samedi 9 novembre 2013

VISAGE DE FEU: L'acte du coeur




Tout est beau, parfait, sombre,
Tout est Maupassant, tout est Poe,

Patrick Brisebois

Chant pour enfants morts


Cher Kurt,

Je ne savais pas que le feu qui te brûlait tant de l’intérieur puisse également un jour te faire flamber aussi fort de l’extérieur. Je ne savais pas que tu souffrais autant le martyr, mon enfant. Mais qu’est-ce qu’on a fait de si mauvais pour que tu te fasses pousser des ailes aussi jeune ? 




Un merle venu se frapper contre ma fenêtre de cuisine cet été



Marius von Mayenburg, ton créateur, nous a fait boire ta bave, tes larmes et ton feu. Il n’y avait rien de plus beau que de te voir ainsi, tel que tu es, pieds nus, mains ouvertes, sans artifice, avec toute la mélancolie des sans issue. Ta grande sœur qui brûlait autant que toi mais d’une autre manière, nous en aura fait voir de toutes les couleurs elle aussi. La grâce immobile de son visage de chair sous le regard fondant du désir amoureux de son premier amant, une éclaircie dans les ténèbres de son monde. Un père, une mère, comme des meubles. Une table, des chaises, du gazon, une maison. Avec une chambre, un lit et un livre, pour y remplir les recoins de ton âme embouteillée de brouillard. S’il y avait eu un petit animal pour te consoler, peut-être y aurait-il eu une autre fin pour toi…Qui sait ? Qui saura ?

Ta course autour de l’autre monde ne fait que commencer. J’espère que tu te reposes bien entre tous les seins de la voie lactée…« L’amour tue autant que la guerre », chante François Harvey de Frank et le Cosmos. Le Cosmos, je trouve que c'est ben d'adon avec le fait que tu t'y ballades probablement de ces temps-ci...

Pour une fois, je ne " critiquerai " pas la pièce, n'y mettrai que des extraits musicaux, dessins, photos qui me connectent ou me rappellent certains événements qui ont attrait avec ce que je viens de voir au PÉRISCOPE mercredi soir dernier. Et des mots, bien sûr, parce que si ce ne sont pas les nôtres y'en faut toujours bien d'autres. Il y a tout de même ceux que j’ai écrits un jour pour l’une de tes semblables qui avait posé le même geste que toi. C'était une jeune fille du nom de Sue Sansregret. Elle était née de l'imaginaire d'un jeune auteur avec qui j'ai eu quelques correspondances il y a de cela quelques années...

Sue s’était enfuie dans le désert de sable du Nevada pour essayer d’oublier. Elle s’y était rendue pour y préparer un suicide qui l’aurait immolée « à la Hop-Frog »; mais comme tout bon mauvais suicidaire qui se respecte, elle ne l’avait pas fait…Elle s’était aperçu que ce n’était pas si mal que ça, souffrir d’une moyenne peine d’amour; spectacle désolant pour public de désolés, mais qui peut être parfois enrichissant pour des producteurs avertis, moyennant les prix d’entrée…


Claude E. Larousse
1 er mars  2005


P.S.: Tu n'auras plus jamais à raser les murs de ta chambre et encore moins ceux de ton beau visage...




VISAGE DE FEU 
(Discussion avec le public)















Un briquet, une arme à double tranchant, pour t'éclairer ou te tuer, enfant saturé. Un soin du visage dont tu n'auras pas vraiment besoin. Des mots de choix de Blaise Cendrars qui auraient peut-être pu te convaincre de ne pas faire le grand saut. De l'Énergie venue de mes crayons de couleurs Prismacolor. Des mots de moi à un ami sur ce Feu qui nous unit depuis notre rencontre dans le noir de la toile. Une photo du jeune Mohamed Bouazizi, sur son lit de mort, immolé en Tunisie parce qu'il « préfère mourir plutôt que de vivre dans la misère », un acte qui a déclenché des manifestions forçant le départ de son président. Une affiche de L'ACTE DU CŒUR dans lequel la sublime Geneviève Bujold finit par y commettre le même geste que tu t'es infligé. Un film qui me hante encore. Deux chansons de Barbara pour qui novembre fût une lancinante et superbe inspiration de son mal de vivre. Des mots d'André Gide. Un poème de Claude E. Larousse, mon nom de plume à une certaine époque. Une illustration que j'ai créée pour le Seuil des Froidures. Une autre chanson de Frank et le Cosmos. Une image du grand feu de Lac Mégantic en juillet dernier, là où plusieurs jeunes gens en pleine fête y ont laissé leurs peaux et même leurs os. Et ces lignes du poète Jean-Marc La Frenière, extraites de son superbe recueil UN FEU ME HANTE:




Une seconde d'accalmie

Avec ce qui me manque, 
je touche à presque tout...
Le manque au fond des choses 
ne demande que nous.






Artisanat des tranchées des Poilus de la guerre 14-18
L’ENFANT SATURÉ
FRANK ET LE COSMOS





SOS DU VISAGE (HOMMES)

Comment éviter le feu du rasoir et les poils incarnés ?



« Je voulais indiquer aux jeunes gens d'aujourd’hui qu’on les trompe, que la vie n’est pas un dilemme et qu’entre les deux idéologies contraires entre lesquels on les somme d’opter, il y a la vie, la vie, avec ses contradictions bouleversantes et miraculeuses, la vie et ses possibilités illimitées, ses absurdités beaucoup plus réjouissantes que les idioties et les platitudes de la « politique », et que c’est pour la vie qu’ils doivent opter, malgré l’attirance du suicide, individuel ou collectif, et de sa foudroyante logique scientifique. Il n’y a pas d’autres choix possibles. 
Vivre ! » 

Blaise Cendrars




Illustration: L.Langlois



Le Feu, rage de petite étincelle, observe l'eau des souterrains; il est agité, il voudrait remonter à la surface, se rouler dans l'herbe, partir en fumée, disparaître. Mais il couve sous la terre, il attend la foudre des armes aux côtés de ses racines brûlées.

Louise Langlois à Aimon Gragra




MOHAMED BOUAZIZI
Le 28 décembre 2010, 
le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali se rend au chevet de Mohamed Bouazizi
un jeune diplômé au chômage qui s'est immolé par le feu à Sidi Bouzid en Tunisie. 
AP/SIPA


L'ACTE DU COEUR
de Paul Almond, 1970





La belle Geneviève Bujold qui s'en va vers sa nuit...
...tout comme tu l'as fait mercredi soir dernier.




LES ENFANTS DE NOVEMBRE




CHANSON POUR UNE ABSENTE



« Familles, je vous hais ! 
Foyers clos, portes fermées, 
possessions jalouses du bonheur. »

André Gide
Les nourritures terrestres



Le Chant s’arrêta enfin…
Ils perçurent des Voix, des Murmures, des Cris…
Des Êtres RÉELS interagissaient l’espace d’un instant…
Quiétude, frayeur, désintoxication…
Ils invoquèrent les êtres des mondes invisibles…
L’esprit du feu, la force de l’eau, le sang du cerf…
L’essence du monde sans rien laisser dans l’ombre…
L’expansion du cercle pour partager leur vision…
Ce n’était pas de la magie, ce n’était qu’un geste d’humilité…
Et c’est alors qu’ils s’abandonnèrent…pour enfin recevoir

Claude E. Larousse
1 er mars  2005



HELL TO HELL 
L.Langlois



DEPU L’ALLEMAGNE



« VOULAIS-JE AVOIR LA MORT FACILE ?
JE FERME LA PORTE ET LE CAHIER
DE MA DOULEUR ORGANISÉE…»

François Harvey
FRANK ET LE COSMOS

(Pour entendre le reste du secret le mieux gardé))
http://franketlecosmos.bandcamp.com/





Lac Mégantic
6 juillet 2013
Photo: David Charron



Et pour la fin...

Combustion








LA COSMÉTIQUE DES ENFANTS NÈGRES 
Danaé Noury
(membre de Frank et le Cosmos)
(ma copie)




DEHORS NOVEMBRE








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