jeudi 22 avril 2010

TRANS (E): à la pointe du couteau





illustration: Mathilde Corbeil


« Pendant un bon moment, Nathan Bronsky se regarda dans la glace », je dis. « Puis, il passa le miroir à sa femme, et à Jakob aussi.

« Nos yeux ont changé », dit sa femme.

« Exact, dit Nathan Bronsky.

« Ils n'ont plus d'éclat », dit sa femme.
« Tu as raison », dit Nathan Bronsky.

« Nos yeux n'ont plus d'éclat

Edgar Hilsenrath
FUCK AMERICA
(p. 30)



………SOUDAINEMENT,
LA POUPÉE….
des gonflés...
(à bloc)...

LA NUDITÉ DE L’HUMANITÉ DANS L’INSTANT D’APPRÊT.
L'Amputation du JE-TU-NOUS…
L’invasion des débris…….

La Renaissance du krash des sens.
L’OUVERTURE DANS LA FERMETURE…
Le dernier acte.

Le strobe *. L’écran des coupures.
Les VOIX dans l’intensité du texte dans le noir.
Le fils/la fille/le trans(e)---parents de l'Animal.
Les sexes qui se meurent dans une humanité désenflée.

Sur la pointe de son couteau,
le Souffleur/Sculpteur a tranché
le geste continu de la mue des langues.

Et l’alarme soudainement (par erreur) a sonné,
c'était peut-être le signe qu'il est MAINTENANT l'heure
de la plus persistante des intransigeances.

Le couteau dans la Plaie suppurante---
les déchets de la belvitude de govrô----
le brouhaha des grands éboueurs.

À partir d'aujourd'hui,
il est reconnu qu'il n’y a plus de "critiques" dans les salles,
que des chroniqueurs qui brilleront...
par leur …. absence.

Il y aura toujours du Péril dans les théâtre de garages.
Et un peu de fumée floue, du gaz et du sang…
chaud.

***

33, 34, 35 ? Dans la petite salle de chez Premier Acte, c'est à peu près ce nombre de Spectateurs que nous étions ce soir à avoir mis notre main dans celle de l'Auteur, à lui avoir offert nos restants de moignons...à moitié mangés. Merci à Christian Lapointe et Maryse Lapierre, pour la densité, leur limpidité ainsi que leur disponibilité, ce fut un réel plaisir que de converser en live avec eux.




Nous ne serons plus les seuls à avoir été ensemble.


Écrit à froid en réaction à Trans (e),
right after la représentation du 22 avril 2010….
JOUR DE LA TERRE.
minuit 39

* C'est ce soir que j'ai enfin eu la certitude que je n'étais pas...cardiaque. ;-)




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