vendredi 4 août 2017

UN FAIBLE DEGRÉ D’ORIGINALITÉ : partie de legs en l’air

Photo: Lise Breton


Il n'y a plus de droit. 

Depuis le dimanche 1er mai 2016, 
le Boléro de Ravel nous appartient à tous.


Ma carrière de spectateur s’est poursuivie en ce lieu si convivial qu’est le Théâtre Périscope. Le jeudi 8 juin 2017, c’était l’heure d’assister à UN FAIBLE DEGRÉ D’ORIGINALITÉ, une conférence-in-progress d’environ une heure vingt minutes sur l’histoire des droits d’auteurs. C’est Antoine Defoort, de L’AMICALE DE PRODUCTION, qui mène le bal, celui-là même qui nous avait fait goûter à sa fameuse Tarte de la Civilisation lors de ce fabuleux GERMINAL il y a trois ans au Théâtre de La Bordée


Photo: Lise Breton

Le MC nous accueille passés la porte avec un plein bol de biscuits whippets. Il nous a par le ventre. Ça augure très bien pour ce qui est de la curiosité de cet objet théâtral. À entendre certains des commentaires dans la salle, certains d’entre nous n’avaient point mangé de cette gâterie depuis belle lurette. Le moyen particulier de communication du créateur français s’est avéré un excellent envol pour ce show de collectionneur de connexions. ;-)


Photo: Simon Gosselin

Dans un modeste décor composé de quelques boîtes aux différentes dimensions, d’un "remarquable pupitre" affublé de faux micros, de cartons oblitérés de dates importantes et d’une reproduction d’illustration, on se demandait bien où Antoine Defoort nous emmènerait ce coup-ci. Mais à la montagne pardi !, devant le "massif géant des droits d’auteurs". Faut dire que son GERMINAL nous avait fait autant se poser un tas de questions exceptionnelles par rapport à la Communication, celle qui évolue de jour en jour depuis la nuit des étangs...

GERMINAL

UN FAIBLE DEGRÉ D’ORIGINALITÉ démystifie l’histoire des droits d’auteurs du XVe siècle à nos jours. Par sa vulgarisation achevée, Antoine Defoort nous la décortique de la naissance à ses dessous par toujours jojo, surtout celui du cas Maurice Ravel. Si vous avez une heure et un peu plus "à ne pas perdre", je vous suggère fortement le visionnement de la conférence spectacle en son entièreté. Ayant découvert cette belle surprise en furetant sur le NET, (Dieu seul ne sait pas comment j’aime vivre à la quatrième révolution), je l’ai réécouté au complet. Du bonbon, du nanan, non, des Whippet (pour les Québécois) et des Pépito (pour les Français) !
http://www.amicaledeproduction.com/projets/fdo.php


Whippet (sur facebook)
Photo: L.Langlois
8 juin 2017



J’ai particulièrement apprécié le passage où il nous entretient de cette quatrième révolution qu’est l’Internet, ce beau et grand, et quelque fois si tragique bouleversement des communications que nous vivons ici et ailleurs en direct sur notre planète en délire. Cette séquence m’a ramené au 11 septembre 2001, date fatidique qui aura marqué notre début de 21e siècle. Tous ces courriels agrémentés de vidéos et de photos, échangés à la vitesse plus ou moins lente de nos ordis de l’époque; toutes ces infos de réseaux, pas encore aussi sociaux qu’aujourd’hui; tous ces coups de fil donnés à nos proches et connaissances pour s’enquérir de ce chaos en terre d’Amérique qui allait quelque peu changer la face disons moins cachée d’un monde désormais informé à la vie de la mort en direct via les milliers de satellites of love et autres câbles qui serpentent sur terre et sous mer...


L'Internet, sans lequel je n'aurais jamais connu tous ces jeunes et moins jeunes auteurs, raconteurs d'histoires à ne pas dormir debout, tous ces nouveaux et anciens blogueurs qui se servent de cette manne de mots tombée d'un univers semblable au nôtre et donc parfois rassembleur, tous ces artistes qui dessinent, font de la musique ou écrivent de la poésie dans la chambre forte de leurs secrets plus ou moins bien gardés, tous ces hommes satellites qui nous relient à l'Art des Conversations sans fin...  

hey satellite man your time has come
your words received by everyone
and should you fall, well that's OK
you love the ones that you betray


The Hooters
(séparés en 1995, reformés en 2001)

Encore une fois, le BOLÉRO de RAVEL revenait nous hanter dans cette 18e édition du CARREFOUR INTERNATIONAL DE THÉÂTRE DE QUÉBEC. Après l’imbattable DES ARBRES À ABATTRE où nous l’avions entendu deux fois plutôt qu’une, il est réapparu ici dans le trouble héritage de Maurice RavelC’était sans savoir qu’il se glisserait à nouveau quelques heures plus tard dans le fantastique paysage sonore de la cinquième édition de " OÙ TU VAS QUAND TU DORS EN MARCHANT ? ". Ravel était partout dans la ville de Québec ce printemps...Et le génie Frank Zappa, avec sa version abrégée et jazzée: sensationnelle !




Maurice Ravel (1928) 
Bibliothèque Nationale de France

À bien y penser, c'est presque une chance qu'ont accordée à Antoine Defoort les héritiers de Jacques Demy en lui refusant les droits d'auteurs des PARAPLUIES DE CHERBOURG, nous n'aurions probablement pas eu droit à son enrichissant UN FAIBLE DEGRÉ D'ORIGINALITÉ. Mais je me plais tout de même à imaginer ce qu'il aurait pu en "disserter". Ce film aux dialogues entièrement chantés sorti en 1964, était l'un des premiers et rares films français à parler de la guerre d'Algérie. Il en aurait eu certes beaucoup à dire...

http://www.lapresse.ca/arts/musique/musique-classique/201605/02/01-4977250-le-bolero-de-ravel-tombe-dans-le-domaine-public.php 



UN FAIBLE DEGRÉ D'ORIGINALITÉ
Crédits


Réfléchit, fait des schémas et parle tout hautAntoine Defoort
Prend en charge la production du projet et ourdit des plansMarion Le Guerroué
A anticipé et résolu les problèmes techniquesRobin Mignot
A éprouvé les idées: Mathilde Maillard
A dramaturgé (du verbe dramaturger) et tergiverséJulie Valero
A conçu et fabriqué un remarquable pupitreFrancis Defoort
A fait du bricolageSébastien Vial
Coordonne les projetsMarine Thevenet
A alimenté la réflexion et mis en perspectiveJulien Fournet
Fait les contrats, les déclarations et bien d'autres chosesKevin Deffrennes, Margot Vouters, Camille Bono
A écrit un article sur la succession de Maurice RavelIrène Inchauspé
A indéfectiblement soutenu le projetLe Vivat
Productionl’Amicale de production





http://revuejeu.org/2017/05/29/antoine-defoort-rocambolesque-histoire-droit-dauteur/

Et pour compléter, voici mon rapport personnel sur cet autre excellent spectacle qu'est GERMINAL:




Et surtout,
SURTOUT,

RÉJOUISSONS-NOUS !


2 commentaires:

  1. via facebook le 5 août 2017:

    Bonjour Louise, ah beh dites merci pour vos mots à vous, c'est remarquablement chantourné !
    Je reviendrais avec plaisir mais il faudrait que je fasse un spectacle d'abord.
    À bientôt !
    Antoine Defoort

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