samedi 14 novembre 2015

TRAINSPOTTING (2): Big brothers



TRAINSPOTTING de retour sur les planches de LA BORDÉE, un ?&*$&()&)*&*?% de beau cadeau qu’ils nous font là. Les revoir sur une scène plus haute, plus large mais non moins " profonde " que celle de chez PREMIER ACTE, là où on avait goûté à cette sauce écossaise pour la première fois…




TRAINSPOTTING, une belle grosse sauce brune bien grasse, nous rappelant de LA ou LES fois où un jour nous autres aussi avions glissé sur cette méchante pelure de banane trop mûre pour s’y casser quelques ongles, se péter le nez en poudre de perlimpinpin ou encore se fendre les babines en quatre…







Pour une paire de claques sur le museau qui snif snif le speed des grandes entrevues au bureau du centre d’emploi, pour les moyens coups de pieds au cul terreux du soûlon vagabond qui erre dans ton territoire ou ceux dans le gros ventre de la grosse femme d’à côté (qui est encore et toujours enceinte), pour le shoot de FIXatif dans la chevelure gominée de la peine et de la misère, pour la bière sur le bras dans le bar des Begbie, Mark, Tommy et compagnie, pour une marche mortuaire sur le rail des Écossais trainspottés, pour le magnifique mais dégueulasse éclairage sur cette société non commanditée par le commun des mortels…




Ce qui fait que j’ai trouvé la pièce encore meilleure que la première fois : la « dépendance » à ce texte puissant d’Irvine Welch traduit en québécois par nul autre que Wajdi Mouawad mais surtout pour la vivante mise en scène de Marie-Hélène Gendreau, qui avait d’ailleurs remporté la palme en 2013 au Prix d’excellence des arts et de la culture.

La truculence de ce langage cru haché, additionné du dédain de cette Chose gluante qui pend au bout du nez, des oreilles, des doigts, des sexes et des idées, fait que les spectateurs en ont plein la gueule...et leur casque. D'entendre les applaudissements à tout rompre à la fin, ce malgré quelques longs soupirs d’écœurement pour certains durant le show, je me suis dit que le monde est MAINTENANT prêt pour cette « autre chose » qui dérange plus que la norme, prêt à changer de camp…de concentration…le temps d’une évasion spontanée dans ce monde d’éclopés…




Charles-Étienne Beaulne était à des années-lumière de son Truffaldino dans ARLEQUIN SERVITEUR DE DEUX MAÎTRES mais ô combien tout aussi intense qu’à la première version en 2013, je dirais « encore plus dedans » si je peux me permettre; 



Lucien Ratio, aussi loin de son Christian dans CYRANO DE BERGERAC mais si près de ses Marc, Mat et Pierre dans les poignantes FANFARE, PROJET LARAMIE et OCTOBRE




Jean-Pierre Cloutier, qu’il faisait vraiment plaisir de revoir, aussi renversant avec son immortel et si touchant Tommy, lui qui à chacune de ses « apparitions » ne cesse de m’éblouir, lui que nous reverrons en janvier dans le très attendu QUILLS, dont il partagera la scène et la mise en scène avec nul autre que le géant Lepage;





Claude Breton-Potvin, débordante de vie dans la mort, criante de vérité et de folie, qui avait été la dernière survivante de ce spectacle marathon de chant et de danse aérobie qu’est l'exceptionnel CHANTE AVEC MOI ...




et finalement Marco Poulin, qui s’est ajouté à la nouvelle production, cumulant plusieurs rôles dont ceux de la mère qui n’abandonnera jamais son enfant, du père ivrogne et du respectable intoxiqué de l’appartement des emmurés de l’aiguille toxique. Une note parfaite pour tous ces superbes paumés retrouvés.




Un soir, dans un bus, au retour d'une pièce de théâtre, entamé une conversation avec un travailleur de rue qui oeuvre dans Saint-Roch, il m'a dit qu’il y avait environ 5000 cas du genre dans notre belle et propre Capitale, de quoi faire redresser tous nos torts d'abandonnateurs d’enfants. Les scènes qu'il m'a décrites et auxquelles il doit faire face dans sa tâche de  " patrouilleur " étaient quand même pas mal plus pires et dégueulasses que celles vues et entendues dans la pièce. Vous imaginerez vous-même le reste... Mais j’arrête ici et je mets le lien de mes impressions d’avril 2013 *, y’a pas grand-chose de plus à ajouter ou peut-être ceci :






TRAINSPOTTING


TRADUCTION: Wajdi Mouawad
MISE EN SCÈNE: Marie-Hélène Gendreau
ASSISTANCE MISE EN SCÈNE: Caroline Martin
DÉCOR: Jean-François Labbé
COSTUMES: Karine Mecteau-Bouchard
LUMIÈRES: Hubert Gagnon et Dominic Lemieux
MUSIQUE: Uberko
IMAGES VIDÉO: Jean-Philippe Coté
PHOTOS: La Bordée





















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