Photo: Stéphane Bourgeois
TectoniK, Uberko, Labbé, Pelletier, des noms qui peut-être ne vous semblent pas aussi connus que ceux de Lepage, Mouawad et compagnie mais qui j’en suis certaine, avec ce spectacle renversant, le deviendront. Renversant dans le bon sens. Tout était en place pour une réussite à tout point de vue: la mise en scène, les lumières, la musique, le décor, les comédiens, imbriqués solidement les uns dans les autres, interchangeables, superbes ! Tout ça dans un PÉRISCOPE toute ouïe et toute oreilles...
WELCOME HOME
TOM à JOY:
« Dans quelle ville jouait-on mardi soir dernier ? Dans quel resto avions-nous goûté à cette succulente joue de veau braisée? Dans quel théâtre nous étions-nous assis? À côté de qui ? Quelle sorte de journée avions-nous passée ? Avions-nous rit au moins une fois ? Avait-il fait soleil ? Froid ? Nuageux ? Venteux ? Est-ce que le téléphone avait sonné ? Le facteur était-il passé ? Avions-nous reçu au moins un courriel ? Y’avait-il eu une autre tuerie à cause de la jalousie ? L'Auteur était-il enfin arrivé à Québec ? Le pilote avait-il détourné son avion dans la salle ? Je crois que oui...mais peut-être que non...
TOM et JOY atterrirent donc dans l'espace de Marie-Renée Bourget Harvey. Multipliés par quatre, ils commirent de ce festin de gestes et de paroles des actes in-habituels, c'est ce qui fit qu'ils nous captivèrent du début à la fin. Les TOM de Jean-Michel Déry, Gabriel Fournier, Eliot
Laprise et Jean-René Moisan, accompagnés des JOY de Laurie-Ève Gagnon, Joanie Lehoux,
Noémie O’Farrell et Alexandrine Warren, tous les huit, ensemble, lovés entre eux et contre
nous, comme une entité, comme une espèce en voie d'apparition, s'élevèrent du plus haut des cieux au plus creux de la terre...
Bunker de roses
Illustrations: L.L.
Les doigts sur leur clavier, leurs cœurs au ras des pâquerettes, leurs mains dans leurs slips, les yeux dans les yeux, de la teinture dans leurs cheveux, sans vraiment se demander pourquoi, ils programmèrent une danse de jeunes loups. Leurs corps enfermés dans des tours sans nom, des heures et des heures en plein vol, sans se toucher, sans se voir en réel. Leurs cœurs pris entre Paris, Los Angeles et Montréal, leurs âmes mortes à New-York, enterrées à Berlin, ressuscitées à Québec. Leurs jours remplis de vide, à computer leur emploi du temps, à ralentir leur fil de presse, à virtualiser leurs orgasmes, à capitaliser leurs gaucheries, à remplir LA Bourse, à rentabiliser leur quotidien...
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LA DANSE DES JEUNES LOUPS
LA DANSE DES JEUNES LOUPS
Pendant que je les regardais composer le présent, je repensais
au passé, à celui de nos arrières-arrières-arrières-arrière-grands-parents...Pas de téléphone, pas de télé, pas de radio, que des bateaux et du vent, que
des chevaux avec de la vapeur dedans. Le bon vieux temps comme on me le dit
encore aujourd’hui et comme je le dis parfois à mes enfants. Un seul
instant sans Internet et notre vie bascule dans un océan d’anxiété, là où
baigne toute l’Information du bout de nos doigts agiles ou gourds. Heureusement qu'il nous reste encore le théâtre, un des derniers endroits où on nous demande de fermer nos téléphones
et avertisseurs avant le spectacle, pour réfléchir autrement à toute cette fulgurante machine d'ondes infernales dans laquelle nous avons tous pris place un jour ou l'autre...
Mais comme le jour ne cesse de se lever dans ce
monde d'ultra informatisés, on vous demandera peut-être un soir d'ouvrir tous vos appareils au lieu de les fermer. Ce sera ainsi fait comme dans la vraie vie. On pourra alors envoyer un texto en direct à
l'acteur en coulisse pour lui dire à quel point son TOM, ou sa JOY, est imposant (e) de
beauté, qu'il vous rend presque fou/folle. Ou encore on pourra continuer de se tenir au courant pendant la pièce des plus récentes nouvelles de l’Ukraine chaotique,
des derniers scores aux J.O. de Poutine, des spoilers rabat-joie de
la deuxième saison de HOUSE OF CARDS ou même regarder cette vidéo…
UN GRAND SOMMEIL NOIR
Un grand sommeil noir
Tombe sur ma vie;
Dormez, tout espoir,
Dormez, toute envie !
Je ne vois plus rien
Je perds la mémoire
Du mal et du bien…
O la triste histoire !
Je suis un berceau
Qu’une main balance
Au creux d’un caveau :
Silence, silence
Paul Verlaine
(1844-1896)
« Moins une œuvre est comprise, moins vite elle ouvre ses
pétales et moins vite elle se fane. »
Jean Cocteau
Extrait des « Entretiens autour du cinématographe »
Photo par L. même,
prise le soir de la première,
le 11 février 2014
JOY to the World
la réjouissance de la sonnerie du téléphone
le contact avec la petite
boîte du diable,
ses fils qui se touchent dans ta tête,
ses mains nues sur ta bouche…
CHILDREN OF THE UNIVERSE
IL FAUT CRIER
Quelques mots sur Falk Richter, l'auteur:
Une critique
Via facebook le 22 février 2014:
RépondreSupprimerTrès beau papier, inspirations emballantes, merci d'avoir été là ;-) xx
Noémie O'Farrell
Via facebook le 22 février 2014:
RépondreSupprimerMerci Louise! ;-)
Jean-Michel Déry