Tout est beau,
parfait, sombre,
Tout est
Maupassant, tout est Poe,
Patrick Brisebois
Chant pour enfants
morts
Cher Kurt,
Je ne savais pas que le
feu qui te brûlait tant de l’intérieur puisse également un jour te faire
flamber aussi fort de l’extérieur. Je ne savais pas que tu souffrais autant le
martyr, mon enfant. Mais qu’est-ce qu’on a fait de si mauvais pour que tu te
fasses pousser des ailes aussi jeune ?
Un merle venu se frapper contre ma fenêtre de cuisine cet été
Marius von Mayenburg, ton créateur, nous a fait boire ta bave, tes larmes et ton feu. Il n’y avait rien de plus beau que de te voir ainsi, tel que tu es, pieds nus, mains ouvertes, sans artifice, avec toute la mélancolie des sans issue. Ta grande sœur qui brûlait autant que toi mais d’une autre manière, nous en aura fait voir de toutes les couleurs elle aussi. La grâce immobile de son visage de chair sous le regard fondant du désir amoureux de son premier amant, une éclaircie dans les ténèbres de son monde. Un père, une mère, comme des meubles. Une table, des chaises, du gazon, une maison. Avec une chambre, un lit et un livre, pour y remplir les recoins de ton âme embouteillée de brouillard. S’il y avait eu un petit animal pour te consoler, peut-être y aurait-il eu une autre fin pour toi…Qui sait ? Qui saura ?
Ta course autour de l’autre monde ne fait que commencer. J’espère que tu te reposes bien entre tous les seins de la voie lactée…« L’amour tue autant que la
guerre », chante François Harvey de Frank et le Cosmos. Le Cosmos, je trouve que c'est ben d'adon avec le fait que tu t'y ballades probablement de ces temps-ci...
Pour une fois, je ne " critiquerai " pas la pièce, n'y mettrai que des extraits musicaux, dessins, photos qui me connectent ou me rappellent certains événements qui ont attrait avec ce que je viens de voir au PÉRISCOPE mercredi soir dernier. Et des mots, bien sûr, parce que si ce ne sont pas les nôtres y'en faut toujours bien d'autres. Il y a tout de même ceux que j’ai écrits un jour pour l’une de tes semblables qui avait
posé le même geste que toi. C'était une jeune fille du nom de Sue Sansregret. Elle était née de l'imaginaire d'un jeune auteur avec qui j'ai eu quelques correspondances il y a de cela quelques années...
Sue s’était enfuie dans
le désert de sable du Nevada pour essayer d’oublier. Elle s’y était rendue
pour y préparer un suicide qui l’aurait immolée « à la Hop-Frog »; mais comme
tout bon mauvais suicidaire qui se respecte, elle ne l’avait pas fait…Elle s’était
aperçu que ce n’était pas si mal que ça, souffrir d’une moyenne peine d’amour;
spectacle désolant pour public de désolés, mais qui peut être parfois
enrichissant pour des producteurs avertis, moyennant les prix d’entrée…
Claude E. Larousse
1 er mars 2005
P.S.: Tu n'auras plus jamais à raser les murs de ta chambre et encore moins ceux de ton beau visage...
Un briquet, une arme à double tranchant, pour t'éclairer ou te tuer, enfant saturé. Un soin du visage dont tu n'auras pas vraiment besoin. Des mots de choix de Blaise Cendrars qui auraient peut-être pu te convaincre de ne pas faire le grand saut. De l'Énergie venue de mes crayons de couleurs Prismacolor. Des mots de moi à un ami sur ce Feu qui nous unit depuis notre rencontre dans le noir de la toile. Une photo du jeune Mohamed Bouazizi, sur son lit de mort, immolé en Tunisie parce qu'il « préfère mourir plutôt que de vivre dans la misère », un acte qui a déclenché des manifestions forçant le départ de son président. Une affiche de L'ACTE DU CŒUR dans lequel la sublime Geneviève Bujold finit par y commettre le même geste que tu t'es infligé. Un film qui me hante encore. Deux chansons de Barbara pour qui novembre fût une lancinante et superbe inspiration de son mal de vivre. Des mots d'André Gide. Un poème de Claude E. Larousse, mon nom de plume à une certaine époque. Une illustration que j'ai créée pour le Seuil des Froidures. Une autre chanson de Frank et le Cosmos. Une image du grand feu de Lac Mégantic en juillet dernier, là où plusieurs jeunes gens en pleine fête y ont laissé leurs peaux et même leurs os. Et ces lignes du poète Jean-Marc La Frenière, extraites de son superbe recueil UN FEU ME HANTE:
P.S.: Tu n'auras plus jamais à raser les murs de ta chambre et encore moins ceux de ton beau visage...
VISAGE DE FEU
(Discussion avec le public)
Un briquet, une arme à double tranchant, pour t'éclairer ou te tuer, enfant saturé. Un soin du visage dont tu n'auras pas vraiment besoin. Des mots de choix de Blaise Cendrars qui auraient peut-être pu te convaincre de ne pas faire le grand saut. De l'Énergie venue de mes crayons de couleurs Prismacolor. Des mots de moi à un ami sur ce Feu qui nous unit depuis notre rencontre dans le noir de la toile. Une photo du jeune Mohamed Bouazizi, sur son lit de mort, immolé en Tunisie parce qu'il « préfère mourir plutôt que de vivre dans la misère », un acte qui a déclenché des manifestions forçant le départ de son président. Une affiche de L'ACTE DU CŒUR dans lequel la sublime Geneviève Bujold finit par y commettre le même geste que tu t'es infligé. Un film qui me hante encore. Deux chansons de Barbara pour qui novembre fût une lancinante et superbe inspiration de son mal de vivre. Des mots d'André Gide. Un poème de Claude E. Larousse, mon nom de plume à une certaine époque. Une illustration que j'ai créée pour le Seuil des Froidures. Une autre chanson de Frank et le Cosmos. Une image du grand feu de Lac Mégantic en juillet dernier, là où plusieurs jeunes gens en pleine fête y ont laissé leurs peaux et même leurs os. Et ces lignes du poète Jean-Marc La Frenière, extraites de son superbe recueil UN FEU ME HANTE:
Une seconde d'accalmie
Avec ce qui me manque,
je touche à presque tout...
Le manque au fond des choses
ne demande que nous.
L’ENFANT SATURÉ
FRANK ET LE COSMOS
SOS DU VISAGE (HOMMES)
Comment éviter le feu du rasoir et les poils
incarnés ?
« Je voulais indiquer aux
jeunes gens d'aujourd’hui qu’on les trompe, que la vie n’est pas un dilemme et
qu’entre les deux idéologies contraires entre lesquels on les somme d’opter, il
y a la vie, la vie, avec ses contradictions bouleversantes et miraculeuses, la vie
et ses possibilités illimitées, ses absurdités beaucoup plus réjouissantes que
les idioties et les platitudes de la « politique », et que c’est pour la vie
qu’ils doivent opter, malgré l’attirance du suicide, individuel ou collectif,
et de sa foudroyante logique scientifique. Il n’y a pas d’autres choix
possibles.
Vivre ! »
Blaise Cendrars
Vivre ! »
Blaise Cendrars
Illustration: L.Langlois
Le Feu, rage de petite étincelle, observe l'eau des
souterrains; il est agité, il voudrait remonter à la surface, se rouler dans
l'herbe, partir en fumée, disparaître. Mais il couve sous la terre, il attend
la foudre des armes aux côtés de ses racines brûlées.
Louise Langlois à Aimon Gragra
L'ACTE DU COEUR
de Paul Almond, 1970
MOHAMED BOUAZIZI
Le 28 décembre 2010,
le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali se rend au chevet de Mohamed Bouazizi,
un jeune diplômé au chômage qui s'est immolé par le feu à Sidi Bouzid en Tunisie.
AP/SIPA
L'ACTE DU COEUR
de Paul Almond, 1970
La belle Geneviève Bujold qui s'en va vers sa nuit...
...tout comme tu l'as fait mercredi soir dernier.
LES ENFANTS DE NOVEMBRE
CHANSON POUR UNE ABSENTE
« Familles, je vous hais !
Foyers clos, portes fermées,
possessions jalouses du bonheur. »
possessions jalouses du bonheur. »
André Gide
Les nourritures terrestres
Le
Chant s’arrêta enfin…
Ils
perçurent des Voix, des Murmures, des Cris…
Des
Êtres RÉELS interagissaient l’espace d’un instant…
Quiétude,
frayeur, désintoxication…
Ils
invoquèrent les êtres des mondes invisibles…
L’esprit
du feu, la force de l’eau, le sang du cerf…
L’essence
du monde sans rien laisser dans l’ombre…
L’expansion
du cercle pour partager leur vision…
Ce
n’était pas de la magie, ce n’était qu’un geste d’humilité…
Et
c’est alors qu’ils s’abandonnèrent…pour enfin recevoir
Claude E.
Larousse
1 er mars 2005
DEPU L’ALLEMAGNE
« VOULAIS-JE AVOIR LA MORT FACILE ?
JE FERME LA PORTE ET
LE CAHIER
DE MA DOULEUR
ORGANISÉE…»
François Harvey
FRANK ET LE COSMOS
(Pour entendre le reste du secret le mieux gardé))
Photo: David Charron
Via facebook 13-11-2013
RépondreSupprimerMerci à vous pour ce message.
Théâtre Périscope