dimanche 14 mars 2010

LIPSYNCH: Dans le fruit de nos entrailles

Photo: Jacques Desmarais





Le petit orphelin fut reçu par elle comme un fils, élevé près de sa fille, et partagea avec celle-ci les caresses de la douairière, et cela d’une manière si égale, qu’il était difficile de distinguer lequel des deux était l’enfant de ses entrailles ou l’enfant de son adoption.

Alexandre Dumas
Othon l’archer
1839






Dans l'ordre ou le désordre des neuf vies: trois, huit et neuf---un, deux et cinq----quatre, six et sept. Marie-Michelle-Thomas-Jeremy-Ada-Sarah-Sebastian-Jackson et Lupe. Dans les plis lisses de leurs voix, leur oeil qui luit. LIPSYNCH...Le regard du maître dans celui de ses disciples. L'étendue de la portée du son sur ses lumières....Les douces embardées dans ses revirements de décors. Les modulations spontanées des cordes vocales sur les images de son histoire. Le viol imparfait d'une vie sans mort. L'enfant qui porte sa mère dans les trouées de la mémoire. L'interprète qui nous le chante de ses entrailles jusqu'aux entractes. LIPSYNCH...Pour la pureté du simple geste du don des mots. Pour l'importance d'un poète révélé derrière la vitre d'une douce schizophrène. Contre l'assistance des toux navrantes aux langues mortes ou savantes. Pour la grandiloquence d'une drôle de flatulence...LIPSYNCH...Le théâtre dans le cinéma. Le JEU du retour des pas sans bruit. Le défilé de nos âmes en sueur sur le fil frais cassant des hommes bombes.


Le samedi 13 mars 2010, un homme améliora le progrès avec sa brillante équipe de collaborateurs, et nous, nous étions là, dans la bouquinerie enneigée de Michelle pour les encourager, lorsque Guillaume Samson récita ces vers éternels de Claude Gauvreau:


Mon olivine
Ma ragamuche
Je te stoptatalère sur la bouillette mirkifolchette
J'aracramuze ton épaulette
Je crudimalmie ta ripanape
Je te cruscuze
Je te golpède
Ouvre tout grand ton armomacabre
et laisse le jour entrer dans tes migmags
Ô Lunètophyne
je me penche et te cramuille
Ortie déplépojdèthe
j'agrimanche ta rusplète
Et dans le désert des marquemacons tes seins obèrent le silence

C14UD3 G4UVR34U

Extrait des Boucliers Mégalomanes


AVE ROBERT


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