mercredi 7 février 2018

QUAND LA PLUIE S’ARRÊTERA : souvenirs pour l’avenir


L’Éclair, le Tonnerre, le Vent.
Le Froid, la Neige, le Temps.
L’Ombre, la Lumière, le Désert.
Le Trou, La Fuite, l’Intense.

L’Homme sur la Montagne.
Le petit Soulier de l’Enfant.
La Mère, le Père, le Néant.
Rien ne se fera sans Nous.
Tout s’arrêtera sous l’Eau.

elquidam


Résumé de la pièce

Alice Springs, ville australienne, an 2039. Un poisson tombe du ciel aux pieds de Gabriel York. Il pleut continuellement et l’homme sait que quelque chose ne va pas. Quatre-vingts ans plus tôt, en 1959, son grand-père prédisait qu’un jour les poissons tomberaient du ciel annonçant une terrible inondation qui mettrait fin à la vie sur terre. Entre ces deux événements, il y a la quête de réponses d’un jeune homme parti sur les traces de son père disparu. Et, au fil de plusieurs tableaux fascinants qui se déroulent entre un modeste appartement londonien et le désert d’Australie, une question cruciale transparaît : face aux grands enjeux environnementaux, pouvons-nous modifier notre façon de vivre pour le bien des générations futures ?

Durée du spectacle : 1 h 50 sans entracte

ULURU, région d'Alice Spring
Photo: Corey Leopold

Uluru-Kata Tjuta National Park is closed due to heavy rain. 
Source: James Holding/TwitterSource:Twitter


Toute la pluie du monde qui tombe sur les vieilles épaules de cette émouvante histoire de famille aura eu le don d’illuminer le texte savoureux de l'Australien Andrew Bovell. Ses mots, repêchés d’un déluge plus que prévisible, admirablement bien traduits par Frédéric Blanchette, également le metteur en scène de cette œuvre exaltante, ont entraîné, sur quatre générations, les Spectateurs éblouis du Trident dans une Australie débordante de passion, de secrets et d’humanité.

Andrew Bovell



Baptisés tour à tour de cette eau bénite venue d’un ciel parsemé d’éclairs et de tonnerres, les comédiens, autant ceux de Québec que de Montréal, se sont prodigieusement donnés en spectacle pour cette scène qui en menait large avec la pesanteur d’un monde en train de crouler sous le pic des démolisseurs. Ce poisson volumineux, tombé du ciel comme un miracle, aura convaincu, j’en suis certaine, la majorité silencieuse de l’assistance qu’il ne faut jamais cesser de croire en la Providence, comme le disait si bien ma défunte grand-mère Marguerite. À travers le prisme des âmes flottantes de nos aïeux en allés, j’ai senti le parfum de ces soirées de retrouvailles où la paix chassait le chaos…pour un instant…

Normand D'Amour

Les formidables et talentueux comédiens que sont Normand D'AmourChristian Michaud, Véronique Côté, Maxime RobinAlice Pascual, Linda SorginiPaule Savard, David Laurin et Marco Poulin , ont embrasé les planches avec leurs répliques sans faille. Ils auront ainsi mis le feu à notre imaginaire en y laissant la marque d’une bienfaitrice brûlure. Au nom de tous les Gabriel(le) oubliés de ce monde puis retrouvés dans l’autre, une pensée pour eux et elles qui, en ce soir du 24 janvier 2018, étaient peut-être en train de se noyer dans un quelconque liquide de sucre ou de sel, d’orge ou de raisin, d’ondes ou d'essence...

Christian Michaud et Véronique Côté
Maxime Robin
Alice Pascual et Linda Sorgini
 Paule Savard
Véronique Côté et David Laurin
Marco Poulin

QUAND LA PLUIE S’ARRÊTERA

Texte: Andrew Bovell
Traduction et mise en scène: Frédéric Blanchette
Assistance à la mise en scène: Andrée-Anne Garneau
Scénographie: Marie-Renée Bourget Harvey
Éclairages: André Rioux
Musique: Pascal Robitaille
Costumes: Elen Ewing
Photos: Stéphane Bourgeois
Coproducteurs: Duceppe et LAB87

DON'T DREAM IT'S OVER


There is freedom within, there is freedom without
Try to catch the deluge in a paper cup
There's a battle ahead, many battles are lost
But you'll never see the end of the road
While you're traveling with me
Hey now, hey now
Don't dream it's over
Hey now, hey now
When the world comes in
They come, they come
To build a wall between us
We know they won't win
Now I'm towing my car, there's a hole in the roof
My possessions are causing me suspicion but there's no proof
In the paper today tales of war and of waste
But you turn right over to the T.V. page
Hey now, hey now
Don't dream it's over
Hey now, hey now
When the world comes in
They come, they come
To build a wall between us
We know they won't win
Now I'm walking again to the beat of a drum
And I'm counting the steps to the door of your heart
Only shadows ahead barely clearing the roof
Get to know the feeling of liberation and release
Hey now, hey now
Don't dream it's over
Hey now, hey now
When the world comes in
They come, they come
To build a wall between us
We know they won't win
Don't let them win (hey now, hey now, hey now, hey now)
Hey now, hey now
Don't let them win (they come, they come)
Don't let them win (hey now, hey now, hey now, hey now)

Photo: Frédérick Lavoie
Une école flottante dans les basses terres de Chalan Beel,

AU BANGLADESH

http://www.ledevoir.com/international/actualites-
internationales/518639/la-crue-des-eaux-tue-14-000-enfants-
chaque-annee-au-bangladesh

14 000
C'est le nombre d'enfants qui meurent de noyade annuellement, la cause principale de décès chez les jeunes de moins de 18 ans.

 UNE PLUIE DE BOMBES
RUSSIE : 7000 bombes nucléaires
ÉTATS-UNIS : 6800 bombes nucléaires
FRANCE : 300 bombes nucléaires
CHINE : 260 bombes nucléaires
ROYAUME-UNI : 215 bombes nucléaires
PAKISTAN : 130 bombes nucléaires
INDE : 120 bombes nucléaires
ISRAËL : 80 bombes nucléaires
CORÉE DU NORD : moins de 15 bombes nucléaires
Source : Ploughshares

Un cygne noir est « quelque chose » qui vient perturber le bel ordonnancement de ce que nous cherchons toujours – en vain – à contrôler pour rendre notre environnement aussi prévisible que possible. Une force de la nature fait alors irruption dans les projets humains, comme pour rappeler que toute volonté de maîtrise absolue des phénomènes n’est que le reflet d’une tentation totalitaire mortifère. Pourquoi appeler cet imprévu radical un « cygne noir » ? Par allusion à la découverte faite par les européens de cygnes noirs en Australie, alors que toutes leurs observations précédentes les conduisaient à croire que tous les cygnes étaient blancs. Cette erreur de prévision dans un raisonnement par induction (à partir de l’observation répétée de cygnes blancs, on en déduit que tous les cygnes sont blancs) a été systématisée dans la parabole de la dinde inductive, parabole due au mathématicien et philosophe anglais Bertrand Russell (1872-1970).


http://www.journaldequebec.com/2018/01/21/
une-morue-de-53-livres-prise-a-la-baie

Morue panée du COCHON DINGUE
(celle que j'ai dévorée avant la pièce)



LA PLUIE

La pluie lave tout

Même les infortunes

La pluie nettoie tout

Les amours déçus

Elle tombe en rideau
A la fin de l'été
Sur les cœurs les plus chauds
pour les consoler
La pluie lave tout
Même les histoires tristes
Les drames les plus fous
Rien ne lui résiste
Elle tombe en rideau
Sur les champs assoiffés
Elle inonde les radeaux
Des amants crucifiés
La pluie frappe d'un coup
Le voleur de passion
Elle assomme le fou
Les esprits en fusion
Elle envoie ses cordes
Aux pendus qui bandent
Elle inonde les corps
Qu'on lui fait en offrande
[Refrain] x2
La pluie yeah yeah

La pluie yeah yeah yeah yeah

La pluie lave tout

Même les infortunes

La pluie nettoie tout

Les amours déçus
Elle tombe en rideau
A la fin de l'été
Sur les corps les plus chauds
Pour les tuméfier
La pluie a noyé
Le village isolé
Elle a emporté
Tous les nouveaux nés
La pluie a formé
Les torrents boueux
A l'image de ceux
Qui ont tué les arbres
Il pleut comme il pleure
Sur la ville et les gens
Les ruelles se gonflent
Et deviennent torrents
Il pleut et on meurt
Sur la terre gorgée d'eau
Le tonnerre qui ronfle
Devient rire dément
[Refrain] x2
La pluie frappe d'un coup
Le voleur de passion
Elle assomme le fou
Les esprits en fusion
Elle envoie ses cordes
Aux pendus qui bandent
Elle inonde les corps
Qu'on lui fait en offrande
[Refrain] x4







dimanche 4 février 2018

HOTEL-DIEU : la vie tout court au programme


HÔTEL-DIEU, vers 1925
Photo: J.E. Livernois, BAnQ


Photo: Samuel Matteau
13 janvier 2018
Comme le hasard fait bien les choses...parfois...


Théâtre documentaire
Théâtre pas ordinaire
Théâtre de commentaires
Théâtre du terre à terre

https://vimeo.com/214048111


La SOUFFRANCE, le DEUIL, et ses RITUELS, trois périodes de jeu intense avec comme but principal de toucher les spectateurs en les informant sur des pans de vie qui pourraient bien un jour ressembler aux leurs. Parce qu’il n’y a jamais rien d’ordinaire lorsque l'on assiste à un événement du COLLECTIF NOUS SOMMES ICI. Parce qu’il n’y a jamais eu de fake news dans leur show. Parce que les comédiens qui jouaient sans filet jouaient vrai. Parce que l’émotion pure qui se dégage de leurs témoignages sentait la vérité toute nue. Parce que la lumière divine de chacune de leurs histoires nous a promenés dans une contrée que chacun de nous connaît comme le fond de sa mémoire, probablement pour l’avoir côtoyée un de ces soirs de nostalgie.

Chantal Bonneville et Louis-Olivier Pelletier

Dans une mise en scène sans artifices mais si richement vêtue d’effets personnels, les drames humains que chacun et chacune dépouillent devant nous tel des cadeaux que l’on aurait oubliés au pied du sapin pas encore défait, massent en profondeur les moyens et gros malaises que certains d’entre nous ont également pu vivre. Que ce soit au sujet d’un suicide, d’un rejet, de la maladie incurable ou encore de la mort d’un enfant, rien des histoires particulières qu’ont vécues ces gens ne fût pris à la légère. Des gens comme vous et moi qui, soit écrit en passant, ne sont pas des comédiens professionnels, à l’exception de Guillaume Pépin et Ludovic Fouquet. C’est ce qui a fait toute la beauté de la différence dans ce qu’on appelle le théâtre documentaire.

https://voir.ca/scene/2017/10/31/hotel-dieu-mieux-vaut-en-rire/



Jasmin Hains
Ana Maria Pinto
Chantal Bonneville
Jacinthe Drapeau

Photos: David Mendoza Helaine

Ludovic Fouquet
Guillaume Pepin

Alexandre Fecteau, un spécialiste hors-pair de ce genre de « discussion publique », en compagnie de son acolyte fidèle, Frédérique Bradet, nous a encore une fois touchés droit au cœur tant par les coups secs et nécessaires des lames de fonds du Mal qui marquent à vie que par les chatouilles réconfortantes d’un humour parfois si essentiel au Bien-Être des humains que nous sommes tous ici-bas.

Distribution

Chantal Bonneville
Jacynthe Drapeau
Ludovic Fouquet
Jasmin Hains
Louis-Olivier Pelletier
Guillaume Pepin
Ana Maria Pinto
Michèle Tousignant


Texte 
Alexandre Fecteau avec la collaboration des experts

Idée originale et mise en scène

Alexandre Fecteau

Conseillère artistique et assistance à la mise en scène 
Frédérique Bradet
Scénographie

Ariane Sauvé

Conception sonore

François Leclerc

Conception vidéo

Louis-Robert Bouchard


Guillaume Pepin, Alexandre Fecteau et Michèle Tousignant
Photo: Renaud Philippe, Le Devoir

À l’avenir, quand je lirai des remerciements dédiés au personnel hospitalier, comme ceux dans l’avis de décès de M. Georges Girard, décédé à l'Hôtel-Dieu le 9 janvier dernier à l'âge vénérable de 102 ans, j’aurai une pensée spéciale pour Jacinthe Drapeau, celle qui a offert un dernier coucher de soleil à un patient mourant de l’Hôtel-Dieu.

La famille remercie spécialement madame Jacinthe Beauchemin, le personnel à domicile du CLSC Orléans et tout le personnel de neurologie de l’Hôtel-Dieu pour l’attention portée et la qualité des soins prodigués.


Georges Girard
1915-2018

Un petit clic pour admirer les magnifiques photos de Madame Lise Breton:



PROGRAMME



COLLECTIF NOUS SOMMES ICI




Parce que le Théâtre Périscope est quelque peu ambulant cette saison 2017-18, c'était au tour de celui des Gros-Becs d'accueillir, avec toute la chaleur qu'on lui connaît, les spectateurs heureux que nous étions d'assister à cette autre superbe performance du COLLECTIF NOUS SOMMES ICI. Je tiens à préciser que ce n'est nullement une corvée pour nous que de changer de décor, ça nous permet de revisiter le Vieux-Québec, celui qui ne cessera jamais de m'éblouir. Encore deux souvenirs de lui...