samedi 18 septembre 2010

La ballade du 15 septembre

Seize septembre
René Magritte
1956



J'écris pour débarrasser ma cervelle, pas pour encombrer celle d'autrui.

Louis Scutenaire
Mes inscriptions


Les pierres, les livres, les rues, les hommes, tout ce qui respire achève puis crève, tout ce qui regarde aveugle, tout ce qui fait augmenter mon taux de sollicitude envers ce décor patrimonial protégé par l'UNESCO...


Rue des Remparts
 15 septembre 2010

Prendre le temps de parler au Libraire, lui dire à quel point Il vous est nécessaire... Pourquoi ? Parce qu'Il a le don de toujours bien vous suggérer une lecture qui vous marquera à jamais. Parce qu'Il ne sera jamais remplacé par une machine, parce qu'Il a des yeux d'or et une bouche en chair, parce que les mots, comme des lumières additionnelles anti-dépression qu'on accrocherait dans notre sapin de Noël, détiennent en eux les racines de nos humeurs, les bonnes comme les mauvaises. Mais surtout, parce que c'est toujours une vraie réjouissance que de L'entendre parler de tous ceux-là qu'Il aime le plus, ceux-là que souvent je ne connaissais pas et qu'il me fait plaisir d'être présentée dans sa librairie. Ce jour-là, ce fût au tour du Belge Louis Scutenaire, éternel complice et compatriote de René Magritte. Le Libraire mit entre mes mains MES INSCRIPTIONS 1943-1944, après quelques citations bien pendues, c'était... vendu... Scutenaire, le maître du jeune Libraire. Ça m'a ramenée au 16 septembre, cette superbe toile de Magritte et à la multitude d'interprétations qu'on peut en faire. Fallait pas oublier Victor-Lévy Beaulieu et son BIBI, celui publié chez Grasset (obtenu gratuitement, ma carte fidélité étant dûment remplie)...Encore des livres, oui, encore, et des vrais, qu'on pourra effeuilleter... pendant qu'il en est encore temps...


***

Retrouver Québec et son Vieux, par un après-midi ensoleillé de la mi-septembre, comme si j'étais allée les voir en cachette, comme si j'avais eu le goût soudainement de leur faire l'amour après quelques mois d'abstinence, parce que l'été, je préfère les abandonner à leurs milliers de touristes, pour qu'ils puissent profiter vraiment de tous leurs attributs. Ce que j'aime précisément à cette période-ci de l'année, c'est tout simplement l'impression de les avoir pour moi toute seule, ou presque. Pour ne pas les contourner, pour leur entrer dedans comme un couteau dans patate, pour capter quelques unes de leurs ondes bienveillantes.

Il était impératif pour moi d'aller faire reconnaissance avant la rentrée théâtrale, parce que c'est Elle, Québec, qui absorbe en premier lieu le trop plein d'émotions qui me submerge après chaque soirée passée entre les murs de ses petites, moyennes ou grandes scènes. C'est Elle qui fait que ce n'est jamais tout à fait la même chose...après...que j'ai frôlé ses murs de pierres qui parlent...

Et les chaises de Michel Goulet, celles avec les poèmes troués à même leur armature; toujours là, en face de la Gare du Palais. C'est tout le temps toujours comme la première fois...





Il n'y a rien eu de particulier cette fois-ci, contrairement à ma dernière ballade en Basse-Ville: tous ces beaux rats domestiques, abandonnés par leurs jeunes maîtres, qui ont élu domicile dans le Jardin St-Roch, un beau spectacle qui malheureusement devrait prendre fin avec le soutien des exterminateurs. Aux dernières nouvelles, une soixantaine auraient été tués dans les trappes à leurs intentions, pièges qui la première nuit de leur dépôt avaient été...volés !


http://fr.wikipedia.org/wiki/Rat_domestique


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire