lundi 7 août 2017

LE DÉCLIN DE L’EMPIRE AMÉRICAIN : la faim de l’Histoire



Montréal et ses BoBos, caste des intellects;
L’avenir de l’Amérique des Trudeauxxxxxxx
Pour une part équitable de leurs échecs

elquidam

Quelle édifiante mise en scène de Patrice Dubois du
Théâtre PÀP. La lumière dans les ombres, le cru du cul, le pas tout cuit dans le bec, le tout le monde en pantalons, le yoga, la bouffe, le vin, la table, la dernière scène avec les amis, semblable à celle de DES ARBRES À ABATTRE de l’Autrichien Thomas Bernhard

Photo: Rodolphe Beaulieu

LE DÉCLIN DE L’EMPIRE AMÉRICAIN,version 2016, nous connecte directement sur le retour d’un texte qui ne s’est à toute fin pratique jamais démodé. Un texte adapté du film de Denys Arcand par Patrice Dubois et Alain Farah, qui nous aura à nouveau plongés dans ce monde qui n’en finit plus de se noyer dans le confort de son indifférence…


L’éclairage, la musique, le décor, tout y était pour nous retremper dans l’univers quelque peu débridé de ce groupe d’amis avec qui il a fait grandement plaisir de renouer au Théâtre de La Bordée le 9 juin dernier. Ma seule petite déception: Alexandre Goyette n’était pas de la distribution, mais la consolation : Ô combien agréable ! la surprise par son remplaçant, Jean-Sébastien Lavoie, qui personnifiait le beau Marco, l’amant de Judith, époustouflante Sandrine Bisson

Photo: Union des artistes

Marco, un vrai de vrai, un dur de dur…attendrissant. Dans la version cinématographique, Gabriel Arcand tenait le rôle de cet être à part qui ne « fitait » pas tellement dans le décor de ce clan quelque peu fermé. Plus open d’esprit que certains d’entre eux, Marco a vraiment pris la scène à lui seul lors de cet exceptionnel monologue qui en disait plus long sur le quotidien d’un simple gars qui se bat du mieux qu’il peut en travaillant au noir que tous les sempiternels dialogues d’intellects philosophes professeurs et autres grands titres honorifiques qui parfois semblent aussi ennuyants que dérisoires. La ressemblance physique entre Bruno Marcil et Pierre Curzi, l’écrivain et professeur de littérature Bruno, était tout de même frappante.





Patrice Dubois et Eveline Gélinas, Patrice et Catherine, la paire presque parfaite, étaient absolument craquants. De toute beauté de les voir sombrer lorsque le crépuscule de leur couple se lève sur le tas de mensonges et de cachettes qu’ils ont emmagasinés chacun de leur côté durant toutes ces années. Mais on ne refera pas l’Histoire avec ça, hein?


Je ne sais pas si c’est le fait que nous avons pris de l’âge des ténèbres mais il m’a semblé que l’histoire était plus triste en 2017 que gaie en 1986. Les comédiens étant tous excellents, on ne pouvait leur en demander plus. La nécessité de certaines scènes croustillantes (lire le massage de Sophie à Bruno) avait toujours autant sa place qu’en 1986, ou encore celle-ci, une championne !


En résumé, peu de choses ont réellement changé depuis trente ans pour ce qui est des relations hommes femmes de ce pays : il y a encore beaucoup de désir et de sexe, mais davantage de tromperies et peut-être un peu moins d’amour. Et le monde se lèvera encore demain matin avec plusieurs gros maux de cœur, heureusement qu'il existe plusieurs remèdes pour contrer ça : Gravol, gingembre, tisane, bretzel, acupuncture, repos…




Crédits

Avec: Sandrine Bisson, Dany Boudreault, Marilyn Castonguay, Patrice Dubois, Éveline Gélinas, Simon Lacroix, Jean-Sébastien Lavoie, Bruno Marcil, Marie-Hélène Thibault
Assistance à la mise en scèneCatherine La Frenière
RégieStéphanie Capistran-Lalonde
DécorPierre-Étienne Locas
CostumesJulie Breton
ÉclairagesAndré Rioux
Conception sonoreLarsen Lupin
Direction de productionMarie-Hélène Dufort
Direction techniqueJérémi Guilbault-Asselin
Codirection générale et direction administrativeJulie Marie Bourgeois
Codirecteur générale et directeur artistiquePatrice Dubois
Responsable du développement des publics et financement privéVéronique Grondines
Coordination générale et responsable aux communicationsStéphanie Laurin
Concepteur graphiqueLino (assisté de Julie Gauthier)
ProductionThéâtre PÀP









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