mercredi 1 février 2012

THÉRÈSE ET PIERRETTE À L'ÉCOLE DES SAINTS-ANGES: Le prix orange


LA CONFIRMATION
Église du Bon Pasteur,
Laval-des-Rapides
 1965



LA FÊTE-DIEU avec Sœur Monique Vachon
Réalisation Alain Jetté


Ah! ces sacrées bonnes femmes…

Jeudi soir dernier, enfermée au GTQ, en compagnie de Thérèse et Pierrette et du reste de la bunch. À ma droite, un abonné fidèle depuis 41 ans. A. et C. assistaient exceptionnellement à cette pièce tirée du roman de Michel Tremblay. La rayonnante mise en scène de Gill Champagne, directeur artistique du Trident, nous aura fait passé une autre de ces agréables et enrichissantes soirées.


Crier aimer chicaner
Envier haïr enjouer
(Manger une orange
en temps de guerre)
Chanter rire rager
et surtout...
tremblay
***

UNE DISTRIBUTION DIVINE

Encore une fois, Linda Laplante, en Charlotte Côté mère de Simone, m’aura comblée de bonheur; sa «  tirade »  à l’emporte-pièce contre Mère Benoîte des anges, Denise Verville, a fait applaudir la salle presque à tout rompre, ce qui est tout de même assez rare au théâtre. La verve avec laquelle elle a semoncé la bonne sœur nous a complètement soufflés. Un autre de ces moments uniques. Elle interprétait également le rôle de Sœur Supérieure. D'ailleurs, la plupart des comédiens jouaient double rôle. Comme le talentueux Jean-Pierre Cloutier, dans ceux du beau Gérald Bleau et Monsieur le Curé, des hommes tourmentés par les deux côtés de la médaille.
Le clan des autres religieuses se composait de la lumineuse et intense Marie-Josée Bastien, sa Sœur Sainte-Catherine a fait se serrer quelques quelques coeurs en défroque; Andrée Samson, Sœur Pied Botte, véritable peste, espiègle et touchante; Anne-Marie Côté, drôle en Rita mère de Pierrette, et affligée en Sœur Ste-Thérèse; Éva Daigle, dramatique en Albertine, et biencommode en calcul Sœur Ste-Philomène.

Le trio infernal de l'école des Saints-Anges: Claudiane Ruelland, brûlante, piquante, superbe et énergique Thérèse; Chantal Dupuis, pétillante plaignante Simone; Maryse Lapierre, heureuse soucieuse Pierrette; et la " teigne ", Lucienne Boileau, cinquième roue du carrosse, jouée admirablement bien par Édith Patenaude.




Photo: Vincent Champoux


Des petites filles " élevées " chez les bonnes sœurs sous la surveillance des mères  " à la maison ", dans l’ombre des pères à l’usine. Elles n’avaient ni cell ni réseaux sociaux pour s’émanciper en tant qu’adolescentes, elles n'avaient que de la craie blanche pour l'asphalte des ruelles et une simple corde à danser pour sauter d’une étape à l’autre. Tout se passait en dehors, dans la rue, dans la cour d’école; les conflits qui les mettaient souvent dos à dos se réglaient face à face.  Plus tard, il n'y aurait pas que la religion dans la vie de ces demoiselles, il y aurait bien sûr les garçons, puis les hommes, et tout le paquet de désillusions qui irait avec...mais pour le moment, elles n'ont que douze ans...Maman...






Patrick Ouellet, Duplessis le chat invisible, et André Robillard, Marcel, quant à eux, formaient, avec le Piano un trio indestructible, ce dernier les accompagnant presque partout où ils se trouvaient. Vraiment une excellente idée, il ajoutait beaucoup de profondeur au décor. De l’avoir ainsi intégré fait foi de toute la place qu’occupait ce noble instrument dans les couvents et écoles religieuses. On peut en entendre les vibrations dans la vidéo d’Alain Jetté (voir le lien plus haut), le dernier plan lui est d’ailleurs consacré. J’ai particulièrement aimé la dernière scène: tous les personnages rassemblés pour la Fête Dieu. Dans leurs beaux habits de procession, juchés dans leurs casiers, avec les éclairs et le tonnerre, ils formaient un véritable tableau vivant.

Et puis le petit Marcel, avec ses lunettes de soleil; un beau clin d’œil à l’œuvre gigantesque de Michel Tremblay. PIERRETTE ET THÉRÈSE À L'ÉCOLE DES SAINTS-ANGES, un détour
incontournable et exaltant dans un passé tout de même pas si lointain...  



  • Scénographie : Jean Hazel
  • Costumes : Sébastien Dionne
  • Éclairages : Louis-Xavier Gagnon-Lebrun
  • Musique : René Champigny





  • 1942


    Trois rappels plus loin, en marchant vers le stationnement, j’entends à nouveau le rire de mon gentil voisin de droite, il me dit qu’il va sûrement se réveiller cette nuit…pour rire…

    AMEN

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