photo: Angelo Barsetti
Chaque homme est un abîme, on a le vertige quand on se penche dessus.
Georg Büchner
1837
On boit de l’eau de vie pour oublier
qu'on mourra dans l’eau de là
La foi dans le ciel
Les pieds pris dans le jell-0
qui tapent secs sur les carreaux
La vipère au poing qui le frappe
La déchirure des regards obliques
ou c'est pour quand ?...
Mais...
les pois lourds
Chaque homme est un abîme, on a le vertige quand on se penche dessus.
Georg Büchner
1837
Depuis trois mois, n'avoir avalé que des petits pois,
de la nourriture pour des assiettes vides,
puis avoir trouvé un petit poil de moustache
sur les lèvres de sa femme...
puis avoir trouvé un petit poil de moustache
sur les lèvres de sa femme...
On boit de l’eau de vie pour oublier
qu'on mourra dans l’eau de là
Et de temps en temps,
quand un metteur en scène le lit,
on le fait renaître par ici
WOYZECK
WOYZECK
La foi dans le ciel
L’amour dans le sang
Le foie dans le fiel
La danse dans les coqs
Les corps dans les corps
L’alcool qui les tangue
L’alcool qui les tangue
La mort sur les langues
Les pieds pris dans le jell-0
qui tapent secs sur les carreaux
La vipère au poing qui le frappe
dans le milieu du visage
L’(im) puissance d’un fragment
l’ (im) prudence des amants
(en attendant les couteaux dans le dos)…
(en attendant les couteaux dans le dos)…
WOYZECK
La déchirure des regards obliques
c'est l’invasion des Petits Parasites
Un fils prodigue avale ses paraboles
hic!
hic!
Le coeur sensible à abstenir;
Le Docteur prend son pouls,
le Capitaine dit LENTEMENT;
C'est pour l’Éternité
le Capitaine dit LENTEMENT;
C'est pour l’Éternité
ou c'est pour quand ?...
Mais...
WOYZECK
Avec la brûlure entre ses yeux
et le certain malaise dans sa civilisation
et le certain malaise dans sa civilisation
et puis SCHLAKKKKK KKK
........dans le dos
pour blanchir le gris de l’amour
pour vernir de sang séché le jour
L’amour et la mort par en arrière
La culbute de ses pas dans le vide
Le sang qui coule dans la rivière
pour vernir de sang séché le jour
L’amour et la mort par en arrière
La culbute de ses pas dans le vide
Le sang qui coule dans la rivière
Le noir de son issue
le rouge le long du couloir
son engorgement dans les craques du plancher
son engorgement dans les craques du plancher
sa voix de disparu
La femme et l’enfant
la femme et l'amant
les mains tendues sur le landau
elle prie au meurtre
les mains tendues sur le landau
elle prie au meurtre
elle crie
WOYZECK !
Le vertige du vide
Le rouge et le noir
Le OUI et le NON
Le vertige du vide
Le rouge et le noir
Le OUI et le NON
La Bête en l’Homme
L'instant d'un mouvement
Et le Chant d'un enfant
vivant
WOYZECK
WOYZECK
qui ÉTAIT DES NÔTRES
19 février 2010
Théâtre de la Bordée
***
Je ne connaissais pas Büchner, maintenant je sais qui est Woyzeck. Merci à tous les comédiens de cette prestigieuse distribution, de même qu'à Madame Brigitte Haentjens, qui sont venus s'asseoir sur la scène après cette pièce on ne peut plus exigente, ce fût fort apprécié par les spectateurs qui venaient d'assister LÀ à toute une performance théâtrale, de quoi meubler l'inspiration des poètes pour quelques années encore. Merci pour " l'ensemble " des comédiens, le Jeu ne pouvait que s'en porter mieux. Merci également à M. Hanna Abd El Nour, pour la nourrissante conversation d'avant-match. Nous savons maintenant que WOYZECK a existé et que nous irons beaucoup au théâtre...avant l'été.
les pois lourds
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