samedi 10 mars 2012

JOCASTE REINE: Mère avant tout


Photo: Nicola-Frank Vachon





Plus d’une semaine s’est maintenant écoulée depuis le suicide de Jocaste. Que retenir, à part les larmes, de cette superbe mise en scène de Lorraine Pintal ? La scénographie de Jean Hazel, habitée des âmes errantes de cette histoire de famille dysfonctionnelle ? Le rire des enfants ? Les batailles aquatiques de Polynice et Étocle ? Les accrochages sororaux entre Ismène et Antigone ? L’amour indivisible d’un couple qui sort de l’ordinaire?


Une mère de quatre (cinq) enfants, un père, son époux. Une famille constituée. Jocaste et Oedipe, un couple re-dé-formé par le temps. Joué, déjoué et rejoué. Les majestueux interprètes que sont Louise Marleau et Jean-Sébastien Ouellette les ont tout simplement faits venir avec la plus sensible des virtuosités. Une performance théâtrale orchestrée par des mains de maîtres. Il fallait voir cette scène de lit inaugurale, une comme on n’en voit rarement. Le drap d’or emmurant l’amour conjugal de Jocaste et d'Oedipe, duo définitivement amoureux à la vie à la mort. Le drap de satin abritant les courbettes et courbatures des ébats de leur couple infini.


…et le Coryphée…Ah!  Toujours aussi juste et bon Hugues Frenette, qui y intercalait ses tut tut tut pour nous démêler des imbroglios familiaux, pour nous faire comprendre la musique de l’Innommable…Eudoxia, Monique Mercure, nourrice et confidente de Jocaste, tellement belle à voir enfin en personne. La complicité des femmes, leur maternité, leur amitié. Tout ce que je retiendrai...


En surbrillance: les mots actuels et cohérents de Nancy Houston qui ont permis aux comédiens et comédiennes de nous les rendre encore plus humains. Vraiment, le Théâtre de la Bordée, en collaboration avec le Théâtre du Nouveau Monde, a frappé en plein dans le mille avec cette pièce à la distribution parfaite. La musique enveloppante de Claire Gignac, la lumière divine de Denis Guérette, les costumes d’ombres et de lumières de Sébastien Dionne et Cybel St-Pierre, la scénographie impériale de Jean Hazel, les ardentes chorégraphies d’Estelle Clareton auront contribué à faire de JOCASTE REINE la remembrance d’un au-delà du jour et de la nuit…. Tant de beautés...espérées...

DISTRIBUTION
JOCASTE Louise Marleau
ŒDIPE Jean-Sébastien Ouellette
POLYNICE Éric Robidoux
ÉTÉOCLE Hubert Proulx
ANTIGONE Marianne Marceau
ISMÈNE Maryse Lapierre
EUDOXIA Monique Mercure
LE CORYPHÉE Hugues Frenette
MUSIQUE ET CHANT Claire Gignac





Les superbes photos de Nicola-Frank Vachon
http://nfvphotography.wordpress.com/2012/03/02/jocaste-reine/





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