau d’aube pend dans un musée glacé
Prends cette valse aux dents qui ne desserrent pas
Je te veux, je te veux, avec moi ne fais qu’une
Sur cette banquette où gît un livre d’au-delà
Dans des draps humides de la sueur de la lune
Dans une grotte, à la canopée des lilas
Dans un cri plein de traces de pas sur les dunes
Prends cette valse, sa taille cambrée sous tes doigts
Sur cette banquette où gît un livre d’au-delà
Dans des draps humides de la sueur de la lune
Dans une grotte, à la canopée des lilas
Dans un cri plein de traces de pas sur les dunes
Prends cette valse, sa taille cambrée sous tes doigts
Dans une mansarde les enfants jouent et rient
Je m’y m’allongerai bientôt auprès de toi
Dans la brume légère d’une fin d’après-midi
En rêvant à des lustres de cristal hongrois
Je verrai ton chagrin, tes bouquets, tes brebis
Prends cette valse et ses « Je ne t’oublierai pas »
Je m’y m’allongerai bientôt auprès de toi
Dans la brume légère d’une fin d’après-midi
En rêvant à des lustres de cristal hongrois
Je verrai ton chagrin, tes bouquets, tes brebis
Prends cette valse et ses « Je ne t’oublierai pas »
A Vienne il y a une salle d’opéra
Mille regards passent tes lèvres en revue
Les jeunes gens au bar tout d’un coup se sont tus
En entendant des notes bleues sonner leur glas.
Sur ton portrait une guirlande de larmes nues
Prends cette valse, elle va mourir entre tes bras
Mille regards passent tes lèvres en revue
Les jeunes gens au bar tout d’un coup se sont tus
En entendant des notes bleues sonner leur glas.
Sur ton portrait une guirlande de larmes nues
Prends cette valse, elle va mourir entre tes bras
Pour danser je mettrai un masque de rivière
Ma bouche tout contre la rosée de tes cuisses
Une jacinthe sauvage à ma boutonnière
J’enfouirai mon âme dans la sphaigne et les lys
Prends cette valse au goût de cognac et de terre
La traîne de sa robe flotte sur l’abysse
Ma bouche tout contre la rosée de tes cuisses
Une jacinthe sauvage à ma boutonnière
J’enfouirai mon âme dans la sphaigne et les lys
Prends cette valse au goût de cognac et de terre
La traîne de sa robe flotte sur l’abysse
Jusques aux lagunes pendues à ton poignet
Dans les flots de ta danse tu m’emporteras
A la crue de ta beauté je sacrifierai
Et mon pauvre petit violon, et ma croix
Prends cette valse, ô mon amour, à tout jamais
Nous n’avons plus rien d’autre à attendre que ça. »
Dans les flots de ta danse tu m’emporteras
A la crue de ta beauté je sacrifierai
Et mon pauvre petit violon, et ma croix
Prends cette valse, ô mon amour, à tout jamais
Nous n’avons plus rien d’autre à attendre que ça. »
Sébastien Banse
LE DUENDE
(gobelin)
Federico Garcia Lorca
Né le 5 juin 1898
Exécuté sommairement le
García Lorca nous invite à pénétrer cet état du duende comme on pénétrerait l'âme espagnole. En parlant du duende, García Lorca veut en fait nous « donner une leçon simple sur l’esprit caché de la douloureuse Espagne. » Ou pour mieux dire « l’esprit caché » de l’Andalousie et, par extension, de l’Espagne. Cette « Espagne [qui] est le seul pays où la mort est le spectacle national, où la mort souffle dans de puissants clairons pour l’éclosion des printemps, et [dont] l’art reste toujours régi par ce duende à l’esprit perçant qui lui a donné sa différence et sa qualité d’invention ».
« Tous les arts, et tous les pays de même, peuvent mobiliser le duende, l’ange et la muse, et comme l’Allemagne a une muse, l’Italie a en permanence un ange, l’Espagne de tout temps est animée par le duende. Pays de musique et de danse millénaires au travers desquelles le duende presse des citrons dès l’aube et comme pays de mort. Comme pays ouvert à la mort. »
Je voudrais également féliciter les 6 comédiens/danseurs/musiciens qui ont tenu à bout de bras cette pièce qui demandait beaucoup physiquement. Gabriel Cloutier Tremblay en Federico Garcia Lorca, tout à fait sublime, intense et si élégant dans son bel habit. Les costumes, en passant, étaient tous superbes.Vincent Legault en Salvador Dali, vraiment pas reposant celui-là et tellement drôle, ce timbre de voix profond mixé à une diction parfaitement maîtrisée lui donnera très certainement d'autres rôles aussi exigeants que celui-là. Contente de le voir ainsi progresser depuis sa sortie du Conservatoire. Élie Saint-Cyr en Luis Buñuel, admirable et délirant, désarmant à souhait, géant ! Savina Figueras la belle Lolita, qui révolutionne et actualise la crise pour laquelle les artistes de l'époque sonnaient déjà l'alarme. Karine Parisé en Paquita, avec son flamenco enflammant qui lui donnait des ailes et en même temps, pour nous, tout le plaisir de la voir ainsi danser. Pour compléter cette multi talentueuse distribution, un pianiste, Antoine Breton, qui jouait le bougon Victor, virtuose accompagnateur avec sa touche humoristique qui a beaucoup plu au public attentif du Périscope. Je l'ai revu récemment dans une soirée de congrès au Méga Parc des Galeries de la Capitale avec l'excellent band LILY TEA & TEA FOR 20'S. Tiens, tiens, encore cette BELLE ÉPOQUE !
FLAMENCO
Karine Parisé
l'Andalouse !
CRITIQUES
DALI et LORCA
FRUITS AMERS
7 JANVIER 2012
L.Langlois aka elquidam
1973
Visages cachés sous la gêne acide.
Le temps des grands adverbes
dissimulés sur les pages jaunies
d'un roman-pinceau.
Tableau d'une
Apocalypse.
L.Langlois
lundi 23 novembre 2009
Extrait
Durant les vingt-trois jours que dura la traversée de Casablanca à Buenos Aires, le comte de
Grandsailles oublia presque complètement non seulement les épisodes des
intrigues et des conspirations dramatiques qu'il venait de vivre, mais jusqu'au
fait que la guerre existât. Incapable de distinguer clairement ce qui
l'attendait derrière le total brouillard de ses futures activités politiques,
et avec cet absolutisme capricieux qui caractérisait la moindre de ses
absorptions et de ses abstentions, le comte décida de chasser de sa mémoire
tout ce qui pourrait lui causer le plus petit déplaisir, tout en laissant
sournoisement une petite brèche ouverte aux représentations du plaisir.
(p.283)
Salvador Dali
« La forza del
destino »
in Visages
Cachés
Editions Stock, 1973
Dali et Gala
1945
1945
(The LIFE collection pictures
Getty images)
Dali parrrrrrrrrrlant de son livrrrrrre:
LES HÉRITIERS DE BUNUEL
Aritz Moreno et Alejandro Amenabar
CRITIQUES
http://revuejeu.org/2019/09/20/le-miel-est-plus-doux-que-le-sang-quand-eclosent-les-genies/?fbclid=IwAR2LKNev6ikrRvWmwQI0my5bI1OZOmtNluTb75dCRqQgWQ4KHEP_TXp0lw4
Philippe Duende Soldevila
Photo: Julie Artacho
Photo: Julie Artacho
LE MIEL EST PLUS DOUX QUE LE SANG
Compagnie Théâtre Sortie de Secours
Texte Simone Chartrand et Philippe Soldevila
Mise en scène Philippe Soldevila
Assistance à la mise en scène Edwige Morin
Distribution Gabriel Cloutier Tremblay, Savina Figueras, Vincent Legault, Karine
Parisé, Élie St-Cyr
Musicien sur scène Antoine Breton
Décor Christian Fontaine d'après un décor original
d'Anne Fortin
Lumière Christian Fontaine
Musique Antoine Breton d’après la musique originale de Marc Vallée et Pierre Potvin
Costumes Marie-Chantale Vaillancourt assistée par Pascale Bassani
Direction artistique Philippe Soldevila
Photos du spectacle Nicola-Frank Vachon
Photos du spectacle Nicola-Frank Vachon
En attendant de voir ça en "live",
on peut toujours le vivre en rêve !
Finalement, A. n'est pas venu visiter l'Espagne avec moi. C'est dommage qu'il ait raté ce fabuleux voyage dans le pays de nos trois héros.
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