mercredi 9 mai 2012

JOCELYN GASSE: le complot des complicités




...I see a line of cars and the're all painted in black...






(cliquez sur l'image pour l'agrandir)


Une grande toile blanche comme une feuille vide, des chuchotements de no man’s land, le silence d’une bombe, un destroy quelque peu modifié...
Captation des gestes du peintre en action, intention de raconter une histoire de tsunami qui emporterait dans son nuage de poussière les carcasses noires et blanches de véhicules suburbains remplis d'essence et de lumières...
Petite musique du jour jouée par les poils des larges pinceaux; travail des mains gantées de caoutchouc; chhhhhifonnement des doigts agiles qui agrandissent le paysage urbain; cœur battant de l’artiste en avant de ceux de ses convives muets de béatitude...

Vingt-cinq minutes de souffle et d’essoufflement; du noir et du blanc pour les immeubles désertés et le vent qui l'emporte sur les couleurs mortes, seul le jaune lumière des phares envolés et un peu de ce rouge imaginé...
Le temps d’un après-midi ensoleillé de mai, nous sommes allés voir ce qui se passait au travers de la matière; assez pour ressentir le surplus d'angoisses évadé de l'imaginaire dégelé; assez pour y emmagasiner une flopée de mots défoncés à l'acrylique; pour être ensemble, pour communier; pour contrer le pays made of rocks, pour y rebâtir une autre réalité; pour écouter chanter le vide, pour le remplir de pièges à pensées violettes; pour arracher une dent pourrie dans la bouche géante du passé; pour y transiger l’or des poètes, pour y refuser celui des faux chèques; pour imaginer le Grand Éclatement, pour survoler ce monde d’ICI, pour y démolir les en attendant, pour y retoucher les avant-hier, pour tracer l'aujourd'hui, pour vivre un moment du présent, pour l'Uniquement...
***

Merci à Jocelyn Gasse ainsi qu'à ceux et celles qui ont participé de près ou de loin à cet événement; merci de nous avoir initiés à cette lumière singulière qui inonde l’artiste lorsqu'il crée, de nous avoir ainsi prêté une partie de son âme, de s'être donné non pas en spectacle mais en toute humanité. Jamais nous n’oublierons ce grand mouvement d'indépendance... 





Photo: L.L.
12 avril 2012

L'exposition de ses œuvres récentes est présentement à l'affiche à la salle Jean-Paul Lemieux de la BIBLIOTHÈQUE ÉTIENNE-PARENT jusqu'au 26 mai. Une nouvelle série qui explore les recoins sombres et lumineux d'une urbanité sans dessus dessous, un virus occidental pour un réel universel.

Jocelyn Gasse et son sublime COMPLOT
(photo: Le Soleil)



Le jour où j'ai découvert Jocelyn Gasse, via Michel Bois alors critique d'art au journal LE SOLEIL, en fut un moment de pleine inspiration. ses toiles exposées à la Galerie du Trait-Carré à Charlesbourg m'avaient fortement émue. Sont sortis de cette rencontre des mots inspirés directement de ses toiles, des mots que j'ai quelque peu modifiés depuis 1997 mais qui en ont toujours conservé l'odeur du premier jet. Ils sont exposés ici aux ISSUES PLAUSIBLES.



AUX INSPIRATEURS


Prisonniers des pères poètes qui,
dans leur alpin sommeil,
cadastrent de sfumatos éthérés
nos terres déjà trop enfumées

Prisonniers des bleds récents et désaffectés,
aux yeux remplis de crachin,
futurs appartenant aux no man's land
qui lorgnent en trompe-l'oeil,
comme des chiens,
les bornes-fontaines des bons yes man



Interview à Radio-Canada:



Today I said goodbye to my conflicted goddess
Her lush eyes show surprise
At how we could gather knowledge
The painting has a dream
Where shadow breaks the scene
 
And the colors run off
Blue is bashful, green is my goal
Yellow girls are running backward
Until the next time, with six hits of sunshine
The lights will blind us with blues in haiku
The shadow has a dream
Where painters look to sea
And colors burn out
Now I know where I once saw you
Stepping into muddy water
John's reflection decried perfection
Now you walk him through the garden
Waiting in the wings
Painters shade their dreams 

With falling colors 
See me wave goodbye forever
Happiness the goddess lover
Hurry back remember last time
The hits of sunshine, the hits of goldmine
I'll see you back tonight
Where painters love the light
And yellow shadow girls

Today I say goodbye to my complicious goddess
Her hushed eyes show surprise
At how we captured knowledge
I'll see you back tonight
Where shadows dream of light
Let's slip on outside
SONIC YOUTH
A THOUSAND LEAVES
1998

PHOTOS: L.L.

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