lundi 12 novembre 2018

LA BIBLIOTHÈQUE INTERDITE : la vérité sur les tromperies


Mercredi 24 octobre, IMPÉRIAL BELL, rue Saint-Joseph Est, les gens entrent par petite masses. La table de A. et L. est collée sur la scène. Ils fraternisent avec deux spectatrices qui elles aussi sont aussi enthousiasmes qu’eux. C’est qu’ils verront d’assez près merci Sébastien Ricard et ses acolytes. Leur BIBLIOTHÈQUE-INTERDITE deviendra pour une heure et dix la leur. Ils verront ainsi avec quelle grandeur le texte de Denis Plante, mis en scène par nulle autre que Brigitte Haentjens, détonnera dans leurs mémoires. Comme le hasard fait toujours bien les choses, c'est ce soir, dans la LIBRAIRIE PANTOUTE de la rue Saint-Joseph, qu'il est venu nous faire un nouveau tour de magie circonstancielle. L'auteur en personne y était. Avec son livre qu'A. et moi avions remarqué puisqu'il trônait sur le kiosque promotionnel. Un bref entretien pour lui faire savoir qu'on serait dans la première rangée, pour lui témoigner notre hâte de voir ce spectacle tant attendu. A. s'est procuré le livre et a ainsi eu droit à une signature de l'auteur. 


Une autre fois, nous aurons été ravis de participer à un spectacle empreint de chaleur et d’humanité. La musique, celle du bandonéon en particulier, nous a conquis dès les premières notes. Débarqué dans les nuits de tortures de l’Argentine de 1941, baigné des lumières de la Mythologie, enrichi des pages multi centenaires de la Littérature, ce spectacle haut en émotions et en vérité aura comblé nos yeux, nos cœurs et nos âmes. Ce court mais si intense moment de Culture plongé dans une éternité teintée des couleurs de la grâce et du souvenir impérissable, inondé des résurgences musicales de 1941, fait naître, ou renaître pour certains, tout le plaisir de feuilleter ces milliards de pages déterrées de l'antre des grandes bibliothèques. Fait aussi qu'on se souhaite de ne jamais perdre la vue, si essentielle à la lecture de tous ces poètes, romanciers, essayistes, journalistes... 

MINOTAURE 
George Frederic Watts (1817-19-04)
 qui a inspiré la nouvelle 
« La Demeure d'Astérion » 
de Jorge Luis Borges

À la sortie du spectacle, après avoir reçu une ovation des plus méritées de la part d'un public en feu, on pouvait lire le ravissement dans les yeux du Concepteur. En espérant que ce show aussi divertissant qu'enrichissant puisse se promener sur cette planète rebelle à travers les amoureux de la Musique et de la Littérature. Sébastien Ricard, à nouveau dans une forme des plus expressives, autant par sa gestuelle que son souffle, nous a littéralement hypnotisés. Une performance tout aussi intensive que celles qu'il nous avait offertes avec les Koltès du garage Bérubé et de la Caserne au printemps dernier. Cette rigueur dans la prononciation, ce rythme dans ses pas, cette lumière dans ses yeux: il est unique. Voilà, tout est dit et...écrit. 

TANGO BORÉAL





Photos: L.Langlois
24 octobre 2018





LA BIBLIOTHÈQUE-INTERDITE


Texte et musique : Denis Plante
Mise en scène : Brigitte Haentjens et Sébastien Ricard
Avec : Sébastien Ricard et les musiciens Denis Plante (bandonéon), Francis Palma (contrebasse), et Mathieu Léveillé (guitare)





L'HISTOIRE, CETTE IMMORTELLE

ARGENTINE 1941

JANVIER
L'UCR (l’Union Civique Radicale) n'appuie pas au Congrès la proposition du ministre de l'économie, Federico Pinedoqui démissionne.

FÉVRIER
Le président Roberto Ortiz, pendant son congé du travail pour cause de diabète, condamne la fraude électorale promue par son vice-président et président par intérim, Ramon Castillo.

SEPTEMBRE
Une tentative de coup d'Etat échoue. Le général Zuloaga, des forces aériennes, est rétrogradé.

OCTOBRE
Création de la Direction General de Fabricaciones Militares
Nouvelle rébellion militaire, demandant la rétrogradation du général Augustin Pedro Justo

DÉCEMBRE
Le candidat conservateur Rodolfo Moreno prévaut aux élections de Buenos Aires. L'opposition dénonce la fraude électorale.

EN COURS
L'Argentine reste neutre pendant la Seconde Guerre mondiale, malgré la pression étrangère pour rejoindre la guerre.

(Sources: WIKIPEDIA)


Jorge Luis Borges et sa bibliothèque

En 1938, Jorge Luis Borges obtient un emploi dans une bibliothèque municipale de Buenos Aires. C’est à cette époque qu’il écrit Pierre Ménard, auteur du Quichotteson premier conte fantastique. Il perd cet emploi en 1946 en raison de ses positions contre la politique péroniste, et devient inspecteur des lapins et volailles sur les marchés publics. En 1955, le gouvernement « révolutionnaire » militaire, qui chasse Juan Peron du pouvoir, nomme Borges directeur de la bibliothèque nationale. Il devient également professeur à la faculté de lettres de Buenos Aires. Comme son père avant lui, il souffre d’une grave maladie qui entraîne une cécité progressive, laquelle deviendra définitive en 1955. Devenant peu à peu un personnage public, il préside la Sociedad Argentina de Escritores

LES CAUSES


Homère surgit peu à peu d’un autre texte, L’Immortel, après un extraordinaire voyage dans l’espace et le temps. Dans Pierre Ménard, auteur du Quichotte, Borges nous dévoile son goût pour l’imposture, et un certain humour littéraire souvent rare, mais qui dans l’ouvrage Chroniques de Bustos Domecq, écrit en collaboration avec Adolfo Bioy Casaress’épanouira dans l’évocation d’une étonnante galerie de personnages artistes dérisoires et imposteurs.





Photos: Jean-François Hétu

CRITIQUES






Photo: Pascal Ratthé, Le Soleil
Représentation du 24 octobre 2018


PARTONS AU COMBAT

Partons,
ardent prophète de l'aurore,
par les sentiers cachés et abandonnés,
libérer le vert crocodile que tu aimes tant.

Partons,
vainqueurs de ceux qui nous humilient,
l'esprit rempli des étoiles insurgées de Marti,
jurons de triompher et de mourir.

Quand ta voix répandra aux quatre vents
réforme agraire, justice, pain, liberté,
à tes côtés, avec les mots,
nous serons là.

Et quand viendra la fin du voyage,
la salutaire opération contre le tyran,
à tes côtés, espérant la dernière bataille,
nous serons là.

Et si le fer vient interrompre notre voyage,
nous demandons un suaire de larmes cubaines
pour couvrir les os des guérilleros
emmenés par le courant de l'histoire américaine.

Che Guevara, 1956

MINOTAURE 
copie d'une statue de Myron
Musée national archéologique d'Athènes

Et aux dernières nouvelles...

"Alors que l’Argentine s’enfonce dans une nouvelle crise économique et sociale, le président de droite, Mauricio Macri, se prépare à briguer un second mandat en 2019. En face, le péronisme peine à s’affranchir de l’ombre de Cristina Kirchner. D’autres figures inspirées par Trump ou Bolsonaro pourraient tirer leur épingle de ce jeu politique très ouvert."

MEDIAPART
5 novembre 2018

LE TEMPS DES VIVANTS


 Que finisse le temps des victimes
Passe passe le temps des abîmes
Il faut surtout pour faire un mort
Du sang des nerfs et quelques os

Que finisse le temps des taudis
Passe passe le temps des maudits
Il faut du temps pour faire l’amour
Et de l’argent pour les amants

Vienne vienne le temps des vivants
Le vrai visage de notre histoire
Vienne vienne le temps des victoires
Et le soleil dans nos mémoires

Ce vent qui passe dans nos espaces
C’est le grand vent d’un long désir
Qui ne veut vraiment pas mourir
Avant d’avoir vu l’avenir

Que finisse le temps des perdants
Passe passe le temps inquiétant
Un feu de vie chante en nos cœurs
Qui brûlera tous nos malheurs

Que finisse le temps des mystères
Passe passe le temps des misères
Les éclairs blancs de nos amours
Éclateront au flanc du jour

Vienne vienne le temps des passions
La liberté qu’on imagine
Vienne vienne le temps du délire
Et des artères qui chavirent

Un sang nouveau se lève en nous
Qui réunit les vieux murmures
Il faut pour faire un rêve aussi
Un cœur, un corps et un pays

Que finisse le temps des prisons
Passe passe le temps des barreaux
Que finisse le temps des esclaves
Passe passe le temps des bourreaux

Je préfère l'indépendance
À la prudence de leur troupeau
C'est fini le temps des malchances
Notre espoir est un oiseau

Paroles: Gilbert Langevin







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