kakemono
Chaque langue voit le monde d'une manière différente.
Les Aiguilles et l'Opium
L’ORGASME DU SILENCE
Chaque langue voit le monde d'une manière différente.
Federico Fellini
Depuis l'offrande de cette clémente et inoubliable soirée de juin, depuis cet ingénieux décor, où Miles et Moreau se fusionnaient, et dans lequel en un jet s'éclataient les 9 muses du Palais, je découvris le cinéma d'un aigle trapéziste en moins d'une heure et demie. Dans cet espace comblé de par son corps qui avec le Jeu ne firent plus qu'UN, je suis entrée au musée de l'imaginaire d'un jeune magicien où j'y capta par ses ondes stationnaires celles on ne pouvait plus révolutionnaires.
Les Aiguilles et l'Opium
18 Juin 1993
L’ORGASME DU SILENCE
impressions d'après-match
En avant ou derrière ceux qui me le donnaient ce que je ne voyais que pour la toute première fois, cette Poésie essentielle à l’Art, libre & indépendante, cette Poésie visuelle et malléable, & donc souveraine, voix humaine qui recherche sur des notes voilées ce qui y parcourt constamment leur tête étoilée; substance de la reconnaissance de leur errance, venue de près ou de loin, d’on sait où, je pense.
À l’abri d’une foule bondée d’éclectiques, courts applaudissements, futiles prérequis; ambiance mécanique, mirador océanique, jeux savants pour les mains de ces géants. À l’affût d’un complot, quelques scènes érotiques, recréées au cinéma pour y faire vibrer ces débats; fiction d’une censure tournée par Louis Malle, fiction non moins éternelle que cette cage/spirale, ils traversèrent ensemble l’écran transformable et prirent l'ascenseur pour l'échafaud.
Jument luisante de ces lieux fraîchement repeints d’alternatif, extrait d’une scène nécessitée, jouée par Jeanne Moreau, le parfait adage pour l’un de leurs lents exercices de rodage. Promenée dans les ombres abyssales, l’âme morcelée par une murène; l’âme d’un trompettiste, glacée de noir royal, celle de Mister Davis, muse moderne & orphelin parisien, charmé puis baptisé par la Gréco.
Bien réarmés par l'orgasme du silence, nous entrions par la porte de leur 6ème sens; propos ordinaires couronnés de leur musique, gestes névralgiques, la seringue qui les pique quand les faux départs fabriquent sur la cible quelques séances qualifiées de tangibles. Ils se criblèrent alors judicieusement de blanches balles, pour y transférer en nous de cette euphorie théâtrale, pour raisonner l’écho de leur progress devenu accessible.
La fibre diélectrique qui nous fait voir leur libre Savoir y optimalise dans cette passation naturelle du Pouvoir le syndrome individuel quelque peu enclin au Virtuel; syndrome qui rénovera les logiciels de ces connecteurs, sans réel suspense, puisque les tractations se feront attendre dans le silence.
Là-bas, de l’autre côté de leur modeste miroir, la sensation d’assister à un projet tenu muet; que des sensations particulières pour les troubles images, aussi sages que le sont les Robert CAUX & LEPAGE. Je ne les reverrai qu’à l’automne avec Hamlet dans Elseneur et plus tard, sans nul doute, au vert printemps pendant les 7 heures que dureront Les sept branches de la rivière Ota, fusion physique, rencontre hermétique, fresque à Hiroshima.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire