samedi 24 juillet 2010

La suie des flambeaux


Le bar Jules et Jim
Photo: patrouilleurs médias, Patrick Garant


C’EST RISQUÉ D’OUBLIER CEUX QUI NOUS ONT AIMÉS
Pierre Flynn
Pour te retrouver


Une bien mauvaise nouvelle dans les pages deux et trois du Soleil de ce matin: le bar Jules et Jim a été incendié tôt vendredi matin par un présumé pyromane. Une certaine tristesse m'a aussitôt envahie en pensant à tous ces habitués qui le fréquentent depuis plus de trente ans, ils seront sûrement quelque peu affectés par cette perte instantanée de leur quotidien.

Le bar Jules et Jim: une institution à Québec, un endroit où l'on aime y donner des rendez-vous, d'affaires, de coeur ou d'affaires tout court. Je n'en étais pas vraiment une habituée mais j'aimais beaucoup l'atmosphère de ce bar de quartier, cette impression d'être en 1900 quelques. De savoir que son petit boudoir n'existera plus tel qu'il était, avec son mobilier typique, m'importe déjà la nostalgie qui était ce qu'elle était...

Les souvenirs des quelques visites que je lui ai faites au cours des dernières années demeureront toutes aussi mémorables les unes que les autres, à commencer par la dernière, celle du 25 novembre 2009, le soir où pour la première fois je vis Jack, le Train de nuit. C'était un soir de rapaillement, de musique, de photo, de mots et de silences...Mais la première fois me revient en tête...

A. était avec moi, nous avions fait une mini tournée des bars du coin, c'était en décembre 2008, une semaine environ avant Noël, je m'en souviens comme si c'était hier. Il faisait un froid de connards. Nous étions entrés pour nous réchauffer, mais surtout pour prendre un autre verre. Nous avions habité quelques instants le petit boudoir. Je me rappelle de cette lueur de phare qui inondait le décor, elle dessinait déjà le souvenir que nous en garderions, c'était plus-que-parfait, comme la fois où j'y avais bu le verre de l'Amitié avec un certain Papillon de fer...bipolaire...

Voilà, il faudra faire avec comme on dit, il faudra surtout ne pas oublier les événements précurseurs de ce regrettable geste, ceux qui parfois s'écrivent à notre insu. C'est ce qui fait parfois le plus peur...

(PAGE DE DROITE)



(Et le voici, encore une fois, c’est lui, c’est Brad, il joue SONG-SONG pour la millième fois et c’est encore comme si c’était la toute première. À chaque fois, il me fait cet effet-là…Je le retrouve à l’Autel en compagnie de Sue Sansregret, revenue de ses limbes californiennes; ça gigote en dedans de nos petites têtes d’échevelées, on contemple cette autre toile de Guy Laramée, un livre; on fume en cachette, on oublie d’éteindre…le feu…)

extrait de L'ADMISSION
Claude É. Larousse

2 commentaires:

  1. Triste nouvelle et bêtise au cube! Avec le souvenir d'une rasade de whisky dans la gorge, cette première rencontre reste ininflammable.

    Question : as-tu eu des échos de la pièce de Ducharme (Ines... Inat) jouée au Théâtre des Fonds de Tiroirs?

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  2. Bonjour Jack,

    À part la critique " plus ou moins " du Soleil, aucun autre écho. Celle-là, déjà de trop, me fait écrire: faudrait jamais lire les critiques AVANT d'avoir soi-même vu une pièce, ce qui dans mon cas sera fait pas plus tard que cette semaine. Ce sera mon baptême ducharmien. Il y a d'excellents comédiens dans cette mise en scène de Frédéric Dubois, dont Sylvio Manuel Arriola, Véronique Côté et Steve Gagnon. (à suivre...)

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