« Sont là | Les tartistes | Y prennent leu voix mieilleuse de bandit | Leu voix qu'y vont chercher | Dans le souvenir | D'une sensation de résonance d'organes génitaux | Pis y nous disent | « Venez au thi-ââttt | venez » | Non | Je n'irai pas | Je n'irai pas m'assire à côté d'une bonne femme | Qui sent le département des parfums chez Sears | Et qui rote son poisson cru | En jouant avec sa carte de la FADOC | Je n'irai pas | Écouter des tawouins | Qui ont tous coulé leur science-physique de secondaire quatre | Qui ont passé toute leur cégep à se droguer | En écoutant des crisses de chanteurs français | Qu'on ne voit que sur une obscure scène du Festival d'été | À gros frais | À nos frais ! »
Fabien Cloutier
N’allez pas au thi-ââttt !
[2009]
PARCE QUE...
CRÉDIT: thi-ââttT périscope
Aucun
caviardage dans ce texte haché cru du multidisciplinaire Fabien Cloutier. Juste du frais, juste du vrai. Du croustillant, du dur, du mou. Un va
et vient d'incidents dominants/dominés, fatigués/fatigants. Des parents, des enfants, et ceux qui se les partagent au fil d'un quotidien pesant.
Qu’ils soient bons ou méchants,
ironiques ou truculents, tendres ou durs, les trois personnages nous rentrent dedans à pleins
poumons, nous collent au cerveau cette grosse chique de gomme balloune
rose. Des gens ordinaires, des petits, des gros, des ni plus ni moins, qui
vous passent sur le corps avec leurs bulldozers de préjugés, qui éclaboussent la
sainte rigidité de leur maudite spontanéité.
Des gens à
qui l'on ressemble de par nos petites, moyennes ou grandes intolérances envers ceux et celles qui ne prient pas comme nous, ne s’habillent pas comme nous, ne rient pas comme
nous, ne boivent pas comme vous, ne vivent pas comme eux. L'éclatement des bougons sentiments à fleur de peau, le ras-le-bol des niaiseries municipales, provinciales, fédérales,
maritales, congénitales, l’écœurement des files d'attentes à n'en plus finir à l'hôpital, les jours de hurlement...Un enfant qui attend dans le char que ses parents finissent de boire leur Tim avec leurs beignes, une femme qui babille de son babillard, une fille qui finit peut-être par comprendre qu'il y a pas toujours de quoi en faire tout un fromage....Des gens qui s'en font trop souvent pour rien parce qu'on dit que l'opéra n'est pas fini tant que la grosse dame n'a pas chanté...
maritales, congénitales, l’écœurement des files d'attentes à n'en plus finir à l'hôpital, les jours de hurlement...Un enfant qui attend dans le char que ses parents finissent de boire leur Tim avec leurs beignes, une femme qui babille de son babillard, une fille qui finit peut-être par comprendre qu'il y a pas toujours de quoi en faire tout un fromage....Des gens qui s'en font trop souvent pour rien parce qu'on dit que l'opéra n'est pas fini tant que la grosse dame n'a pas chanté...
Photo: Yannick McDonald
C’est pratiquement devenu une panacée que de s’asseoir dans un amphithéâtre, peu
importe sa taille. On attend dans le noir un shoot d’héroïne, une sniffe de
coke, un strip de pole dance, un coup de scalpel dans un rein à vendre sur le
marché noir, un coup d’épée dans l’eau des larmes de la puberté abusée ou
encore un coup de gun en plein cœur de l’actualité. On ne sait jamais avant quand on va rire,
pleurer, bouillir, refroidir, huer, ovationner. On s’en remet aux gens de la
plume latraverse, lourde pour
certains, légère pour d’autres, qui chatouille le corps et/ou torture l’esprit.
Avec son
accent beauceron, Fabien Cloutier fait flèche de tout bois dans les tuques
comme dans les crottes de fromage. Il nous présente des monuments d'écriture, explosive comme un colis piégé,
tordante comme une chronique de PLUS ON EST D’FOUS PLUS ON LIT, renversante
comme un croc-en-jambe, physique comme dans une épreuve de souque à la corde du
Carnaval de Québec par une journée de -27...
Photo: M.N. Bazin
1961
« Je n’oublie jamais que la mise en scène est un métier inventé et que je ne dois pas me mettre dans le chemin entre l’auteur et le spectateur, sinon pour faciliter leur rencontre. »
Sylvain Bélanger
La mise en scène énergique de Sylvain Bélanger, également codirecteur général et directeur artistique au Théâtre d’Aujourd’hui, réussit donc à 100% à « faciliter la rencontre entre l’Auteur et le Spectateur ». Louise Bombardier, Guillaume Cyr et Catherine Larochelle, jongleurs habiles qui jouent avec le feu des mots cloutier, ont véritablement mis du soleil sur la scène tant leur jeu de chasseurs croisés a tiré à bout portant dans nos têtes de gelés à -27…des crottes à l’âme…
Souriez,
la
vie est toujours plus belle
que vous ne le croyez.
;-)
BILLY LES JOURS DE HURLEMENT
Auteur: Fabien Cloutier
Mise en scène: Sylvain Bélanger
Assistance à la mise en scène: Catherine La Frenière
Conception
Évelyne Paquette
Erwann Bernard
Marc Sénécal
Larsen Lupin
Erwann Bernard
Marc Sénécal
Larsen Lupin
Production: Théâtre du Grand jour
Fabien Cloutier
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